Le 1er août 1936, une atmosphère sportive s’installe dans les rues de Berlin et dans toute l’Allemagne. D’une densité extrême, la ville est plus que jamais préparée à ouvrir les portes de son stade olympique aux athlètes et spectateurs venus nombreux : l’Olympiastadion de Berlin accueille pas moins de 100 000 personnes.
Des fanfares musicales accompagnées du compositeur allemand Richard Strauss, annoncent l’arrivée du chancelier allemand, Adolf Hitler. Orchestrée par le danseur et chorégraphe hongrois Rudolf Laban, la cérémonie d’ouverture débute.
Dans son stade construit pour l’occasion, les 100 000 places sont occupées par les Allemands et quelques supporters étrangers venus encourager les athlètes et apprécier le spectacle qui n’est pas que sur le stade. Un spectacle qui s’apprête à se jouer en coulisses, sur fond de tensions politiques.
Adolf Hitler déclare ouvert les Jeux de la XIe olympiade ! Sous l’œil du parti nazi au pouvoir, 3 963 athlètes représentant 49 pays, défilent par ordre alphabétique des équipes, en portant haut les couleurs de leur nation, vêtus d’une tenue officielle pour la cérémonie d’ouverture.
Tous les pays qualifiés sont présents à ces Jeux Olympiques, y compris après les campagnes de boycott d’une partie de l’Europe et des États-Unis pour dénoncer les violations des droits de l’homme dans le pays hôte. En juillet 1936, Barcelone s’apprêtait même à accueillir les Olympiades populaires pour les athlètes boycottant les Jeux officiels de Berlin…avant d’annuler.
Ainsi, les Jeux Olympiques de Berlin seront le lieu de propagande idéal pour le parti Nazi (l’image d’une Allemagne nouvelle, forte et unie est mise en valeur), mais ces JO resteront également dans les mémoires grâce à l’inauguration d’un nouveau rituel olympique qui perdurera à travers les années : le port de la flamme !
Un coureur apparaît au centre du stade, porte une torche transmise par le dernier maillon d’un relais dont le départ a été fêté sur le site mythique des Jeux Antiques, à Olympie, en Grèce : 3 422 porteurs ont ainsi couru chacun un kilomètre avec la flamme, jusqu’à Berlin.
La cérémonie terminée, les athlètes se retrouvent tous au village olympique de Dallgow-Döberitz, à l’ouest de Berlin. Ils sont attendus dès l’aube pour le premier jour de compétition de ces XIᵉ olympiade de l’ère moderne.
Les Jeux Olympiques de 1936 s’apprêtent alors à vivre une épopée sportive dont l’issue ne manquera pas de déstabiliser Adolf Hitler qui avait tout prévu, sauf une surprise de taille : alors que ces Jeux de Berlin ont pour ambition de démontrer la supériorité de la « race » allemande, l’Afro-américain Jesse Owens, petit fils d’esclave de l’Alabama, remporte quatre médailles d’or (100m, 200m, saut en longueur et relais 4x100m), parvient à battre ou à égaler 9 records olympiques et établit 3 records du monde.
Le journal français L’Humanité du 7 août 1936 écrit : «Ce camouflet au racisme est donné dans la capitale et dans le sanctuaire du racisme. Le chancelier Hitler, en présence d’une foule immense, est contraint de mettre la couronne de chêne sur une tête noire et de proclamer ainsi la faillite d’un de ses dogmes. »
- C’était aussi un 1er août
Aux championnats du monde de natation 2015, la nageuse brésilienne Ana Marcela monte sur la plus haute marche de podium au 25 km nage libre.