
Sport : les femmes ne lâchent rien !
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Un garçon pas comme les autres, une fille tout simplement. C’est dans la peau d’un gars, que Mara Gómez a commencé à jouer au ballon rond. Elle a 15 ans et découvre dans ce sport, tout à la fois une thérapie, un dérivatif et un moyen pour sortir de la dépression qui va bien au-delà de la crise d’ado. « Le sport m’a sauvée du suicide », dit-elle.
La jeune argentine est alors victime de discriminations liées à son identité de genre. Un chemin de vie difficile qui a commencé « quand elle avait 13 ans, et que sa maman a compris que ce n’était pas un fils qu’elle avait, mais une fille… », raconte le journal La Nación.
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Cependant, dès 2012, l’Argentine adopte une loi sur l’identité sexuelle, ce qui offre une double émancipation à Mara Gómez : en plus du foot, sa vocation, elle peut faire modifier, à ses dix-huit ans, les informations sur sa carte d’identité. Le footballeur devenu footballeuse se félicite aujourd’hui : « l’Argentine a un État volontaire et une loi sur l’identité de genre qui permettent aux trans de s’intégrer. »
Très vite, Mara Gómez fait des merveilles sur les terrains du football féminin amateur. Elle se distingue ainsi comme meilleure buteuse des deux dernières saisons de la ligue féminine de La Plata.
Le talent paye, la jeune étoile du foot est repérée par Villa San Carlos, une équipe de football professionnel féminin…avec laquelle elle signe un contrat en février 2020.
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« Jamais je n’avais osé rêver jouer en première division, pourtant me voici. » À l’aube de ses 23 ans, Mara Gómez vit ainsi un moment « émouvant » et « historique » dans son pays.
Le 7 décembre 2020, après une longue attente au cœur de la crise sanitaire liée au Coronavirus, elle devient la première joueuse transgenre à disputer un match dans l’élite féminine argentine, après avoir obtenu, quelques jours plus tôt, l’autorisation de jouer en Première Division féminine. Un long combat pour le match d’une vie.
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Pour cela, Mara Gómez a dû signer un accord avec la Fédération Argentine de Football (AFA) concernant le suivi d’un traitement hormonal. Elle doit aussi se soumettre à des mesures de testostérone, en début et en milieu de Championnat.
La raison ? Écarter le soupçon d’avantages sportif et physique sur les autres joueuses de la compétition.
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Et de raconter en mots et en photos, sur son compte Instagram, le long combat qui l’a menée jusqu’au stade de ses rêves…
« Ce n’était pas magique, ce n’était pas donné, ce n’était pas facile. Il y avait une vie de lutte, de souffrance, de tristesse ; il y avait une vie au bord de la mort, un cœur brisé. Il y avait de nombreux obstacles. Je suis reconnaissante envers le club dont je défends les couleurs aujourd’hui, envers ma famille et envers toutes les personnes qui soutiennent ce changement, ce rêve, ce souhait, cette conquête. NOUS L’AVONS FAIT et je n’ai pas d’autres mots que la gratitude. Cela ne fait que commencer et aujourd’hui je respire, aujourd’hui mon âme revient dans mon corps. C’est le sport que nous voulons tous, QUE CE SOIT POUR TOUS. »
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Dans une vidéo, elle martèle, désormais activiste : « Ce n’est pas une conquête individuelle, c’est une bataille collective, une bataille sociale pour lutter pour l’inclusion. Maintenant, nous ne parlons pas seulement de football féminin, mais de football inclusif. Je n’ai pas changé le monde, mais peut-être ai-je fait quelque chose d’un peu mieux pour les autres. »
Ainsi, Mara Gómez ouvre un nouvel horizon, un tout nouveau terrain en Argentine… Elle s’est vu remettre un maillot floqué du numéro 10 en guise de cadeau de bienvenue à son arrivée en division 1. Un clin d’œil émouvant à une légende du football argentin, Diego Maradona, décédé le 25 novembre dernier.
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Le quotidien argentin Página 12 résume très bien l’ascension identitaire et footballistique de miss Gómez : « Personne ne sort perdant de la réussite remarquable de Mara, car le grand vainqueur, c’est le football populaire, celui de tou.te.s, celui qui lui a sauvé la vie. »
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