
Le rugby, sexiste ? Pas son genre !
Un univers machiste, le rugby ? En tout cas, pas du côté de la fédé.
Publié le 18 mai 2021 à 15h26, mis à jour le 29 juillet 2021 à 12h05
Amoureux fous…de trail. Amoureux fous…tout court. La passion de la grimpe les unit et les anime. Ce couple pour qui le sac à dos est une maison, la marche une bouffée d’oxygène et les défis les plus dingues un art de vivre, partagent leurs foulées depuis 2015. Flashback.
La Suédoise Emelie Forsberg a grandi dans ses forêts natales, une prédisposition certaine pour se mettre à la grimpe : « Adolescente, j’ai passé beaucoup de temps à faire de l’escalade et du ski, ce qui m’a amenée dans les montagnes, et j’en suis tombée amoureuse, écrit-elle dans son autobiographie. Les montagnes m’ont emporté le cœur et depuis, j’aime y skier, courir ou grimper. À côté de ma passion pour les sommets, j’ai étudié la biologie, travaillé en montagne et couru autant que je le pouvais sur mon temps libre. »
Emelie Forsberg se lance donc dans tout ce qui offre grand air et dépassement de soi : courses d’orientation, trekking, escalade, ski. Elle débute d’ailleurs dans le sport de haut niveau en ski-alpinisme comme leader de l‘équipe suédoise en remportant plusieurs médailles en Coupe du monde.
Entre 15 et 20 ans, cette sportive acharnée se définit elle-même comme une « grimpeuse ». Et elle a raison : à 23 ans, en 2009, elle participe à sa première grande course, le Fjällmaraton (marathon d’une journée sur 43 km et 2000 m de dénivelé positif en Suède) et remporte l’épreuve haut la main, même après s’être arrêtée près de vingt minutes pour manger un gâteau au chocolat. Une athlète épicurienne !
Rebelote en 2011 où elle améliore son record. Dès 2012, l’intrépide miss Forsberg se classe parmi les meilleurs athlètes mondiaux en trail running, soit de la course à pied en pleine nature. Mais, pour Emelie Forsberg, la nature prend des proportions démesurées, à la hauteur des sommets parcourus all around the world…
Elle est une athlète polyvalente, passant du skyrunning – littéralement « courir dans le ciel », sport extrême de course à pied en montagne se pratiquant à une altitude supérieure à 2000 mètres avec une pente supérieure à 30 % et une difficulté d’escalade ne dépassant pas le 2e degré – à l’utra-trail, une course à pied en milieu naturel sur très longue distance (supérieure à 42 kilomètres) sur un parcours généralement balisé.
À son palmarès d’exploits défiant les lois de la gravité ? Cinq victoires du circuit Skyrunner World Series, de 2011 à 2015, Championne d’Europe 2013 de skyrunning, Championne du monde Skymarathon Ultra 2014, deuxième du Grand Raid de la Réunion 2013, deuxième du marathon du Mont-Blanc en 2013, Championne de la Transvulcania en 2013 et 2015 ainsi que de la Ultra Pirineu en 2015.
C’est simple, sur pentes enneigées ou sentiers escarpés et autres sommets, Emelie Forsberg est comme un poisson dans l’eau : « Le meilleur moment est le temps passé dans les montagnes où l’horloge et le monde extérieur ne comptent pas, confie-t-elle. En été, je cours et en hiver, je skie. »
En 2018, elle parvient à établir le premier record féminin du Mont-Blanc, en aller-retour depuis Chamonix, en 7h 53 min et 12 secondes.
Pionnière un jour, pionnière toujours, Emelie Forsberg ouvre ainsi la voie à l’alpirunning féminin, souhaitant inspirer d’autres athlètes féminines : « Les records FKT (Fastest Know Time) ne sont pas seulement des records, explique-t-elle. Il s’agit de me défier dans un environnement que j’aime. Je vois que je peux repousser mes limites sur un sommet où je cours parce que je sais que c’est ce que j’aime vraiment. Et je me sens forte et capable de le faire dans un style alpin léger. Ce type de défis est rare dans le monde des femmes, et j’aimerais beaucoup aussi inspirer d’autres filles à surmonter leurs limites. »
Sa rencontre avec son alter-ego sportif au masculin était quasiment écrite… En 2015, elle tombe « raid » dingue de la star de l’ultra-trail, l’Espagnol Kilian Jornet, autre extrémiste du genre, d’ailleurs surnommé « l’ultraterrestre » : « Etre vivant, qu’est-ce que ça veut dire ? Ce n’est pas être dans un fauteuil avec du coton autour, parce que ça, ça peut tuer la vie. Vivre, c’est sortir dehors, prendre des risques. Mais c’est comme en amour, il faut savoir prendre des risques », confie Kilian Jornet à l’AFP.
La montagne ? « Sa folie, sa passion », dira-t-il. Depuis toujours ! Physique filiforme, tempérament d’aventurier, Kilian Jornet est considéré comme l’un des plus grands coureurs à pied en montagne de tous les temps.
Ses spécialités ? Les verticales (1000 m de montée le plus rapidement possible) et les longues distances d’ultra-trail (160 à 200 km dans des parcours en montagne, en montant et descendant).
Né d’un père guide de haute-montagne, il gravit son premier sommet de 3000 mètres après sept heures de marche à l’âge de… 3 ans. Il vit en refuge à plus de 1900 mètres d’altitude jusqu’à l’âge de 12 ans et va à l’école en ski de fond sur quinze kilomètres.
Kilian Jornet débute sa carrière par le ski-alpinisme et décroche la Coupe du monde individuelle de la discipline en 2009, il a 22 ans et deviendra septuple champion du monde de ski-alpinisme.
Les autres disciplines, il se les met aussi dans la poche : il est triple vainqueur de l’Ultra-Trail du Mont Blanc, de la Western States 100 et du Grand Raid ainsi que quatre fois champion du monde de skyrunning.
Autre folie ? « The Summits of life », aventure dans laquelle il se lance en 2012, celle de monter et redescendre en sprint huit grands sommets du monde, en autonomie complète, sans oxygène et avec de simples chaussures de trail sans crampons ni piolet.
Kilian Jornet fait ainsi la traversée du Mont Blanc et les arêtes du Mont Blanc, l’Elbrouz, le Cervin, l’Aconcagua, le Denali et l’Everest, qu’il grimpe par deux fois en cinq jours et avec lequel il boucle sa boucle, en 2017.
Autre exploit ? En 2013, il bat le record de l’ascension à pied du mont Blanc, en réalisant l’aller-retour entre l’église de Chamonix et le sommet en 4 heures, 57 minutes et 34 secondes. « Je ne suis qu’un sportif qui met un pied devant l’autre, certes un peu plus rapidement qu’un autre gars, mais ce n’est pas terrible comme performance par rapport à ce que peut faire un docteur », dit-il, humble et dingue, au journal Le Dauphiné, en 2020.
Si le gaillard enchaîne les défis sans peur, mais avec conscience du risque, il n’hésite pas à construire ailleurs que sur les chemins escarpés : sa famille avec Emelie Forsberg. Le couple d’intrépides « skyrunners » a accueilli une deuxième fille, en avril dernier.
Kilian Jornet court aujourd’hui vers une nouvelle aventure, autour de l’Everest… et sa femme Emelie a repris l’entraînement pour voguer vers de nouveaux sommets de l’ultra-trail.
Leur monde ? Vivre dans la quiétude des hauteurs et la vie reculée en Norvège. La vie simple… à grand renfort d’exploits risqués sur les plus hauts sommets !
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Un exploit en cache un autre. Le 12 juillet 2007, l’alpiniste espagnole Edurne Pasaban atteint le sommet de Broad Peak, le douzième plus élevé de la planète. Ce jour-là, elle sort aussi définitivement de la dépression qui l’avait éloignée des montagnes et se lance le défi de franchir les quatorze sommets de plus de 8000 mètres d’altitude que compte la Terre.

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Ce p’tit bout de 16 ans d’1,51 m est une boule d’énergie. Ce qu’elle veut, c’est gagner. Championne de France 2024, médaillée de bronze aux Championnats du monde junior 2023, vice-championne d’Europe en 2022 et sur la troisième marche du podium en 2024, le tout en saut de cheval… la « Kid » de la gym’ féminine française, Ming Gherardi Van Eijken, ira toujours plus haut !

Plus de vingt ans après avoir raccroché les crampons, elle continue de régner sur les épreuves combinées. L’Américaine Jackie Joyner-Kersee, meilleure performeuse de tous les temps à l’heptathlon, n’a, en deux décennies passées loin des pistes, toujours pas trouvé rivale à sa hauteur. Portrait d’une athlète toujours à la pointe.

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