Ella PalisPour elle, le foot, c'est de la balle !

Ella Palis : pour elle, le foot, c'est de la balle !
Petite dernière d’une famille accro au sport, Ella Palis ne fait pas exception. Elle perpétue la tradition à grands coups de crampons dans le milieu du ballon rond. Un rêve de carrière qui devient réalité avec sa première campagne internationale sous le maillot tricolore pour l’Euro 2022.

Par Aurore Charron

Publié le 22 juillet 2022 à 22h48

Le sport professionnel, c’est dans l’ADN Palis. Et à chacun sa spécialité. Pour Isabelle, la mère, c’est le handball. Pour le Jean-Luc, le père, c’est d’abord une dizaine d’années dans les équipes jeunes du Stade Malherbe, le club de football de Caen, avant de se tourner vers la formule 3.

Puis, c’est au tour d’Alexandre, le frère, de briller avec sa carrière internationale en hockey sur glace. Alors rien d’étonnant à ce que la benjamine, Ella Palis, n’excelle à son tour. Pour s’illustrer, elle a choisi le football.

Et pour trouver sa voie, Ella n’aura pas à aller bien loin. Seulement à descendre dans le quartier de sa ville de Verson (Calvados). Bien qu’originaire de Seine-et-Marne (Brou-sur-Chantereine pour être exact), c’est en Normandie que miss Palis évolue et s’entiche du ballon rond.

©FFF

À l’âge de 6 ans, Ella Palis intègre le club de l’AS Verson dans une équipe de garçons. Les préjugés sur les filles dans le football, elle les envoie balader à grands coups de crampons :

« J’ai souvent entendu « C’est une fille, ça va être facile«  », confie-t-elle à Actu.fr. Au bout de deux ou trois bonnes passes, ils changent d’avis. Et à la fin, ils me regardent dans les yeux quand on se serre la main. Ce n’est pas parce que je suis une fille que je ne me débrouille pas. Je ne me laisse pas faire, je vais au duel. »

Mais à partir de 15 ans, les filles ne peuvent plus jouer en équipes mixtes. Alors, en 2014, c’est l’occasion pour Ella Palis de découvrir de nouveaux horizons. À l’époque, elle jouait pour le plaisir tout en rêvant de Clairefontaine, le pôle de formation français dédié au football.

Quelque mois plus tard, la footballeuse versonnaise y est acceptée, le Graal pour les athlètes en herbe français !

C’est fait, Ella Palis s’apprête à partir dans un des meilleurs centres de formation. En étant formés à Clairefontaine, les espoirs doivent trouver un autre club avec lequel jouer les week-ends.

©FFF

La Normande passe du côté breton et se tourne vers l’En Avant Guingamp (EA Guingamp). Le club a bonne réputation tout en restant à proximité. De quoi séduire la milieu de terrain. Elle y reste six ans, entre 2014 et 2020, tout en assurant ses arrières en passant un BTS.

Mais la passion est la plus forte et la footballeuse décide de s’y consacrer pleinement durant sa dernière année à Guingamp. 2020 sonnera la fin de son aventure dans les Côtes-d’Armor et son départ vers de nouvelles contrées.

« La belle endormie » pousse la joueuse à quitter le nord pour intégrer les Girondins de Bordeaux. Ella Palis s’engage à revêtir le maillot bleu et blanc pour une durée de trois ans.

Mais ce n’est pas le moment de baisser sa garde. La joueuse doit faire face à d’autres enjeux.

Depuis 2015, Ella Palis fait des aller-retours chez les Bleues. La même année, elle participe à son premier match avec les moins de 17 ans (U17) puis guide les U19 tricolores en tant que capitaine durant l’Euro 2018 des moins de 19 ans.

©FFF

Pourtant, malgré son rôle majeur en 2018, elle ne participe qu’à un seul match en U23 l’année suivante. Entre une blessure et l’arrivée de la pandémie de COVID, difficile de se frayer un chemin dans l’univers du ballon rond.

Un passage à vide ? Ella Palis garde le cap et mise sur le long terme.

Pari relevé. Sa première sélection en équipe de France A arrive peu de temps après. En 2021, la jeune tricolore fait ses débuts en bleu en participant aux éliminatoires de la Coupe du Monde 2023.

Elle reviendra un an après pour les rencontres amicales qui précèdent l’Euro 2022. Ici encore, Ella Palis garde l’esprit du jeu. Ce championnat d’Europe, c’est l’opportunité pour elle de faire ses preuves, mais aussi de perfectionner sa technique :

« C’est une grande fierté, un honneur de pouvoir venir au château, confie la joueuse à la FFF. C’est le début peut-être d’une longue histoire ou peut-être la fin, on ne sait pas, ça peut aller très vite dans les deux sens. Il faut travailler et prendre exemple sur les joueuses dans le groupe. Ouvrir grand les yeux. »

Ouverture ©FFF

D'autres épisodes de "Football : ces sportives qui vont droit au but"

Vous aimerez aussi…

Top 10 livres sport

Le Top 10 des livres (sportifs) de l’été

Les vacances sont déjà là, l’esprit est au repos, mais le corps, lui, ne demande qu’à bouger, libre comme l’air. Pour vous aider à vous mettre en mouvement, voici une liste de bouquins qui accompagnera journées bronzettes et séances de sport estivales. De quoi être à la page tout l’été !

Lire plus »
Euro de natation 2022, les Tricolores vont faire des vagues !

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Le récap’ historique du mois d’août, une cycliste pleine d’espoir, une championne dans les nuages, un Euro dans l’eau, une Coupe du Monde sur la vague, neuf championnats d’Europe en un, le retour sur les femmes et la natation et un trail pour transpirer, c’est sur ÀBLOCK! cette semaine. À lire on the rocks.

Lire plus »
La question qui tue fitness

Moi, je veux seulement muscler mes fesses, c’est bien…non ?

Attention, voici venir la question qui tue sur les réseaux sociaux ! Sur Insta ou sur TikTok, les influenceuses au postérieur généreux se multiplient comme des petits squats. C’est devenu une tendance sportive : muscler (surtout) les fessiers. Mais si tu veux savoir rebondir en sport, est-ce vraiment ce qu’il faut fesse, euh, faire ? La réponse avisée de notre coach Nathalie Servais.

Lire plus »
Sandrine Alouf : « Mes photos de sportives, c’est une loupe sur une société ultra genré

Sandrine Alouf : « Mes photos de sportives, c’est une loupe sur une société ultra genrée. »

Elles s’appellent Edith, Marie, Catherine ou encore Myriam (sur notre photo), elles ont pour points communs d’avoir plus de 50 ans et de bouffer la vie comme jamais. L’artiste touche-à-tout Sandrine Alouf les met en lumière à travers des photos qui dépotent, pour mieux balayer les idées préconçues et les représentations clichés sur ces femmes pétillantes pour qui « C’est pas demain la vieille » !

Lire plus »
Anne-Flore Marxer

Anne-Flore Marxer : « Chez moi, faire bouger les lignes, ça vient des tripes ! »

Depuis ses 18 ans, elle se bat pour l’inclusion des femmes dans les sports de glisse. Grâce à cette snowboardeuse franco-suisse à la personnalité magnétique, la pratique du freestyle et autre freeride évolue, se féminise doucement. À 36 ans, c’est désormais derrière une caméra qu’Anne-Flore Marxer s’engage et poursuit le combat. Passionnante conversation avec une sportive activiste.

Lire plus »
Paris-Roubaix : l'Enfer des dames, saison 2 !

Paris-Roubaix : l’Enfer des dames, saison 2 !

Elles s’apprêtent à rouler en éclaireuses. Ce samedi 16 avril, la veille du départ des hommes, la deuxième édition du Paris-Roubaix féminin s’élancera sous le soleil nordiste. Des coureuses qui vont battre le pavé. Ou presque, car ces acharnées-là savent très bien où elles vont et pourquoi elles roulent : vers une plus grande reconnaissance des filles dans le cyclisme. Parcours mythique, casting de rêve… Attention au blockbuster !

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner