D’une blessure à la chute du podium, un mauvais plongeon peut coûter très cher. Maxine Micki King en a fait l’amère expérience aux JO de Mexico en 1968. Lors de l’épreuve du tremplin 3m femmes, Micki King, âgée de 24 ans, brille sur le plongeoir. Virtuellement à la première place, elle démontre une maîtrise éblouissante.
Mais au neuvième plongeon, un incident dramatique survient. Un saut périlleux complexe mal évalué et Micki King se retrouve dans les airs à lutter pour contrôler sa rotation. À la réception, le bras gauche de la plongeuse cogne le bord de la piscine. Le choc est si violent qu’il résonne dans tout le stade.
À la sortie de l’eau, la douleur est insoutenable. Le compte-rendu est clair : fracture du cubitus. Problème, la compétition n’est pas encore terminée, il reste un saut à effectuer. Micki refuse d’abandonner. Son coach, Dick Kimball, de l’Université du Michigan, la soutient jusqu’au bout. Dans l’urgence et à l’abri des regards, il applique des sels et de la glace sur le bras cassé.
Avec une grande détermination, Micki King se tient prête pour son dernier saut. Mais sur le tremplin, la douleur est trop intense. Après un plongeon complètement raté, les chances de podium s’évaporent. Au lieu d’une médaille autour du cou, Micki King rentre à la maison, un plâtre au bras. Cet échec aurait pu marquer la fin d’une carrière pour beaucoup. Mais pas pour Micki.
Quatre années plus tard, à Long Beach, l’Américaine assiste à un tournoi de plongeon. Le feu de la compétition brûle toujours en elle. Promue capitaine de l’US Air Force entre temps, elle décide de reprendre le chemin des tremplins olympiques à l’âge de 28 ans. Micki King se lance alors dans une course contre–la–montre pour les Jeux de Munich de 1972. De nombreux sceptiques doutent de ses capacités, surtout à un âge considéré tardif pour la compétition de haut niveau.
Au côté de son ancien mentor Kimball, Micki King s’entraîne avec acharnement et se qualifie pour représenter son pays. À Munich, elle fait taire les critiques avec une performance magistrale. Elle doit faire face à des adversaires beaucoup plus jeunes, mais prouve que la détermination et l’expérience peuvent triompher de toutes les adversités.
Micki King remporte la médaille d’or sur son dernier plongeon, le même demi-salto avec un tour et demi qui lui a coûté le titre à Mexico. Et d’incarner l’esprit olympique dans sa forme la plus pure, celui de la résilience, du courage et de la ténacité.