Les Jeux d’Amsterdam, en 1928, marquent un grand pas vers les JO modernes : pour la première fois, les femmes sont autorisées à prendre part aux épreuves d’athlétisme. Cette décision tient pour beaucoup au nouveau président du CIO, le Belge Henri de Baillet-Latour, qui succéda officiellement à Pierre de Coubertin en 1925, même si ce dernier resta « président honoraire » jusqu’à sa mort, en 1937.
Lors de ces JO, les femmes pouvaient entrer en lice dans 5 disciplines — 100 m et 800 m, relais 4 × 100 m, saut en hauteur et lancer de disque —, contre 22 pour les hommes. Néanmoins, ce tournant constitua une avancée majeure pour la place des femmes dans le sport.
À 16 ans, seulement, c’est l’Américaine Elizabeth Robinson également connue sous le nom de Elizabeth R. Schwartz qui sera la première femme de l’histoire olympique à recevoir une médaille d’or en athlétisme, remportant le 100 m, le 31 juillet 1928.
Elle brillera également à Berlin, sept ans plus tard et après qu’un accident d’avion ait manqué de peu lui ôter la vie…
Celle que l’on surnommait « Betty » était élève à la Thornton Township High School dans l’Illinois, aux États-Unis. Son prof de biologie sera à l’origine de son entrée dans l’Histoire des Jeux Olympiques.
Ayant décelé chez elle des talents de sprinteuse, il la chronomètre dans les couloirs de l’école. Étonné par ses perfs autant que curieux de la voir évoluer, il fera tout pour lui permettre de s’entraîner aux côtés de l’équipe de sprint masculine. Où elle se révélera.
Aux Pays-Bas, lors de ces JO de 1928, elle sera la seule Américaine à pouvoir prétendre à une médaille – ses compatriotes ayant été éliminées – et elle courra contre trois concurrentes canadiennes et deux Allemandes.
Elle deviendra finalement la première médaillée d’or aux épreuves d’athlétisme féminines aux JO, mais aussi la plus jeune athlète à l’avoir décroché.
La deuxième à passer la ligne d’arrivée, la Canadienne Fanny « Bobbie » Rosenfeld, sténographe dans une chocolaterie de Toronto et qui excelle en athlétisme, mais aussi en basket, hockey sur glace ou encore softball, tentera bien de faire une réclamation, mais la messe est dite : Betty Robinson est la plus rapide au 100m.
Mieux, elle viendra compléter son titre avec une médaille d’argent sur le 4×100 mètres. Pour l’anecdote, dans ce 4X100 mètres, l’or reviendra à… miss « Bobbie » Rosenfeld. Une pionnière, elle aussi, qui deviendra entraîneure de softball et sera la première sportive à être nommée dans le Canadian Olympic Hall of Fame.
Deux reines de la piste. Il y en aura d’autres.