Manon : « J'ai longtemps cru que certains sports étaient réservés aux mecs ! »Pratiquante de tennis, de CrossFit, 22 ans, étudiante en marketing digital

Sportive tous azimuts depuis toujours – de l’équitation au tennis en passant par la course à pied, Manon n’aurait cependant jamais pensé soulever de la fonte un jour. Dans son esprit, c’était du « sport de mecs ! ». La passion communicative de son copain lui a fait pousser la porte d’une salle de CrossFit et, depuis, elle se sent plus forte. Un joli parcours d’ouverture d’esprit et d’émancipation par le sport.

Propos recueillis par Claire Bonnot

Publié le 18 octobre 2020 à 10h50, mis à jour le 12 juillet 2023 à 16h16

« J’ai commencé le sport assez tôt, par l’équitation, c’était la passion de ma mère. Mais lorsque j’ai fait une chute de cheval, j’ai arrêté, j’avais alors 13/14 ans. Je me suis cassé le poignet, l’opération s’est mal déroulée et je n’ai pas pu faire de sport pendant plus d’un an. Depuis, j’ai encore un peu peur de remonter sur un cheval.

Je n’ai pas totalement stoppé mes activités sportives pour autant, j’ai toujours essayé beaucoup de sports différents : du cross lors de courses départementales et régionales, du volley au collège, et du tennis ensuite.

J’aime bien tout tester mais je ne suis pas dans la compétition. Le sport, c’est plutôt de l’amusement, du loisir et du plaisir pour moi !

Pour cette rentrée 2020, les choses ont un peu bougé : j’ai un nouvel emploi en alternance et j’ai eu envie de me lancer dans un sport nouveau aussi.

Il se trouve que mon copain est passionné de CrossFit depuis deux ans. Il vend du rêve quand il en parle. Je me suis dit : « Pourquoi pas essayer ? »

Je m’attendais à entrer dans un monde de testostérone pure dans lequel il faut soulever le plus de kilos possible, mais c’est finalement, plutôt un esprit familial !

C’est la première fois que je vis et que je ressens ça dans un sport. Ici, on vient en duo, les garçons avec leurs copines et inversement, des frères et sœurs, des copains copines… Je me sens totalement intégrée.

IMG_0331gimp

Il y a un coach qui t’accompagne de A à Z, tous les mouvements te sont expliqués. Surtout, chacun avance à son rythme. À côté de toi, tu peux avoir quelqu’un qui soulève 50 kilos ou qui fait 50 push-up, mais si tu n’y arrives pas, tu en feras 25, c’est pas grave. Moi, je gère bien la corde à sauter, par exemple…

Du coup, tu as la sensation que tu peux tout faire puisqu’on t’encourage à progresser à ton niveau. 

Dès les premiers jours, quand je me plaignais de ne pas y arriver, le coach m’a dit simplement : « Si, tu y arrives, si, tu peux le faire ! ».

Ça a été le cas pour le wall ball. On doit lancer puis rattraper en squat une balle imposante qui va de 3 à 12 kilos. Au départ, je me suis dit « C’est impossible ! », mais avec les explications du mouvement par le coach et ma progression, je sens que je vais y parvenir.

Je n’aurais jamais pensé dire ça un jour mais, maintenant, j’adore cet exercice, j’adore soulever des poids !

Quand j’allais faire du cheval, ma vraie passion était surtout de m’occuper de mon animal ; le tennis, lui, correspond au plaisir des vacances en famille ; les sports en salles, plutôt un moment sympa entre copines.

L’histoire du CrossFit a commencé parce que je voulais être avec mon copain qui y allait tous les samedis matins alors que nous n’étions réunis que le week-end.

Je n’étais pas très motivée en réalité, mais maintenant ça me fait tellement de bien ! Ça me change les idées, c’est un moment génial que l’on prolonge par un petit restau pour se récompenser de l’effort fourni !

Ça me permet aussi de me sentir mieux dans mon corps. Après un mois de pratique, je n’ai pas l’impression d’avoir changé, mais je me sens vraiment mieux. Et, surtout, je m’étonne aujourd’hui de tout ce que je peux réaliser !

Je me suis rendu compte qu’avant d’arriver au CrossFit, j’étais pleine d’idées préconçues.  Je pensais vraiment que c’était un sport réservé aux hommes.

Par exemple, pour moi, le cheval a toujours été un sport de fille parce que, dans mon centre équestre, il n’y avait qu’un seul garçon. Dans la cour de récré, le foot, c’était que pour les garçons… etc.

J’ai longtemps assimilé un sport à un sexe, même en grandissant.

Pourtant, je suis tous les groupes féministes sur Instagram, je suis censée avoir l’esprit ouvert, non ? Comme quoi…

Aujourd’hui, je me dis : “Si je pratique le CrossFit, ça veut dire que je peux le faire et que c’est ouvert à tous !” Le sport m’a donc aussi permis d’évoluer, de voir les choses autrement… »

Elles aussi sont inspirantes...

Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Avec sa sœur Éva, elle truste les premières places depuis 2015 en Ultimate. Membre essentiel de l’équipe de France, Lison Bornot est Championne d’Europe outdoor 2023 et championne du monde d’Ultimate sur sable 2023. La voici maintenant en piste pour les World Games, l’antichambre des JO, qui se déroulent en Chine, du 7 au 17 août 2025. Témoignage d’une fille pétillante devenue l’une des ambassadrices françaises d’un sport trop peu connu.

Lire plus »
Diane Servettaz : « Avec le vélo, j’ai compris que même si ça flanche côté mental, t’en as encore sous la pédale. »

Diane Servettaz : « Avec le vélo, j’ai compris que même si ça flanche côté mental, t’en as encore sous la pédale. »

En à peine trois ans, cette passionnée de vélo a décroché un podium sur 500 kilomètres et bouclé sa première course d’ultra, la fameuse BikingMan, en tant que première féminine. Carburant aux défis, pédalant sans relâche, surmontant tous les obstacles grâce à un mental d’acier, la Savoyarde n’a pas fini d’enfiler les kilomètres dans ce sport de l’extrême. En piste !

Lire plus »
Emelyne Heluin: « Je sais pourquoi je cours, pourquoi je lutte. »

Emelyne Heluin : « Je sais pourquoi je cours, pourquoi je lutte. »

Gymnaste jusqu’à son adolescence, Emelyne Heluin a dû raccrocher le justaucorps après une prise de poids inexpliquée et d’autres symptômes invalidants. Diagnostiquée d’une maladie endocrinienne chronique et évolutive, le SOPK, à l’âge de 17 ans, elle erre pendant des années entre perte de confiance en elle et détresse psychologique avant de retrouver le chemin du sport comme outil de santé. Ce sera la marche, puis la course à pied jusqu’à se lancer sur des marathons.

Lire plus »
Loïs : « J’associe le sport à la vie : on essaie, on tombe, on se relève, jusqu’à avoir la peau en sang ! »

Loïs : « J’associe le sport à la vie : on essaie, on tombe, on se relève… »

Tombée dans la marmite du sport toute petite, Loïs, 17 ans, est une sportive tout-terrain qui n’a peur de rien et surtout pas des garçons sur un terrain de foot ou un ring de boxe. Future pompier professionnel, elle s’essaye autant au wakeboard ou au ski qu’au tennis et à l’escalade, histoire de s’éclater et de se préparer à s’adapter à toutes situations. Une tête bien faite dans un corps surentraîné.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Émilie le Fur

Émilie Le Fur : « Les sports mécaniques font partie du monde d’avant, il faut les repenser…»

Après plus de dix ans à évoluer en F1, moto et rallye, Émilie Le Fur a choisi d’emprunter une voie plus verte. La triple Championne d’Europe Xterra, ancienne ingénieure piste et essais des pilotes Sébastien Loeb ou encore Sébastien Ogier, s’est reconvertie dans l’alimentation durable et milite pour une pratique sportive plus écologique. Rencontre avec une fille nature.

Lire plus »
Camille Lecointre

Camille Lecointre : « En voile, j’aime jouer avec l’incertitude, les éléments qu’on ne maîtrise pas… »

Matelot de l’équipe de France olympique en 470, dériveur en duo, médaillée de bronze aux JO, championne d’Europe et médaille de bronze aux Championnats du monde 2019, désignée Marin de l’année 2019 par la fédé de voile avec sa coéquipière Aloïse Retornaz, Camille Lecointre navigue avec sagesse et précision…sur l’eau, mais aussi dans la vie. Comme le vent l’emporte.

Lire plus »
Tessa Worley

Tessa Worley, 5 infos sur la fusée des neiges française

Tessa Worley par-çi, Tessa Worley par-là… Alors que les Championnats du monde de ski alpin à Courchevel et Méribel battent leur plein, on parle de « Tess » encore et encore, l’une des favorites françaises de la compet’. Mais alors, comment s’est construite la si belle réputation de cette étoile bleue ? Une petite idée en 5 infos…

Lire plus »
Fanny Caspar

Fanny : « Quelques minutes sur des skis et c’est le bonheur infini… »

Le ski pour passion, la montagne comme inspiration, les femmes par conviction. Championne du monde junior et multi-championne de France de ski de bosses, membre de l’équipe de France de freestyle dès ses 15 ans, coach de l’équipe d’Australie, Fanny Caspar a eu plusieurs vies sur ses skis. Résiliente après deux genoux cassés et un arrêt brutal de sa carrière, la montagnarde partage désormais son expérience avec les autres femmes en les poussant à croire en elles via les sports de glisse. Témoignage survitaminé.

Lire plus »
Simone Biles

Quand Simone Biles s’envole…

Son retour à la compet’ est un feu d’artifices. Deux ans après les Mondiaux et ses 5 médailles, Simone Biles a encore fait parler d’elle en réalisant un saut inédit dans un cadre officiel. C’était le week-end dernier lors de l’U.S Classic et elle a, elle-même, du mal à y croire !

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner