Séverine BaillotLe destin fou d’une pionnière du volley assis
Trois ans après avoir connu le pire – une amputation de la jambe gauche, Séverine Baillot, 46 ans, ex-compétitrice en équitation, est en lice pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024 avec l’équipe de France de volley assis. Seulement un an après avoir débuté dans la discipline, cette battante ne lâche rien et la vie le lui rend bien !
Par Claire Bonnot
Publié le 30 août 2024 à 11h57
Cette « aventure de dingue, c’est ma thérapie ». À 43 ans, Séverine Baillot, cavalière émérite, est victime d’un accident de moto. Verdict terrible : elle doit être amputée du pied gauche. Si elle refuse cette issue pendant un an et demi, la souffrance et les complications la rattrapant, elle se voit finalement obligée d’être amputée juste en-dessous du genou.
Nous sommes début 2023, handicapée, brisée, elle entend son chirurgien lui confirmer que sa vie d’avant est terminée… mais ce n’est pas tout : il lui explique qu’elle a la chance d’en débuter une nouvelle et d’en faire ce qu’elle veut ! C’est là où le sport entre à nouveau en scène dans sa vie, « comme une bouée de sauvetage », dira-t-elle.
Séverine Baillot, aide-soignante, est une passionnée de randonnée en montagne et d’équitation. Elle connaît même la compétition, qu’elle a pratiquée avec ce sport pendant trente-cinq ans. Le mental de battante coule déjà dans ses veines et elle voit toujours grand. Seulement deux mois après son amputation, elle s’inscrit alors à une journée de détection de la Fédération d’Aviron pour être « castée » en clubs de para-aviron. Mais sa santé n’est pas encore au diapason.
Dans ce laps de temps consacré à la rééducation, elle échange sur l’équitation avec une volleyeuse de l’équipe de France sur les réseaux sociaux, elle aussi amputée. C’est elle qui lui parle pour la première fois du volley assis : « Elle m’a dit ‘Tu devrais t’essayer au volley assis, c’est génial, c’est très physique et t’es pas embêtée avec la prothèse parce qu’on joue sans sur le terrain’ », explique t-elle sur francebleu.fr.
Séverine Baillot n’a pas fait de volley depuis le collège, ne connaît rien aux règles de ce sport mais elle sait prendre au vol chaque opportunité qui passe dans sa vie. Ce qui la drive à ce moment-là ? « Le but, c’était de chercher le truc le plus improbable, un défi, je m’étais juré d’entrer partout, là où les portes s’ouvriraient, et de ne reculer devant rien », racontait-elle encore à franceinfo.fr.
Combattante, Séverine Baillot se jette dans cette nouvelle voie à corps perdu : elle repart de zéro, apprend toutes les techniques de déplacement, comment rattraper un ballon et contacte même deux clubs de volley à Besançon car elle cherche un endroit où s’entraîner. C’est Éric Talfer, le président de l’ASPPT Besançon qui la rappelle, touché par son « histoire complètement folle ». Il décrit une personnalité hors du commun : « une motivation sans faille, (…) jamais fatiguée, jamais démotivée ».
Quand ellevoit passer une annonce de la Fédération Française de Volley, elle postule pour être joueuse de l’équipe de France. Ni plus ni moins… Quel exemple de détermination !
En août 2023, il y a tout juste un an, Séverine Baillot sort donc de son centre de rééducation pour passer quatre jours avec l’équipe de France féminine de volley assis au CREPS (Centre de ressources, d’expertise et de performance sportive). Malgré sa volonté et son audace, elle se sent limitée par son handicap, n’a plus de muscles et doit apprendre un tout nouveau sport : « C’était compliqué d’accepter de tout recommencer à zéro, de voir les autres réussir et pas soi, on ne m’avait pas mis d’ultimatum, mais bon, moi, je n’aime pas vraiment l’échec. »
Pourtant,c’est le set gagnant : les Bleues de Yohann Escala lui propose d’intégrer l’équipe. Elle croit d’abord à une blague. « C’est la chance d’une vie, quoi. Ils cherchaient un peu ce genre de profil : assez grande avec des grands bras. Et c’est vrai que j’ai fait beaucoup de sport avant, donc j’ai aussi l’esprit de compétition, je sais ce que c’est que la pression. Du coup, je joue au poste de centrale : je suis au milieu, au filet. Et je suis assez pénible au filet, il paraît, je suis assez chiante ».
Résultat : cinq semaines seulement après avoir débuté, en octobre 2023, elle arrache la neuvième place avec son équipe lors des Championnats d’Europe à Caorle en Italie. Elle pensait rester sur le banc pour sa toute première compétition de volley assis, mais pas quand on s’appelle Séverine Baillot. Bref, le volley assis et elle, c’est une alliance qui matche !
La suite, le Graal, c’est de participer aux Jeux Paralympiques de Paris. On lui annonce en juillet 2024 qu’elle fera partie de l’aventure. « Je n’avais pas prévu ça dans mon chemin de vie. C’est fantastique ! ». Oui, c’est « iréel », inimaginable, comme l’explique son mari à franceinfo.fr : « Il y a un an, on espérait surtout qu’elle arrive à remarcher et puis à vivre le plus normalement possible. (…) C’est peut-être aussi un retour des choses par rapport à tout ce qu’on a vécu de négatif. »
Mais quel est son secret ? Une résilience à toute épreuve, une force de caractère surhumaine (sans aucun doute), un entourage plus que solide et l’impact démultiplié du sport. « Moi, le sport, c’est ma thérapie pour avancer, c’est le moyen de se reconstruire. C’est le moyen également de montrer que même si on a des coups durs dans la vie, on peut rebondir et que rien n’est fini ! » Pour couronner le tout, la Bisontine donne de sa personne sans compter pour promouvoir le sport, son héros, et sensibiliser autour du handicap.
Un destin hors du commun, digne des plus grandes légendes du sport. On est ÀBLOCK ! pour suivre l’ascension de cette athlète à la détermination déjà gravée dans les annales.
Pour soutenir Séverine Baillot et son équipe de choc – la team est en lice pour la première fois aux Jeux Paralympiques, oui, oui ! – on note le programme. L’équipe de France féminine de para-volley affrontera l’Italie le vendredi 30 août, les États-Unis le dimanche 1er septembre et la Chine le mardi 3 septembre.
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