1. Débuter main dans la main
Pour celle qui a pointé le bout de son nez un 2 octobre 1984, les débuts de carrière ont été pour le moins hors normes, en tout cas si on se réfère aux parcours de ses concurrentes.
Son père, Walter Bartoli, l’inscrit à un club de tennis dès ses 6 ans et il semblerait qu’il ait déjà vu en elle une championne, il décide en effet très vite de raccrocher sa blouse de médecin pour l’accompagner sur les courts. Marion Bartoli a ainsi un soutien sans faille en la personne d’un père bienveillant, omniprésent et particulièrement patient.
Car la joueuse percera dans le haut niveau sur le tard. Dans le tennis, il est plutôt fréquent que les meilleurs mondiaux dominent dès leur 12 ans dans leur catégorie. Marion Bartoli, elle, prend son temps, mais quand elle goûte pour la première fois au succès à 16 ans aux championnats de France, tout s’accélère.
Dès 2000, elle devient professionnelle en junior et montre l’étendue de son talent, accrochant une deuxième place mondiale. Puis sa route en senior prend forme, avec une entrée dans le top 100 mondial en 2003.
2. Surmonter les épreuves pour le Graal
Le style de jeu particulier de Marion Bartoli lui permet de gagner ses premiers titres sur le circuit WTA en 2006. Beaucoup étaient pourtant sceptiques face à un coup droit à deux mains et un style de jeu exigeant, mais elle sait faire preuve d’une endurance et d’une concentration maîtrisées.
Avec huit titres en simple dont un tournoi du Grand Chelem et trois en double, sa carrière s’envolera donc contre toute attente.
En 2007, elle accède à sa première finale d’un tournoi du Grand Chelem, à Wimbledon. Mais Venus Williams est trop forte et ne laisse aucune chance à la Française. La suite de sa carrière connaît son lot de blessures et de déceptions, mais un mental d’acier et le soutien des siens permet à la championne de revenir au plus haut niveau durant la saison 2011.
Marion Bartoli marque notamment les esprits à Roland-Garros, où elle atteindra le dernier carré en faisant rêver tous les amateurs français de tennis en mal de stars tricolores. Elle continue sur sa lancée lors de la saison suivante qu’elle conclut à la septième place mondiale, son meilleur classement durant sa carrière.
La saison 2013 sera la dernière, mais il y a des moins bonnes façons de conclure. Marion Bartoli remporte le tournoi de Wimbledon le 6 juillet 2013, devenant la troisième joueuse française de l’ère Open à avoir un tel titre à son palmarès. Elle rejoint Amélie Mauresmo et Mary Pierce.
Elle prendra sa retraite peu après, refusant de forcer sur un corps fatigué et pas mécontente de ce titre ultime.
3.Vivre la retraite à 200 %
Après une carrière à haut niveau, le début de la retraite peut s’avérer délicat. Mais Miss Bartoli va s’investir dans de nombreux projets. Diplômée de la Central Saint Martins, un des cursus de l’université d’art à Londres, elle travaille sur des partenariats mode avec Fila ou encore le joaillier Maty.
Un nouveau job auquel s’ajoute des débuts d’entrepreneure avec un produit qui peut surprendre : elle lance son propre yaourt glacé. Plusieurs activités qui semblent dénoter un peu d’ennui et de nostalgie dans la vie de l’ex-championne. Des rumeurs de come-back soufflent sur les courts internationaux, mais Marion Bartoli a quitté le haut niveau et quand c’est fini, c’est fini. Du moins, pour l’instant…
4. Surmonter la maladie
En 2016, à 31 ans, alors qu’elle doit participer au tournoi senior de Wimbledon, les organisateurs décident de la faire remplacer en raison d’un état de santé préoccupant. Depuis la fin de sa carrière, Marion Bartoli a perdu plus de vingt kilos et n’est plus que l’ombre d’elle-même.
Peu après, dans une autobiographie, elle racontera sa descente aux enfers avec un compagnon tyrannique et manipulateur qui, dit-elle, passait son temps à la complexer et à l’humilier : « Plus je maigris, plus je disparais et je sens la fin qui s’approche m’apaiser… » Une histoire compliquée auquel s’ajoute un virus attrapé en Inde.
Il lui faudra accepter l’hospitalisation et batailler ferme pour se relever. Et là, germe l’idée d’un come-back…
5. Reprendre une vie chargée
En décembre 2017, Marion Bartoli annonce son grand retour sur les courts. Un retour effectif en mars 2018 mais, trois mois plus tard, le 13 juin, en raison d’une douleur à l’épaule droite, elle quitte, avec regrets mais définitivement, le monde du tennis de haut niveau.
En 2019, elle se marie avec le footballeur belge Yahya Boumediene et s’expatrie à Dubaï.
Aujourd’hui, à 38 ans, elle anime une émission intitulée Bartoli Time sur RMC et poursuit ses analyses pertinentes comme consultante, notamment lors des « Night session » du tournoi de Roland-Garros diffusées sur Amazon Prime.
Ouverture ©Alamy
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