Aurélie Groizeleau« Être arbitre, ça endurcit le caractère. »

Aurélie Groizeleau : « Être arbitre, ça endurcit le caractère »
Elle est sur tous les fronts. Aurélie Groizeleau, 32 ans, manie le sifflet aussi bien sur les terrains internationaux que lors des rencontres de ProD2. Professionnelle depuis le mois de septembre, la Rochelaise pourrait, sous peu, relever un nouveau challenge : arbitrer des matches lors de la Coupe du monde féminine de rugby l’an prochain en Nouvelle-Zélande. Portrait d’une battante qui refuse de rester sur la touche.

Publié le 11 novembre 2021 à 16h45, mis à jour le 03 janvier 2022 à 19h05

Tu arbitres la tournée d’automne du XV féminin en qualité d’arbitre de champ et d’arbitre remplaçante. C’est une jolie manière de célébrer un anniversaire puisque tu as débuté sur la scène internationale le 25 novembre 2018, il y a trois ans, à l’occasion d’un Italie-Afrique du Sud. Quels souvenirs en gardes-tu ?

J’en garde avant tout de l’émotion. Ce genre de match est toujours un peu particulier, il y a les hymnes, la préparation, le fait de parler anglais…

Je me souviens aussi qu’il y avait beaucoup de boue ce jour-là et ça aussi, ça contribue à rendre ce souvenir mémorable.

En fait, il y avait plein d’ingrédients qui font que cette rencontre restera, pour moi, un moment un peu spécial.

Tu te souviens de la manière dont tu as appris que tu étais désignée pour cette rencontre ?

La Fédération m’a passé un coup de fil pour me dire que j’allais avoir des désignations dans le courant du mois de novembre et que j’allais faire mon premier match. Ça a été une surprise parce que c’est venu un peu plus vite que je ne le pensais mais, quoi qu’il arrive, ce moment je l’attendais.

Les tournées féminines de novembre, c’est assez récent en fait. Ça a permis de créer des opportunités pour des arbitres qui, comme moi à l’époque, débutent.

Avant cela, il n’y avait que le tournoi des VI Nations, nous n’avions pas de rampes d’essais avec la possibilité de faire des erreurs.

La création de ces matches amicaux a permis de lancer plein d’arbitres. J’ai eu la chance d’y participer et, à la suite de ça, de pouvoir être conservée.

©e’rugby

Dans quel état d’esprit étais-tu avant d’entrer sur le terrain ?

C’est un mélange de plusieurs émotions. C’était à la fois un moment fort et un moment empli de pression et de stress.

En entrant sur le terrain, je me suis dit que je ne pouvais plus me louper, qu’il fallait le faire et le faire bien. Dans la globalité, le match s’est bien déroulé, il n’y a pas eu de mauvais gestes ou quoi que ce soit qui aurait pu tendre la situation. Comme l’état d’esprit sur le terrain était bon, ça a pas mal facilité les choses.

Cette folle aventure a commencé pour toi à cause ou grâce à une blessure. À l’époque, on est en 2007, tu joues à Saint-Orens. Tu as treize ans de pratique derrière toi, tu comptes déjà cinq sélections en équipe de France à XV, sept en 7, tu t’apprêtes à faire des grands débuts dans le VI Nations et tu te blesses à un genou, rupture des ligaments croisés. Tout ton monde s’écroule. Comment s’est passé cet accident ?

Tout bêtement. C’était lors d’un match universitaire, un match sans grand enjeu. J’avais voulu rendre service à des copines mais c’était mon deuxième match de la semaine et, au rugby, ce ne sont pas forcément des choses que l’on fait.

Je me souviens que c’était le jeudi, juste avant les vacances de Noël. J’étais très fatiguée et je me suis blessée toute seule, même pas à la suite d’un choc. C’était sur un appui, ma jambe est partie, une blessure de fatigue.

Une rupture des croisés n’est pas obligatoirement synonyme d’arrêt de carrière. Qu’est-ce qui fait que, dans ton cas, cette blessure s’est révélée rédhibitoire ?

J’ai eu d’autres problèmes médicaux qui n’étaient pas liés à cette blessure. Ce sont eux qui ont fait que la situation s’est révélée rédhibitoire.

Après ma blessure au genou, j’ai fait toute la rééducation avec, pour objectif, de reprendre ma carrière là où je l’avais laissée. Je suis allée au CERS de Capbreton (…) et j’ai tout fait comme il fallait, j’ai même repris la pré-saison avec mon club mais le corps médical en a décidé autrement.

Qu’est-ce qui a été le plus difficile à gérer pour toi : ne plus pouvoir jouer ou ne plus évoluer dans le monde du rugby ?

Un peu des deux. La sensation de jouer déjà, ça reste quelque chose de particulier. Moi j’étais buteuse et j’avais une place assez importante dans mon équipe.

Malheureusement, le monde du sport fait que, quand on est sur le devant de la scène, on a plein d’amis mais, quand tout s’écroule, on se retrouve tout seul, plus personne ne nous appelle.

De cette époque-là, j’ai gardé peu d’amis. Les quelques rares qui m’ont aidée, m’ont permis d’être là où je suis aujourd’hui, mais ça reste une minorité.

C’est assez terrible de sentir que l’on était appréciée pour le statut que l’on avait et non pas pour la personne que l’on était.

Comment est venue l’idée de te lancer dans l’arbitrage ?

On m’a proposé très vite de faire les formations d’éducateur. Une personne qui m’encadrait au pôle espoirs et avec qui j’avais joué m’a dit un jour : « Aurélie, pourquoi tu ne tentes pas l’arbitrage ? Au niveau féminin, on peut monter un peu plus vite les échelons parce qu’on n’est pas nombreuses. Tu es jeune, tu as le potentiel, essaie, tu verras ».

C’est parti un peu comme ça, grâce à des personnes de mon entourage, déjà en retraite rugbystique, qui m’ont amenée et accompagnée dans cette démarche, démarche que, normalement, j’aurais dû faire quinze ans plus tard.

Quelle image tu avais des arbitres lorsque tu étais joueuse ?

Quand j’étais joueuse, les arbitres n’étaient pas forcément mes copains. J’étais assez exigeante avec eux et, quand ils se trompaient, je ne leur accordais pas beaucoup le droit à l’erreur.

Je n’étais pas forcément très gentille mais, en revanche, je me suis toujours intéressée à la règle. Je partais du principe que, pour être une bonne joueuse, il fallait les maîtriser parfaitement.

J’avais d’ailleurs déjà arbitré, au lycée par exemple, mais pas de manière officielle.

Combien de temps dure la formation pour devenir arbitre ?

De manière classique, il y a des étapes, des cycles, comme on pourrait avoir à l’école. Il y a d’abord les débutants, les arbitres-stagiaires, les arbitres-régionaux et les arbitres-nationaux.

Normalement, il faut au minimum quatre ans, voire plus, pour tout faire. Moi, ces étapes, je les ai un peu grillées, j’ai tout fait en un an.

Tu as accroché tout de suite avec l’arbitrage ?

J’ai mis un peu de temps à vraiment accrocher parce que j’avais du mal à accepter ma situation. Ça a été un peu difficile. Et puis l’arbitrage, ce n’est pas si simple que ça.

Quand on est joueur et qu’on n’est pas content, on le fait savoir mais, quand on est arbitre et qu’il faut gérer trente gars, c’est autre chose. Il faut essayer de tout voir mais on ne peut pas tout voir.

Dans l’arbitrage, il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte et c’est aussi de la gestion humaine. Moi, ça m’a fait mûrir. J’avais 19-20 ans quand j’ai démarré, j’étais encore étudiante, un peu fragile et ça endurcit le caractère.

Toi qui voulais être joueuse professionnelle, est-ce que tu as rapidement eu des ambitions élevées en ta nouvelle qualité d’arbitre ?

J’ai toujours fonctionné par étapes. Au niveau féminin, on a la chance de pouvoir connaître le niveau international assez rapidement.

Pour les garçons, il faut être en Top14 mais nous, dès que l’on arbitre au niveau national, on arrive à avoir quelques matches.

Dès que j’ai été classée au niveau national, je savais que cette opportunité pouvait se présenter à moi.

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Ton premier match au sifflet, il a lieu en 2010. Tu as 21 ans. Tu te souviens de l’affiche ?

Je crois que c’était à Montesquieu-Volvestre, pas très loin de Toulouse. C’était en octobre de l’année 2010.

Face à qui, en revanche, je ne sais plus du tout, ce que je sais c’est que je me suis approprié le rôle. Lors de ce match, j’avais définitivement changé de vestiaire.

Les débuts sont parfois compliqués. Qu’est-ce qui a été le plus compliqué pour toi lors des premiers matches ?

Il y a dix ans, les mentalités étaient différentes de ce qu’elles sont aujourd’hui. Il y a une vraie évolution concernant le rugby féminin dans sa globalité, ce qui a conduit à l’acceptation des arbitres féminines.

Il y a dix ans, ce n’était pas vraiment le cas et on en subissait les conséquences le dimanche. Il y avait notamment des insultes sexistes – ce qui peut encore arriver d’ailleurs – du genre : « Une femme, ça n’a rien à faire sur un terrain » ou « Retourne à la vaisselle » pour les mots les plus gentils. Ça reste des moments un peu particuliers.

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Est-ce qu’il n’y a jamais eu de ta part l’envie de baisser les bras ?

J’ai eu des hauts et des bas, des moments de doutes. Je me souviens, lors de ma première saison, d’un match qui s’est très mal passé.

Durant la rencontre, je rate deux ou trois situations importantes et je me fais cracher dessus à la sortie. Je rentre dans le vestiaire, je me mets à pleurer, je jette mes crampons par terre et je me dis : « Plus jamais ».

Heureusement, je n’étais pas seule, j’avais un accompagnateur qui était, lui, expérimenté et qui m’a dit : « Dès la semaine prochaine, tu vas arbitrer ».

Certaines femmes arbitres font très attention à l’image qu’elles renvoient quand elles arbitrent des hommes : cheveux attachés et cachés sous une casquette, pas de maquillage… C’est la même chose pour toi ? Tu fais attention à ton apparence, à l’image que tu renvoies, est ce qu’il y a des règles à ce sujet ?

Pas du tout. On n’a pas de limites vis-à-vis de ça. Après, moi, je ne suis pas du genre à mettre du mascara, ce n’est pas dans ma nature et, surtout, je ne vois pas l’intérêt d’arriver sur un terrain avec trois tonnes de maquillage puisqu’à la fin du match, tu es assurée de finir avec le mascara qui coule sur les joues.

Moi, je suis comme je suis et que ça plaise ou non, peu importe. C’est génétique, on n’est pas au même niveau que les garçons et on n’y peut rien.

Je travaille beaucoup dessus car c’est une de mes craintes : je ne veux pas que l’on puisse me dire que je n’ai pas le même niveau physique qu’un garçon.

Je n’accepte pas d’entendre : « Mais, oui mais toi, tu es une femme » ou « Pour une femme, c’est pas mal ». Moi, je suis arbitre de rugby et peu importe le sexe, homme ou femme, on est là pour noter la performance, rien de plus.

Qu’est-ce qui, avec l’expérience, te paraît le plus dur à gérer lorsque l’on est arbitre ?

L’esprit d’équipe n’est pas le même. Il n’y a pas cet effet cohésion, cet effet groupe. Quand on est arbitre, il peut nous arriver, après un match, d’aller boire un verre ensemble. On profite également les uns des autres quand on a des stages, mais on ne s’entraîne pas ensemble la semaine.

La plupart du temps, on est seule dans sa voiture avec son sac et son sifflet pour faire quatre-cents kilomètres de route afin d’aller arbitrer un match. Il faut vraiment être motivée pour être arbitre !

Peu à peu tu vas gravir les échelons. Tu vas arbitrer en Fédérale 3, en 2 puis en Fédérale 1. Il va y avoir le Nationale également, l’élite féminine. Le règlement est le même pour tous mais est-ce que, malgré tout, la façon dont on arbitre diffère lorsque l’on s’occupe des femmes ou des hommes ?

Pour moi, l’arbitrage est le même. Il y a le même niveau d’exigence pour tous sinon, ce ne serait pas logique.

En revanche, en ce qui concerne la communication, l’échange, on est sur des registres un peu différents. Entre hommes et femmes, il y a des subtilités.

Et c’est la même chose pour les arbitres hommes. Quand ils viennent arbitrer des filles, ils sont super contents, ils disent que ça se passe super bien et quand nous, on fait les filles, il peut y avoir parfois des petites querelles de filles.

J’ai la chance désormais d’avoir un statut qui fait que, maintenant, quand j’arrive au stade, mon match est quasiment gagné pour cela, ils savent qui je suis.

Parallèlement aux divers championnats nationaux, tu vas aussi goûter aux matches internationaux. Matches amicaux dans un premier temps et puis il y aura le VI Nations féminin. La première fois, c’est lors du tournoi 2019, tu es arbitre assistante pour Italie-Irlande et au centre pour Angleterre-Italie. Toi qui as été contrainte de renoncer à ta carrière juste avant ta première participation au Tournoi, ça te faisait quoi de te retrouver sur le terrain, dix ans plus tard, mais au sifflet cette fois ?

J’avais cette crainte qu’il m’arrive quelque chose. Je me répétais sans cesse qu’il allait m’arriver un truc et que je n’allais pas pouvoir y participer, un peu comme si j’étais promise à un destin inéluctable et que ça allait me tomber dessus.

La situation était un peu stressante. Je me demandais si on allait me ré-enlever cette opportunité de participer au tournoi une nouvelle fois. Et finalement, non ! Ça a été un soulagement et une joie immense, j’ai pu enfin faire le VI Nations !

Tu dirais que tu as définitivement fait le deuil de ta carrière de joueuse à cette occasion où il était fait depuis longtemps ?

Tourner la page, je l’avais déjà fait depuis quelques années mais le fait de participer à ce VI Nations, ça signifiait que j’avais le niveau que je voulais atteindre en tant que joueuse. C’était la compétitrice en moi qui parlait.

Car être arbitre, finalement, c’est aussi une compétition. Je dis souvent que nous sommes un sport individuel dans un sport collectif : nous avons des classements, nous sommes notés à la performance.

Dans le tennis, on a envie d’être numéro 1 mondiale, en rugby les arbitres veulent officier en Top14.

Tu n’es pas encore arbitre de Top14 mais tu t’en rapproches. Cette saison, tu as franchi un nouveau cap puisque tu officies aussi en ProD2. Tu as commencé fin août à la touche pour Colomiers-Aix, au centre dès la 6e pour Aurillac-Bourg-en-Bresse. Cette promotion, elle représente quoi pour toi ?

Une grosse étape ! Le secteur professionnel, c’est un niveau d’exigence encore plus élevé car les enjeux vont au-delà du sportif. Je ne suis que la deuxième Française à atteindre ce niveau-là. C’est un chiffre qui permet de se rendre compte que le chemin est dur et long.

Ceci étant, je ne vois pas cette situation comme un aboutissement, je considère que ma carrière n’est pas encore terminée, je verrais quand elle le sera.

L’aboutissement, ce sera le Top14 ?

C’est ça. Mais, pour le moment, je débute en ProD2 alors je ne veux pas me prononcer sur des choses qui sont encore improbables.

Tu penses qu’une femme arbitre en Top14 est improbable ?

Non, je pense que l’on est prêt pour les arbitres féminines en Top14. J’ai reçu un accueil hyper positif de la part des clubs en ProD2, certains ont même dit qu’ils espéraient nous voir un jour en division supérieure ce qui permettrait de faire bouger les lignes.

Qu’est-ce qui te fais douter ?

Pour le moment, les clubs sont contents mais je me dis aussi que, si un jour mes performances ne sont pas au rendez-vous, ils déchanteront aussi vite.

Avant de penser au Top14, il faut que je réponde à leurs attentes.

Visiblement, tu coches beaucoup de cases car tu bénéficies, depuis peu, du statut de semi-professionnelle. Ça date de quand et qu’est-ce que ça change concrètement pour toi ?

Ça date du 1er septembre, c’est tout neuf. Je n’ai plus le statut d’amateur, maintenant, arbitre c’est mon métier.

Au quotidien, ça signifie que je ne suis plus obligée de m’absenter sans raison de mes activités professionnelles, ça me permet également de m’entraîner sur des créneaux en journée et de pouvoir profiter de ma fille le soir.

L’arbitrage féminin semble, comme le rugby féminin, se développer de plus en plus. Il existe désormais une commission fédérale d’arbitrage féminin. Là aussi, ça date de quand et en quoi ça consiste ?

C’est assez récent, ça date de mars 2019 il me semble. Cette commission est là pour promouvoir et accompagner les filles parce qu’on est très peu nombreuses. Il y a deux ans, on était une centaine et on a quasiment doublé le chiffre.

D’ailleurs, on a un stage dans trois semaines et moi, en qualité de salariée, je vais être formatrice et animatrice du groupe. C’est important de transmettre.

Est-ce que tu trouves que c’est bien ou qu’il reste encore beaucoup à faire et à commencer par quoi ?

Je trouve qu’on va dans le bon sens. On est obligées d’y aller par étapes, ce qui signifie qu’avant de faire de la qualité, il va falloir faire de la quantité.

En somme, pour faire monter en capacité, il faut avoir de la concurrence donc il faut de la quantité pour amener vers la qualité. On a doublé le nombre d’arbitres en deux ans, ces femmes vont être formées et on va commencer à en voir les bénéfices dans trois-quatre ans.

Il faut être patient, on ne peut pas devenir arbitre internationale au bout d’un an, c’est impossible. Il faut de l’expérience. Aujourd’hui, on est dans cette démarche-là.

Il y a un grand rendez-vous qui te tend les bras à l’horizon 2022, la Coupe du monde féminine qui aura lieu en Nouvelle-Zélande en octobre-novembre prochain. World Rugby a décidé de n’y faire officier que des arbitres femmes. Tu en penses quoi ?

Ce sera la première fois de l’Histoire donc ce sera quelque chose d’assez exceptionnel et c’est hyper positif. Ça signifie qu’il y a des démarches qui ont été faites dans tous les pays du monde pour développer le rugby et l’arbitrage féminin.

Cela étant, je ne suis pas pour l’idée de « faire du féminin juste pour faire du féminin ». On arbitre en Coupe du monde parce qu’on a la capacité de le faire.

En ce moment, avec ce rendez-vous, on est un peu entre les deux et on risque d’aller chercher des filles qui n’ont jamais été internationales avant la Coupe du monde juste pour répondre à cette exigence. C’est un peu dangereux mais bon, c’est comme ça.

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Quelles sont tes chances d’y participer et quand est-ce que tu le sauras ?

On le saura après le VI Nations donc, normalement, fin mai. En tout, il y aura neuf arbitres centrales et six arbitres de touche. Mes chances sont fortes, il faudrait qu’il m’arrive un gros accident pour que je n’y aille pas.

Cette première te permettrait de marquer encore un peu l’histoire de l’arbitrage féminin français, cette idée-là d’écrire l’histoire, elle te fait quoi ?

Ça me fait bizarre. Je ne m’en rends pas forcément compte mais, parfois, dans les stades, je vois des jeunes filles qui me regardent un peu comme une star, qui me demandent des photos, des autographes et moi, je ne suis pas habituée à cela.

Si je peux susciter des vocations, tant mieux mais moi, je suis juste comme tout le monde, j’ai cru en mes rêves, vécu ma passion à fond et ça a marché.

Le message c’est ça : croire en ses rêves. Si on s’en donne les moyens, on n’a pas de regret et, si ça marche, c’est une belle histoire.

  • Aurélie Groizeleau vient de recevoir le prix Femix’ Sports de l’arbitrage féminin 2021
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