Pour ce nouveau chapitre de mon carnet En mode compet’, j’aimerais revenir sur ce que j’ai vécu ces derniers mois car, avec le recul, on comprend mieux ce que je ressens aujourd’hui et ce que je suis prête à affronter pour continuer mon sport.
Lors de mon premier half Ironman, à Lacanau, je n’ai pas pu courir le semi-marathon. Mes hanches me faisaient énormément souffrir, je sentais bien que quelque chose n’allait pas. Après une consultation en urgence, les médecins ont découvert une hernie discale qui générait une sciatique. Je sentais la douleur avant la course, mais je la mettais de côté. Je n’acceptais pas d’être blessée, c’était inenvisageable. Je voulais participer à l’half Ironman des Sables d’Olonne pour me qualifier aux championnats du monde de décembre. Alors, quand les médecins m’annoncent la nouvelle, c’est un énorme coup de massue. Ils me disent que je vais devoir tout stopper, prendre énormément de repos… Mon corps n’avait pas récupéré de mes deux Ironman de la saison précédente.
Finalement, fin juin, je suis au départ de la course des Sables d’Olonne. Je souffre évidemment, ce genre de douleur ne disparaît pas comme ça. Mais je m’accroche. Je finis top 5 de ma catégorie, ce qui me donne la possibilité d’être qualifiée pour les mondiaux d’half Ironman de décembre. Mais je refuse. Je sais que ça n’est pas raisonnable, et à ce moment, je préfère me concentrer sur la préparation de l’Ironman de Barcelone. Cette décision était tout de même frustrante, mais de toute façon, c’est comme ça. C’est toute l’ambivalence de mon caractère, je suis satisfaite de ma course, mais déçue de ne pas pouvoir participer à ces championnats.
Après cette course, il a fallu me faire une infiltration épidurale au niveau de l’hernie : je peux continuer le vélo et la natation, mais je dois laisser la course à pied de côté pour dix jours. On est début juillet à cette période, la course de Barcelone est début octobre, ça ne devait pas poser de problème. Mais en fin de compte, je ne peux pas courir avant mi-juillet. Avec mon mari qui est également mon coach, on n’a pas le choix, on doit adapter la préparation. À partir de là, vous connaissez la suite de l’histoire…
Les moments où les médecins m’annoncent mon hernie, puis m’interdisent de courir pour plusieurs semaines après l’infiltration, ont été des coups durs. Mais je repars tout de suite à la charge, je suis battante de nature, je ne m’autorise pas à être au fond du trou. Dans le sport ou même en dehors, c’est une position dans laquelle je ne veux pas me retrouver. Plus on descend bas, plus il va falloir remonter. Donc, je ne m’autorise pas à descendre trop bas.
Le 6 décembre prochain, ça fera deux mois que l’Ironman de Barcelone se sera déroulé, c’est ce jour-là que je reprendrai les entraînements. Ça fait presque deux mois que je n’ai pas fait de piscine, pas de course à pied. J’ai dû faire deux fois du vélo plaisir avec des amis. J’ai vraiment tout coupé, excepté le renforcement musculaire évidemment, qui est indispensable pour essayer de pallier à mon hernie.
Le premier mois après Barcelone a été très difficile psychologiquement. Sans sport, et donc sans endorphines, les douleurs se sont accentuées. Après consultation, il s’est avéré que j’ai également de l’arthrose au niveau des cervicales, ce qui génère ces douleurs importantes. Désormais, il va falloir que je fasse avec. Une grosse partie de ma préparation mentale déterminera ma capacité à encaisser cette douleur. Bien sûr, je fais beaucoup de soins, de massages, de cryothérapie également. Mais je sais pertinemment que, pour moi, le sport sans douleurs, c’est fini. Soit je l’accepte et je sers les dents, soit il faudrait que j’arrête là. Mais si je fais cela, je sais bien que c’est une autre douleur, psychologique, qui arrivera. Donc je n’arrêterai pas. C’est très clair. J’ai été piquée de cette discipline en 2022, et je ne compte pas lâcher l’affaire.
Je vous parlerai de ma reprise de l’entraînement la prochaine fois, en attendant, restez ÀBLOCK! !