Académie Nationale de MédecineSes mesures phares pour faire bouger les jeunes

Kids
Malgré un été des plus sportifs, JO de Paris obligent, les chiffres sur l'activité physique des enfants et ados restent moroses. L'Académie Nationale de Médecine, via un rapport détaillant des recommandations à mettre en place d'urgence contre la sédentarité, met clairement l'école au coeur du processus.

Par Alexandre Hozé

Publié le 12 novembre 2024 à 15h53

Alors, cet effet JO, on en est où concrètement ? Cet été, la France a vécu au rythme des champions et championnes tricolores. Mais maintenant que la vie a repris sa course, comment inscrire durablement l’héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024 dans notre société ? Évidemment, ça va passer par les kids. Ils sont l’avenir, à eux de faire bouger un maximum de lignes. Mais c’est sans compter les freins qu’il est bien difficile de lever.

Nous en avions parlé, pousser les jeunes à se mettre en mouvement, c’est souvent un sacré défi à relever. Les chiffres, nous les avons vus, interprétés, décryptés… Le confinement dû au Covid 19 a accentué le développement d’une sédentarité latente chez les jeunes français et françaises. Ajoutez à cela l’omniprésence des écrans dans la vie des kids, on a déjà vu nos gamins en meilleure forme ! 

Sur les 25 pays les plus riches du globe, la France se classe 22e en matière d’activité physique chez les ados. En moyenne, ils et elles passent 3 à 4 heures et demie par jour devant des écrans, alors que les préconisations sont de 2 heures quotidiennes au maximum. Les jeunes filles et les enfants en situation de handicap sont les plus touchés par le manque d’activité physique. En sachant que les états d’inactivité et de sédentarité chez les jeunes constituent des environnements à risque de surpoids, obésité, maladies cardio-métaboliques à court- ou long-terme, affectant ainsi le bien-être, la qualité de vie et la santé à l’âge adulte, autant dire qu’il y a la matière à bouger et vite !

©Pexels/Gaby Lopez

Pour cette rentrée 2024, l’Académie Nationale de Médecine (ANM) a publié un rapport au titre long mais évocateur : «  Améliorer la pratique des activités physiques, du sport et réduire la sédentarité à l’école, un enjeu de santé publique  ». Un rapport qui se propose de lister des propositions concrètes pour faire évoluer la situation. Car si évoquer méthodiquement le contexte actuel est évidemment nécessaire, les constations ne suffisent pas, il faut trouver des solutions. 

Pour cela, l’ANM l’annonce d’entrée de jeu : l’école est au centre du projet. Les enfants et adolescents passent au minimum 24 heures par semaine dans les établissements scolaires, il y a de quoi faire ! Des actions ont certes déjà été mises en place, mais ce n’est que le début, il faut les pérenniser, les développer au maximum. Et en trouver d’autres.

©Pexels

Première mesure mise en avant par le rapport de l’ANM : renforcer l’Educations Physique et Sportive (EPS), avec 4 heures hebdomadaires de ce cours qui hélas n’est pas toujours très populaire auprès de parents qui ne le jugent pas essentiel. Ici, davantage que la pratique accrue du sport, c’est une incitation à la découverte de différentes disciplines qu’un développement de l’EPS pourrait entraîner qui est mis en valeur. Car c’est bien connu, trouver LE sport qui nous convient, c’est avoir envie de le pratiquer. 

Pour ce qui est du sport-santé pur et dur, les préconisations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 30 minutes d’activité physique quotidiennes semblent trouver en l’école un lieu tout indiqué pour y parvenir. Avec les infrastructures à disposition et les temps de pause, c’est faisable. Et si, cerise sur le gâteau, ce sport quotidien se déroulait sous des formes ludiques, il semble n’y avoir aucune raison que les jeunes ne se prennent pas au jeu. 

Pour une autre des mesures mises en avant par le rapport de l’ANM, mais qui cette fois se concentre davantage sur la lutte contre la sédentarité et ses effets, l’école est également au cœur de changements nécessaires… En effet, passer 6 heures assis sur une chaise n’est pas la meilleure manière pour que les choses (et les élèves) bougent ! L’ANM recommande donc moins de temps statique. Pour cela, une sensibilisation des enseignants sur l’importance de l’activité physique et de la lutte contre les comportements sédentaires s’impose. 

©Pexels

Enfin, une troisième mesure a retenu notre attention. Là où les deux premières nécessitent un travail au cœur des établissements scolaires, cette dernière se déroule à l’extérieur. La proposition de l’ANM est de développer un réseau de transport actif aux échelles locales des écoles, collèges et lycées. Concrètement, à quoi cela ressemblerait-il ? À la mise en fonction d’itinéraires sécurisés pour accéder aux établissements scolaires, afin que les élèves puissent se rendre à pied ou à vélo en cours sans danger. Une proposition ambitieuse qui nécessiterait une coordination minutieuse avec les collectivités locales et les parents. Mais en termes de résultats, d’impact sur la lutte contre la sédentarité des jeunes, le jeu semble clairement en valoir la chandelle. 

Maintenant, il n’y a plus qu’à ! Après un été 2024 placé sous les signes de l’unité et du sport, le timing semble idéal pour relancer l’histoire d’amour entre les kids et l’activité physique. L’ANM annonce comme objectif de réduire de 15 % le niveau d’inactivité des enfants et adolescents pour 2030. Nous, on y croit. On le sait, quand on les encourage, les kids sont on ne peut plus ÀBLOCK!. 

Ouverture ©Pexels

Vous aimerez aussi…

Manon Hostens

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une kayakiste qui vit au fil de l’eau (Manon Hostens sur notre photo), une Question qui tue spécial grand âge, une cycliste sur les routes de la gloire ou encore une judokate statufiée… c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine !

Lire plus »
Le questionnaire sportif de… Diane Marie-Hardy

Le questionnaire sportif de… Diane Marie-Hardy

Elle ambitionnait les JO, mais son corps a dit stop. En plein championnats de France Elite d’athlétisme, en juin dernier, l’heptathlète Diane Marie-Hardy a dû renoncer à toutes les compétitions en raison d’une blessure au tendon d’Achille. Mais cette sportive acharnée n’a pas dit son dernier mot et a repris sa préparation physique. Entre deux entraînements, elle a répondu à notre petit questionnaire de Proust à la sauce ÀBLOCK!

Lire plus »
Marie Oteiza : « En pentathlon, je suis passée par des hauts et des bas, mais ça vaut le coup. »

Marie Oteiza : « En pentathlon, je suis passée par des hauts et des bas, mais ça vaut le coup. »

Trois ans qu’elle attend ce moment. Après une période post-olympique délicate à gérer au retour du Japon, Marie Oteiza est repartie en campagne avec en tête, l’envie de briller à Paris. La Landaise de 30 ans, ancienne numéro 1 mondiale de pentathlon, pourrait ainsi rejoindre sa compatriote Élodie Clouvel dans les annales, seule Française jusqu’alors à être montée sur un podium olympique, en 2016. Rencontre avec une sportive multi-cartes.

Lire plus »
Cherie Pridham

Cherie Pridham, une sacrée nana en tête de peloton

Le monde du vélo fait un sprint historique ! Une femme prend pour la première fois la tête d’une équipe cycliste masculine du World Tour, le plus haut niveau du cyclisme sur route professionnel. La Britannique Cherie Pridham, ancienne coureuse cycliste, obtient ce poste graal à l’âge de 48 ans. Récit du parcours sans faute d’une pédaleuse qui ouvre la route aux suivantes…

Lire plus »
Anaïs Quemener : « J'aime le trail, ça me fait sortir de ma zone de confort. »

En piste avec Anaïs Quenemer (chapitre 1)

Après son 10 000 mètres sur piste où elle est devenue vice-championne de France, Anaïs Quemener remettait les baskets le 22 mai à Saint-Maur dans le Val-de-Marne. Nous l’avons suivie sur la piste bleue du stade Chérin. Échauffement au programme pour ce premier épisode à suivre…

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner