Jeanne et Emmanuelle : « Ce qu'on veut, nous, c'est se dépasser ! »Fans de rallyes automobiles, product manager et UX Designer, 29 et 33 ans

Course Trophée Rose des sable Jeanne et Emmanuelle
Quand deux nanas, fanas de road-trips et d’aventures humaines, se lancent dans une grande virée (le prochain rallye Trophée Roses des sables, au Maroc), c’est une sortie de route salvatrice dans leur quotidien de working girls. Mission : découvrir le dépassement de soi et l’adrénaline qu’offrent les sports extrêmes. Elles racontent pourquoi et comment elles sont ÀBLOCK!

Propos recueillis par Claire Bonnot

Publié le 10 juin 2021 à 8h51, mis à jour le 01 octobre 2024 à 16h55

« L’aventure, c’est l’ADN de notre amitié. Nous nous sommes rencontrées en Birmanie alors que nous faisions un road-trip autour du monde en sac à dos avec nos copains respectifs. C’était en 2016. Quatre ans après, on se retrouve embarquées à deux dans cette aventure d’un rallye féminin, le Trophée Roses des Sables qu’on prépare pour un départ en octobre prochain ! »

Entre-temps, il y a eu toute la construction d’une amitié. Emmanuelle avait envie de vivre une expérience de dépassement de soi sur le plan sportif et associatif quand Jeanne avait la même idée dans un coin de sa tête, mais formulée différemment : un besoin de sortir de sa zone de confort.

« On s’entendait super bien et je me disais qu’avec cette affinité, je pourrais concrétiser avec elle un projet de sororité. J’avais vu un reportage sur cette course à la télé et ce côté 100 % féminin, en équipe… »

Jeanne a alors tout de suite pensé à Emmanuelle. Qui a dit oui : « J’avais appris à la connaître, c’était la coéquipière parfaite ! »

Pourquoi la course de rallye ? Emmanuelle a toujours été plutôt sportive, du basket à la boxe anglaise, mais n’avait jamais touché à un volant de voiture de course auto.

Petite fille, elle était souvent sur le banc : « J’étais la plus jeune, pas très grande et très mince, il fallait que je joue des coudes et que je fasse ma place ».

La boxe a débuté à la trentaine, avec l’envie de faire des sports plus engageants au niveau de la discipline et puissants sur le plan du mental : « Je cherchais des sports qui me permettaient de sortir de ma zone de confort, j’avais besoin – et sûrement en tant que femme – de me prouver quelque chose à moi-même ».

De son côté, Jeanne avait bien essayé, enfant, le cirque, l’équitation, la gym… pour finalement choisir le taekwondo puis la boxe, mais la course automobile, encore rien à l’horizon… « Je cherchais un sport un peu masculin. Plus jeune, j’étais très garçon manqué, j’avais un grand frère qui me poussait en ce sens ! Les « sports de filles », c’était hors de question pour moi. Étant très timide par nature, le fait de parvenir à m’en sortir sur le terrain des garçons m’a donnée beaucoup de force et de fierté. »

Ces deux filles-là se sont donc retrouvées sur la même route : celle qui bouscule, vous entraîne vers des terrains insoupçonnés. Le sport comme vecteur d’aventures, le sport pour dépasser le « Réservé aux hommes ». L’automobile, le rallye, les grands espaces.

Les voilà donc qui se piquent de participer au Trophée Roses des Sables, de se confronter au désert marocain. c’est dur ? Tant mieux !

Les copines se lancent dans ce qu’elles appellent « l’aventure d’une vie » : elles se préparent à être deux nanas qui pourront raconter qu’elles l’ont fait, qu’elles ont concouru lors de la 20e édition d’une course de rallye solidaire, 100 % féminin, d’environ 8 jours porte à porte, de la France au Maroc, en passant par l’Espagne.

« Ça fait plus d’un an qu’on est dans les préparatifs, racontent-elles. En fait, l’aventure a déjà commencé : il a fallu trouver des sponsors, participer à des événements pour faire connaître la course, trouver une formation de pilotage pour savoir maîtriser un 4×4, se mettre à la course d’orientation… »

Au programme ? Des week-ends de formation avec les organisateurs qui apprennent aux « Roses » le B.A.B.A pour ce genre de rallyes et une autre formation pour avoir les bases de la conduite automobile dans le désert.

Côté orientation ? « On mise sur la débrouillardise ». Emmanuelle sait qu’elle peut compter sur Jeanne pour la navigation et Jeanne sur Emmanuelle pour la conduite. Une team ÀBLOCK!

Le terrain ? Des dunes rocailleuses et désertiques, explorées le jour, avec une épreuve de nuit.

Leurs challenges perso ? Emmanuelle mise sur le « défi psychologique » que peut procurer ce genre de sport : « On va être crevées mais pas de la même manière que si on courait un marathon. On sera dans une voiture, on va donc moins éprouver notre corps. C’est plus un challenge sur le plan du mental pour moi : comment savoir garder le cap et prendre la bonne décision pendant la course d’orientation. Le défi c’est de savoir gérer cette incertitude et de se faire confiance ! »

Pour Jeanne, physique et mental sont combinés dans cette course à l’aventure : « La conduite en 4×4, c’est déjà une mise en difficulté en soi parce qu’on va s’embourber dans les dunes, tout comme la course d’orientation, on n’a pas l’habitude. Et sinon, sur le plan personnel, c’est toute cette démarche de construction d’un projet qui nous servira toujours dans la vie : c’est hyper engageant, un véritable ascenseur émotionnel. On sera fières d’avoir participé à un tel projet et d’avoir bouclé la course ! »

Et côté solidaire ? « La course est très médiatisée. On soutient l’Association Ruban Rose qui lutte contre le cancer du sein en faisant une photo dans le désert avec nos T-shirt roses pour Octobre rose, mois de la course. »

Leur objectif ? « Finir premières, évidemment ! Il y a environ 150 équipages tout de même… Notre état d’esprit ? On est à fond !».

Ce que Jeanne et Emmanuelle diraient à toutes les filles qui ont peur de prendre la route ? « Gooooo ! Faut y aller ! Mettez le pied sur l’accélérateur et un, deux, trois… partez ! »

Elles aussi sont inspirantes...

Loïs : « J’associe le sport à la vie : on essaie, on tombe, on se relève, jusqu’à avoir la peau en sang ! »

Loïs : « J’associe le sport à la vie : on essaie, on tombe, on se relève… »

Tombée dans la marmite du sport toute petite, Loïs, 17 ans, est une sportive tout-terrain qui n’a peur de rien et surtout pas des garçons sur un terrain de foot ou un ring de boxe. Future pompier professionnel, elle s’essaye autant au wakeboard ou au ski qu’au tennis et à l’escalade, histoire de s’éclater et de se préparer à s’adapter à toutes situations. Une tête bien faite dans un corps surentraîné.

Lire plus »
Maureen : « Grâce au street workout, on se sent maître de soi-même et de son corps. »

Maureen Marchaudon : « Grâce au street workout, on se sent maître de soi-même et de son corps. »

Suite à une anorexie mentale, Maureen Marchaudon découvre la pratique du street workout, un sport encore jusque-là réservé aux gros bras masculins. Piquée de ces figures qui allient force, agilité et technique, elle devient vite insatiable jusqu’à décrocher le titre de vice-championne de France 2024 de street workout freestyle et à l’enseigner aux femmes qui veulent r(re)trouver la confiance en elles. Who run the world ? Girls !

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Courtney Dauwalter, mise en orbite réussie !

Courtney Dauwalter, mise en orbite réussie !

Cette Diagonale des Fous 2022 restera dans l’histoire. Pour la première fois en trente éditions, une femme a fini dans le top 5 de la course. Courtney Dauwalter a fait jeu égal avec les meilleurs des meilleurs. Cette nouvelle victoire fait d’elle la patronne incontestable de l’Ultra-trail.

Lire plus »
Le sport féminin ébranlé par la crise sanitaire ?

Le sport féminin post-Covid-19 ? Attention, fragile !

La belle avancée du sport féminin a-t-elle vu son élan brisé par la crise sanitaire ? En passe d’être la variable d’ajustement, le sport féminin n’a pas dit son dernier mot et reste mobilisé, malgré la crise, pour atteindre son but : plus de médiatisation, plus de moyens, plus de pratiquantes. Un jeu de stratégies tout en vigilance et continuité qui pourrait bel et bien dessiner un « monde sportif d’après ».

Lire plus »
Running

Le running virtuel, un sport bien réel

En hausse depuis la crise sanitaire et les interdictions de rassemblement, les courses virtuelles sont un phénomène bien réel ! Deux tendances : participer à une course en extérieur depuis son lieu de vie ou s’équiper d’un home-trainer simulant un parcours. Du sportif occasionnel au professionnel, le running virtuel fait de plus en plus d’adeptes pour ses bienfaits physiques et son côté fédérateur.

Lire plus »
Léa Soldner : « Le volley m'a sauvée. »

Léa Soldner : « Le volley m’a sauvée. »

Elle pourrait soulever la troisième Coupe de France de sa carrière ce 29 mars face à Nantes. Léa Soldner, 29 ans, dispute sa onzième saison sous les couleurs de Mulhouse dont elle est devenue la capitaine. Enfant de la balle, biberonnée au volley par ses parents, elle mène une carrière singulière et couronnée de succès sur ses terres. Sa priorité ? Le plaisir ! Rencontre avec une fille qui « set » y faire !

Lire plus »
Olivia Piana : « Le plaisir est le moteur de la performance, tant qu'il y a du plaisir, je continue ! »

Olivia Piana : « Le plaisir est le moteur de la performance, tant qu’il y a du plaisir, je continue ! »

Une championne multi-cartes. Olivia Piana a eu plusieurs carrières dans la glisse, et peu importe la discipline, elle fait partie des meilleures. Si elle a dû faire face à des obstacles, la reine française du stand-up paddle ne s’est jamais découragée. Aujourd’hui, elle vit à 200 %, jamais bien loin de l’océan. Rencontre avec une fille qui n’a pas sa langue dans sa poche.

Lire plus »
Valérie Taylor

Valerie Taylor, la plongeuse écolo qui a inspiré « Les dents de la mer »

Repérée par Spielberg pour tourner les « vraies » séquences terrifiantes de Jaws alias Les Dents de la Mer, cette ex-championne de chasse sous-marine repentie a toujours eu à coeur de défendre les requins et regrette que le film ait été contre-productif. Voix pionnière pour la conservation des fonds marins, Valerie Taylor n’a jamais eu peur des profondeurs.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner