Lucy : « J’aimerais dire aux femmes que le sport va changer leur vie, tout simplement. »Adepte de snowboard et de VTT, 32 ans, journaliste freelance

snowboard

Propos recueillis par Claire Bonnot

Publié le 05 mars 2020 à 17h41, mis à jour le 11 septembre 2024 à 17h18

« J’ai toujours fait du sport depuis toute petite et notamment du ski car je vivais en montagne – je suis originaire de Val d’Isère. Je me suis mise au snowboard à l’âge de quinze ans, j’avais besoin de liberté. Mais j’ai aussi fait du patinage artistique, de l’équitation, de l’escalade, du vélo…

Ce que j’aime dans le snowboard et le VTT, c’est le côté aventureux où l’on se sent vraiment dans l’instant et déconnecté de tout le reste. On se sent vivant !

Et puis dans la montagne, on est seul dans un environnement magnifique avec les compagnons de cordée du jour, loin de tout. En VTT l’été et en snowboard l’hiver, j’aime vraiment rester loin des remontées mécaniques et choisir mon itinéraire ; ça a un côté beaucoup plus nature que les pistes.

J’aime faire du hors-piste et de la randonnée en snowboard, mais il ne faut jamais y aller seul. Et il faut toujours préparer les sorties en fonction des conditions de neige ou du danger d’avalanches.

"Les filles n’osent pas prendre la place qui leur revient"

C’est difficile pour une femme de se faire accepter dans les sports de haute montagne parce que souvent les garçons ont tendance à imposer leur idée d’itinéraires et que les filles sont rarement écoutées.

Mais il y a un peu des deux  : la faute des garçons qui, souvent, imposent et la faute des filles qui n’osent pas prendre la place qui leur revient et dire ce qu’elles pensent.

Moi, comme ça fait longtemps que je fais du snowboard, les garçons me font confiance et je me sens autant intégrée qu’eux. Aussi, le fait de devenir maman m’a permis de prendre confiance en moi car j’ai des responsabilités au quotidien.

En montagne, tout le monde évolue dans un groupe mixte. Je ne connais aucune fille qui ne ride qu’avec des filles car de toute façon il y a plus de garçons dans ce milieu. Mais le fait de pouvoir se rassembler avec d’autres filles permet de se lâcher davantage, d’oser intervenir et de se mettre moins la pression.

L’ambiance est toujours  bienveillante. J’organise moi-même de telles journées, une sortie sportive et un atelier pour la préparer, échanger et pousser ces femmes à oser prendre leur place dans tous les sports à tendance masculine.

" Dans les magazines féminins, le sport est soit associé au bikini soit à l'idée de maigrir "

Mon blog «  Gravity Ladies » a pour but de donner aux filles des conseils pour les aider dans leur pratique sportive de tous les jours.

Ça permet aussi de créer une communauté : j’organise souvent des évènements pour réunir les filles. Beaucoup d’entre elles me suivaient sur ma pratique sportive hivernale et m’ont écrit en me disant « Grâce à toi, je me suis mise au VTT », mon activité de l’été…

J’ai d’ailleurs réalisé un documentaire sur le cyclisme féminin* pour montrer le côté empowerment du vélo pour les femmes  : au travers de cette activité, elles se réalisent et parviennent à conserver cette assurance dans leur vie professionnelle. Le but ? Repousser les limites du sport et inspirer les jeunes générations.

C’est aussi l’occasion d’aborder les problèmes de médiatisation des évènements féminins par rapports aux évènements masculins, le fait que les femmes sont toujours moins payées que les hommes dans la pratique professionnelle, les limites de l’éducation genrée…

J’aimerais dire aux femmes que le sport va changer leur vie tout simplement. Je déplore vraiment le fait que, dans les magazines féminins, le sport soit associé au bikini l’été ou à l’idée de maigrir.

Le sport va bien plus loin que ça, c’est même l’inverse de ce qu’on peut lire dans ces magazines : quand on pratique vraiment, on ne perd pas de poids pusiqu’on développe sa musculature !

Et puis, c’est terrible de dire aux femmes que le sport est une contrainte, mais qu’elles seront belles après !

Il faut surtout dire aux petites filles que le sport permet de se réaliser et de vivre de grands moments de bonheur.

Elles aussi sont inspirantes...

Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Avec sa sœur Éva, elle truste les premières places depuis 2015 en Ultimate. Membre essentiel de l’équipe de France, Lison Bornot est Championne d’Europe outdoor 2023 et championne du monde d’Ultimate sur sable 2023. La voici maintenant en piste pour les World Games, l’antichambre des JO, qui se déroulent en Chine, du 7 au 17 août 2025. Témoignage d’une fille pétillante devenue l’une des ambassadrices françaises d’un sport trop peu connu.

Lire plus »
Diane Servettaz : « Avec le vélo, j’ai compris que même si ça flanche côté mental, t’en as encore sous la pédale. »

Diane Servettaz : « Avec le vélo, j’ai compris que même si ça flanche côté mental, t’en as encore sous la pédale. »

En à peine trois ans, cette passionnée de vélo a décroché un podium sur 500 kilomètres et bouclé sa première course d’ultra, la fameuse BikingMan, en tant que première féminine. Carburant aux défis, pédalant sans relâche, surmontant tous les obstacles grâce à un mental d’acier, la Savoyarde n’a pas fini d’enfiler les kilomètres dans ce sport de l’extrême. En piste !

Lire plus »
Emelyne Heluin: « Je sais pourquoi je cours, pourquoi je lutte. »

Emelyne Heluin : « Je sais pourquoi je cours, pourquoi je lutte. »

Gymnaste jusqu’à son adolescence, Emelyne Heluin a dû raccrocher le justaucorps après une prise de poids inexpliquée et d’autres symptômes invalidants. Diagnostiquée d’une maladie endocrinienne chronique et évolutive, le SOPK, à l’âge de 17 ans, elle erre pendant des années entre perte de confiance en elle et détresse psychologique avant de retrouver le chemin du sport comme outil de santé. Ce sera la marche, puis la course à pied jusqu’à se lancer sur des marathons.

Lire plus »
Loïs : « J’associe le sport à la vie : on essaie, on tombe, on se relève, jusqu’à avoir la peau en sang ! »

Loïs : « J’associe le sport à la vie : on essaie, on tombe, on se relève… »

Tombée dans la marmite du sport toute petite, Loïs, 17 ans, est une sportive tout-terrain qui n’a peur de rien et surtout pas des garçons sur un terrain de foot ou un ring de boxe. Future pompier professionnel, elle s’essaye autant au wakeboard ou au ski qu’au tennis et à l’escalade, histoire de s’éclater et de se préparer à s’adapter à toutes situations. Une tête bien faite dans un corps surentraîné.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Kids : C’est vrai que le sport est héréditaire ?

C’est vrai que le sport est héréditaire ?

Un jour, ta progéniture rentre de l’école très déçue : « Maman, la gym c’est trop dur ! » Pour la consoler, tu lui dis que, toi non plus, tu n’as ni équilibre, ni souplesse. Comme si nos capacités dans tel ou tel sport pouvaient être héréditaires… Allez, ABLOCK! vérifie !

Lire plus »
Julie Allemand

Basket, ces Européennes qui s’offrent les States

Assistons-nous enfin à l’éclosion des joueuses européennes aux États-Unis, territoire si prisé du basket mondial ? Dans le championnat américain de basketball féminin, la WNBA, elles sont de plus en plus nombreuses à tenter le coup. Et à y parvenir. Pourquoi ? Comment ? Explications.

Lire plus »
La question qui tue

Une brassière, ça serre trop, j’peux pas juste mettre un sous-tif ?

Oh, ça va, avouons-le, on a toutes rêvé de faire du sport à poil sous le t-shirt ! Tellement plus confort de pas avoir un truc qui compresse la poitrine et vous scie la peau du dos ! Oui, mais non. La question qui tue, du coup, c’est : « Une brassière, c’est obligé ? Si je mettais plutôt un bon vieux soutien-gorge ? » Euh…la réponse de notre coach Nathalie Servais. Ça vaut mieux.

Lire plus »
sport feminin

Le sport féminin ? En pleine lucarne !

L’été dernier, les records d’audience de la Coupe du monde féminine de foot et quelques mois plus tôt du Championnat d’Europe de handball féminin à la télévision ont prouvé que le public se passionnait de plus en plus pour les compétitions féminines. Et les dernières études ne font que réaffirmer cette réelle tendance. Pour autant, les jeux ne sont pas faits. Décryptage.

Lire plus »
Oksana Kozyna : « J'aime le para-badminton, et il m'aime aussi ! »

Le Q&A de la para-badiste Oksana Kozyna

Championne du monde en 2022 de para-badminton, Oksana Kozyna est une référence dans sa discipline. Cette sportive ukrainienne s’entraîne en France depuis le début du conflit dans son pays et veut aller chercher la médaille d’or aux Jeux Paralympiques de Paris 2024.

Lire plus »
Mathilde Lamolle

Mathilde Lamolle, la tireuse qui dégaine plus vite que son ombre

Elle était déjà de la partie aux Jeux de Rio, au Brésil, en 2016. Une première expérience olympique douloureuse pour Mathilde Lamolle, qui avait mis un terme prématurée à sa virée brésilienne lors des qualifications du tir à 25 mètres. Cinq ans plus tard, la donne a changé. Et la toute récente championne d’Europe de tir compte bien profiter des Jeux Olympiques de Tokyo pour enrichir son palmarès. Portrait d’une surdouée du pistolet.

Lire plus »
14 août 1982 Deux femmes en tête du Rallye du Brésil

14 août 1982 : deux femmes en tête du Rallye du Brésil

La conduite et la direction sont leurs atouts. Depuis quatre jours, pilotes et copilotes sont lancés dans la 4e édition du Rallye du Brésil. L’arrivée de la course est plus attendue que jamais. D’autant plus quand, dans la première voiture, deux acharnées sont à la manoeuvre, Michèle Mouton et Fabrizia Pons !

Lire plus »
Gwendoline Matos, le goalball pour mieux rebondir

Gwendoline Matos, le goalball pour mieux rebondir

À 7 ans, à la suite d’une maladie génétique rare, elle perdait partiellement la vue. Vingt-trois ans plus tard, la joueuse de l’équipe de France de goalball, Gwendoline Matos, participe à ses premiers Jeux Paralympiques. Une histoire de résilience grâce au sport comme on les aime.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner