JO 1960Carolyn Wood, la nageuse sauvée des eaux à Rome
Elle était considérée comme la favorite du 100m papillon. Lorsque Carolyn Wood participe aux JO de Rome, en 1960, elle a tout juste 14 ans. Et rien ni personne n’aurait pu la battre si ce n’est un événement imprévisible…
Par Valérie Domain
Publié le 28 juillet 2021 à 6h30, mis à jour le 22 septembre 2022 à 10h59
Elle a bu une tasse mémorable. Dans tous les sens du terme. En 1960, aux Jeux Olympiques de Rome, Carolyn Wood a manqué s’étouffer dans le couloir du bassin qui devait la mener à la victoire. Et s’est noyée dans les larmes.
Née à Portland, dans l’Oregon, en décembre 1945, Carolyn Wood a eu le plus grand mal du monde à apprendre à nager lorsqu’elle était enfant.
Jusqu’à ce qu’elle finisse par vaincre sa peur de l’eau et se fixe un objectif insolite et singulier : faire partie de l’équipe olympique américaine de natation aux JO de Rome, en Italie.
Nous sommes en 1958 et la route sera longue pour celle qui se frotte à ses premières compétitions dans la douleur.
Turbulente, peu encline à accepter la discipline, elle doit également composer avec les attentes sociales liées au genre, elle qui se découvre lesbienne, ainsi qu’elle le racontera dans son autobiographie « Tough Girl » (« Une fille acharnée »).
Elle n’en devient que meilleure et lorsqu’elle arrive sous la canicule italienne, ce 25 août 1960, Carolyn Wood, considérée comme la spécialiste du papillon, grande favorite du 100m, compte bien remporter le titre olympique.
Sa rivale la plus coriace a pour nom Carolyn Schuler, sa compatriote. Mais elle l’a déjà battue plusieurs fois l’année précédente, ainsi qu’aux sélections pour les Jeux, et ne semble pas inquiète : l’or, elle le portera autour du cou en rentrant à la maison.
Mais si le départ se passe comme dans un rêve -Carolyn Wood est plus rapide que les autres concurrentes dont Carolyn Schuler, à 30 m du mur, alors qu’elles sont respectivement première et deuxième, la nageuse prend une vague et avale une grande gorgée d’eau.
Elle panique et s’arrête, sous le choc, s’agrippant à la corde qui délimite les couloirs. Et se met à sangloter. De colère, de déception, d’impuissance. « Tous mes espoirs s’étaient envolés, confiera-t-elle plus tard. J’étais disqualifiée.J’ai entendu les clameurs quand les autres nageuses sont arrivées et que Carolyn l’a emporté. »
Alors qu’elle relève la tête, l’adolescente désemparée aperçoit un homme dans le couloir d’à côté, venu la secourir.
Un membre du staff qui avait sauté dans la piscine olympique tout habillé pour lui venir en aide : « Mais, en fait, je n’avais pas besoin d’être secourue, expliquera Carolyn Wood, je pleurais ma désillusion, c’est tout. Et je n’avais qu’une envie, c’était de repartir et de terminer ma ligne. »
Ce qu’elle fera avant d’aller féliciter sa compatriote victorieuse.
Carolyn Wood avait déjà manqué de peu une médaille au 100m nage libre (à trois dixièmes de la médaillée de bronze, Natalie Steward), elle était favorite pour ce 100m papillon et ne put aller jusqu’au bout.
Mais l’adage « jamais deux sans trois », Carolyn Wood n’en a cure et elle mettra un point d’honneur à reprendre l’entraînement pour se préparer pour le relais 4x100m nage libre.
Et elle aura raison d’y croire : elle boucle le troisième relais où elle est à la lutte avec l’Australienne Lorraine Crapp qui compte plus de deux secondes d’avance.
Mais Carolyn Wood, déterminée, veut sa revanche et elle parvient à revenir en tête avant de transmettre le relais à Chris vonSaltza. Qui conclura en beauté. La médaille d’or, elle la recevra donc par équipe.
De retour chez elle, Carolyn Wood poursuit ses études. Mais les JO ne seront plus qu’un (bon ou mauvais) souvenir : ayant travaillé, un été, comme maître-nageur sauveteur, elle ne peut plus prétendre à une nouvelle participation.
En vertu des règles olympiques de l’époque, elle est considérée comme professionnelle et seuls les amateurs peuvent participer aux Jeux.
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Attention, première ! Une rencontre internationale de rugby commentée uniquement par des femmes, c’est le programme de ce 16 mars. Cette initiative forte, Ouvrons la voix, soutenue par la fédé du ballon ovale, entend prouver que l’expertise est tout autant du côté des filles que des gars. Alors, girls, marquons l’essai !
Elle a bien l’intention de prendre son envol sur l’épreuve du papillon lors des Jeux Olympiques de Paris, cet été. La vice-championne du monde Marie Wattel est déterminée à décrocher la médaille d’or. Retour en 5 points sur la carrière d’une pépite française qui ne lâche rien malgré les coups durs.
Une fille qui danse au rythme du break, une course solidaire comme on les adore, notre rendez-vous Kids et un 8 mars un peu spécial, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !
Elle fait son retour ce samedi 9 mars. La Sine Qua Non Run, un événement qui s’oppose au harcèlement de rue dont sont victimes nombre de sportives ? C’est ce qui s’appelle être ÀBLOCK! Une course pour les femmes… à laquelle les messieurs sont plus que les bienvenus !
Qui a dit que les jeunes étaient fâchés avec la discipline ? Les courses Spartan sont là pour prouver le contraire avec des parcours quasi-militaires. Et ils kiffent, les mômes !
Depuis que tu as mis Tim à la danse et Daphné à la boxe, force est de constater que les avis non sollicités fusent. Apparemment, il y a des sports de filles et des sports de garçons… Ça se vérifie scientifiquement cette ânerie ?
Un slam sur une championne en deuil de son sport, un nouveau chapitre du carnet de route de notre ambassadrice marathonienne, l’histoire à la loupe d’une triple sauteuse d’exception ou encore une coureuse qui crée l’exploit (Méline Rollin sur notre photo), c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!
Une crack qui nage à très grande vitesse, une fille qui prend son envol, une danseuse qui rêve de JO, les pionnières du baseball, une championne qui grimpe, une autre qui nous booste avec ses tutos (Jess Vetter sur notre photo) et un nouveau mercredi où les KIDS ont pris le MIC, c’est le meilleur d’ÀBLOCK!
Permettre aux jeunes de découvrir la montagne, c’est la mission que se sont fixées trois associations via l’événement national solidaire Les P’tits Flambeaux. Evénement qui vient d’avoir lieu dans 150 stations de ski françaises. En piste pour un petit recap’ !
Le sport, quand on est parents d’un ado, c’est un peu « Je t’aime, moi non plus ». Qu’il pratique une activité sportive, évidemment… mais pas trop quand même. « Pense aussi à l’école » ! Et puis, il paraît que le sport et la puberté ne font pas bon ménage. Il paraît…
Il débarquera aux Jeux Olympiques 2028 de Los Angeles. Rien de très surprenant pour un sport made in America. Les femmes en ont d’abord été écartées, mais elles ont vite pris les battes en main ! Retour sur l’histoire des pionnières du baseball.
S’engager pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes des quartiers prioritaires, lutter contre la maltraitance envers les enfants sous toutes ses formes, ce sont les missions musclées de Premier Round, asso lancée par la boxeuse Rima Ayadi.
En 1917, la France compte de nombreux sportifs, mais elle compte aussi un paquet de sportives qui n’attendent que l’occasion de se mesurer les unes aux autres et de faire parler leur talent. Le moment arrive le 15 juillet avec l’organisation des premiers championnats de France d’athlétisme féminins porte de Brancion. Et qui dit première édition, dit premiers records. Découvrons ces pionnières !
Elle est docteure en histoire du sport et chercheuse associée à l’INA. Ses travaux ? Tout ce qui a attrait au sport féminin et son évolution. Et cette dernière serait largement surestimée. Entretien avec une experte qui ne triche pas.
Un retour sur les nombreuses sportives qui se sont illustrées en juillet, un regard « business » sur le football féminin, la découverte des Bleues de l’Euro Foot (dont Wendie Renard, la capitaine, sur notre photo), un trail pour la bonne cause, l’histoire des premières stars féminines du ballon rond, voilà le menu du Best-of ÀBLOCK! de la semaine.
Les Jeux Olympiques de 2024 à Paris s’annonce bien pour les Françaises. Parmi les jeunes championnes à haut potentiel, la joueuse de badminton en double dames ou mixte Delphine Delrue a toute sa place. Elle a déposé raquette et volant pour répondre à notre Q&A en vidéo.
Elle est l’une des « putains » d’héroïnes à avoir trouvé dans la barre de Pole Dance un exutoire, un réconfort, puis, une deuxième vie. Nous l’avons découverte dans le docu de Netflix « Pole Dance, Haut les corps ! ». Impossible, depuis, de la quitter des yeux ! Amy Bond s’envole, sens dessus-dessous, vertigineuse. Portrait d’une fille qui balance son corps comme elle se jetterait du haut d’une falaise.
Les cascades à moto des héroïnes d’Avengers ou encore de Batman, c’est elle. Sarah Lezito, 29 ans, est l’une des, si ce n’est LA, plus grandes stunteuses de la planète. Convoitée par le cinéma, elle apparaît régulièrement dans des super-productions, mais n’aime rien tant que réaliser ses propres vidéos. Elle chérit avant toute chose sa liberté, celle de faire ce qu’elle veut quand elle veut avec ses motos. Rencontre avec une fille au caractère en acier trempé !