Elle a tout juste 10 ans lorsque la gamine née à Cambrai, dans le Nord, un 8 octobre 1995 de parents mauritaniens, commence le foot à Évreux, avec les garçons.
Ces premiers pas en équipe mixtes de clubs locaux la mèneront loin. Son profil sort du lot. Le premier à le remarquer : Mathieu Bodmer, président du FC Évreux 27.
La jeune pousse entame un rythme plus intensif au sein du club. Parfait tremplin pour débuter une carrière professionnelle en 2013. Et pas n’importe où : au Paris-Saint-Germain (PSG). Au cœur de la capitale, Ouleymata Sarr se forme pendant quatre ans.
Ses débuts sont fructueux. L’occasion pour elle de se perfectionner – et de marquer un max de buts. Ses points forts ? Sa diversité et son jeu en profondeur. D’attaque en position axiale, la joueuse est aussi à l’aise sur les côtés.
Attaquante, mais pas solo. Ouleymata Sarr se lie tout particulièrement d’amitié avec une autre future Bleue : Hawa Cissoko. Les deux Parisiennes passent quatre ans ensemble avant de partir toutes deux vers de nouveaux horizons. En cause : leur temps de jeu qui s’amoindrit face à la concurrence.
La footballeuse revient aux sources dans le Nord en intégrant le LOSC à Lille. Un pari qui lui va bien. Dès sa première journée en D1, la nouvelle lilloise marque un triplé contre Bordeaux. Le club lui porte de chance.
Peu de temps après, Ouleymata Sarr est sélectionnée en équipe nationale.
Second coup de fil après avoir appelé sa famille pour partager la nouvelle ? Hawa Cissoko. Les deux acolytes vivent la sélection 2017 ensemble – et aujourd’hui l’Euro 2022. Bleuette un jour, Bleue toujours ? Dès sa majorité, c’est le début des sélections tricolores.
En 2014, Ouleymatta Sarr fait d’abord son entrée avec les moins de 19 ans (U19), puis en U20 lors de la Coupe du Monde 2014, où la France termine troisième.
Entre 2016 et 2017, elle passe même par l’équipe B. En revanche, rejoindre les meilleures footballeuses françaises en 2017, c’est plutôt inattendu.
Malheureusement, la roue tourne (un peu) trop vite. Des blessures la forcent à mettre sa carrière entre parenthèses pendant plusieurs mois. Un coup dur à moins d’un an de la Coupe du Monde 2019.
Pour faire face aux difficultés, rien de mieux qu’un changement de décor. Direction Bordeaux en 2019, suivi du Paris FC en 2021. Là encore, la compétition est rude pour gagner du temps de jeu.
L’attaquante sait pourtant se montrer décisive devant les cages – et ce à plusieurs reprises. Preuve à l’appui : son triplé en quart de finale de Coupe de France en 2020 avec Bordeaux. La chance semble lui sourire. Ouleymata Sarr remporte le Tournoi de France 2020 et 2022. De quoi se penser sorti d’affaire.
Et pourtant le sort s’acharne. Une déchirure du tendon l’éloigne à nouveau des terrains en 2021. Malgré cet énième obstacle, la joueuse ne lâche rien. Et ça en vaut la peine. Corinne Diacre la rappelle en sélection pour l’Euro 2022.
Une agréable surprise que la joueuse voit comme une opportunité de repartir à zéro : « C’est vrai que c’est un moment très spécial, surtout après ma longue blessure, explique-t-elle à la FFF. En plus, je ne m’y attendais pas forcément donc je suis vraiment très fière, très contente d’être ici avec le groupe. »
Il est vrai qu’avec ses six-cent-cinquante-six minutes en sélection Bleue, ce n’est pas la plus expérimentée des membres de l’équipe A.
La qualité prime sur la quantité. Sur ses dix-huit matchs joués, Ouleymatta Sarr compte quatre titularisations et cinq buts…