Fan de Roger Federer, elle a très tôt pris la raquette de tennis en main. Ultra sportive depuis son enfance – Karolina Muchova naît le 21 août 1996 -, elle a été initiée au tennis par son père, le footballeur tchèque Josef Mucha.
Et une fois le service lancé, rien n’a pu l’arrêter : « Je suis toujours très passionnée par ce que je fais, dit-elle. Alors, quand je me suis dit que ça allait être du tennis, je me suis dit que je ferai du tennis. Je n’ai jamais eu de plan B. Heureusement, mon plan A a fonctionné ! »
Miss Muchova a 17 ans losqu’elle débute comme professionnelle sur le circuit féminin de l’ITF (Fédération Internationale de Tennis). On est en 2013 et il ne lui faudra qu’un an pour remporter son premier titre.
En 2018, Karolina Muchova a 22 ans et le cercle très prisé du WTA Tour à l’Open de Corée lui ouvre grand les bras. Elle poursuit sur sa belle lancée à l’US Open 2018 avec une première victoire dans le Top 20, allant jusqu’au troisième tour du tournoi en battant la 12e mondiale et double championne du Grand Chelem, Garbiñe Muguruza.
À partir de là, le moral remonte pour celle qui avait trop tendance à multiplier blessures et défaites dans un parcours chaotique : « J’ai senti que je pouvais le faire. Que je pouvais concourir. Je ne savais pas si j’étais en mesure de battre toutes ces championnes, mais je savais que j’étais capable de rivaliser avec elles. J’ai peut-être eu un peu de chance. En tout cas, en recevant de l’argent avec mon prix, j’ai investi en moi. J’ai pu me permettre un physio, de meilleurs entraîneurs, j’ai changé de club et je suis allée à Prague. »
2019 est l’année des exploits : Karolina Muchova devient la première joueuse à se hisser en quarts de finale à Wimbledon pour sa première participation depuis sa prédécesseur, Li Na, en 2006, et elle obtient son premier titre WTA à Séoul en battant – aisément, tranquillement, la Polonaise Magda Linette.
Sa meilleure performance en 2020 ? Avoir notamment battu Venus Williams à l’US Open. On a vu pire.
Aujourd’hui, avec cette place en demi-finale de l’Open d’Australie, la joueuse Tchèque dit réaliser un rêve d’enfant : « Pour moi, être en demi-finale, c’est un rêve et je suis vraiment heureuse. Quand j’étais enfant, quand j’ai eu mon premier ordinateur portable, j’ai mis la Rod Laver Arena en fond d’écran. Et je me disais « J’espère qu’un jour je jouerais là-bas… » Et maintenant je vais jouer une demi-finale sur ce court… ».
Imprévisible, elle a pris son monde par surprise en venant à bout de la N°1 mondiale, Ashleigh Barty, qui menait le match et ne semblait pas en danger. Karolina Muchova n’était pourtant pas au top, menée 5-0 en seulement 16 minutes : « Je me sentais perdue sur le court, je pense que la chaleur m’a affectée, j’avais la tête qui tournait. Les médecins ont pris ma tension et m’ont rafraîchie. Le break m’a aidée », a-t-elle expliqué ensuite en conférence de presse.
Mais la demoiselle a de la ressource et le retour fut impressionnant.
Alors qu’elle n’avait réussi qu’un coup gagnant dans la première manche, Karolina Muchova a retourné la situation face à une Barty qui multipliait les fautes directes (37 exactement), ne frappant quasiment que des balles sans réelle consistance.
Jeu, set et match ! La 27e mondiale coiffe au poteau la 1ère mondiale. Récente sur les hauts courts du tennis féminin, la tenniswoman Tchèque a déjà prouvé qu’il ne fallait pas l’enterrer trop vite. Et particulièrement à l’Open d’Australie. Contre Elise Mertens et contre Karolina Pliskova, elle débute mal ses rencontres avant de les remporter haut la main.
À elle donc le match pour une place en finale face à Jennifer Brady ! Et tant pis si, cette fois, le coup de théâtre ne fut pas au rendez-vous, Karolina Muchova n’est pas de celles qui abandonnent.
Jennifer Brady n’a-t-elle pas dit à la fin du match aujourd’hui : « La victoire a été plus difficile, ça a mis plus longtemps que je l’espérais, oui. J’espérais qu’elle fasse la faute, mais elle ne la faisait pas et elle était même plus agressive…»
Sa marque de fabrique, c’est en effet son jeu agressif, intelligent et varié, qui fait d’elle une adversaire de haut vol, difficilement prévisible. Un jeu gracieux et puissant, prisé et remarqué, comparé (et oui ! ) à celui de Roger Federer… son idole. Une joueuse de tennis qui n’a pas dit son dernier mot. Ni frappé sa dernière balle.