Alors, cet effet JO, on en est où concrètement ? Cet été, la France a vécu au rythme des champions et championnes tricolores. Mais maintenant que la vie a repris sa course, comment inscrire durablement l’héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024 dans notre société ? Évidemment, ça va passer par les kids. Ils sont l’avenir, à eux de faire bouger un maximum de lignes. Mais c’est sans compter les freins qu’il est bien difficile de lever.
Nous en avions parlé, pousser les jeunes à se mettre en mouvement, c’est souvent un sacré défi à relever. Les chiffres, nous les avons vus, interprétés, décryptés… Le confinement dû au Covid 19 a accentué le développement d’une sédentarité latente chez les jeunes français et françaises. Ajoutez à cela l’omniprésence des écrans dans la vie des kids, on a déjà vu nos gamins en meilleure forme !
Sur les 25 pays les plus riches du globe, la France se classe 22e en matière d’activité physique chez les ados. En moyenne, ils et elles passent 3 à 4 heures et demie par jour devant des écrans, alors que les préconisations sont de 2 heures quotidiennes au maximum. Les jeunes filles et les enfants en situation de handicap sont les plus touchés par le manque d’activité physique. En sachant que les états d’inactivité et de sédentarité chez les jeunes constituent des environnements à risque de surpoids, obésité, maladies cardio-métaboliques à court- ou long-terme, affectant ainsi le bien-être, la qualité de vie et la santé à l’âge adulte, autant dire qu’il y a la matière à bouger et vite !
Pour cette rentrée 2024, l’Académie Nationale de Médecine (ANM) a publié un rapport au titre long mais évocateur : « Améliorer la pratique des activités physiques, du sport et réduire la sédentarité à l’école, un enjeu de santé publique ». Un rapport qui se propose de lister des propositions concrètes pour faire évoluer la situation. Car si évoquer méthodiquement le contexte actuel est évidemment nécessaire, les constations ne suffisent pas, il faut trouver des solutions.
Pour cela, l’ANM l’annonce d’entrée de jeu : l’école est au centre du projet. Les enfants et adolescents passent au minimum 24 heures par semaine dans les établissements scolaires, il y a de quoi faire ! Des actions ont certes déjà été mises en place, mais ce n’est que le début, il faut les pérenniser, les développer au maximum. Et en trouver d’autres.
Première mesure mise en avant par le rapport de l’ANM : renforcer l’Educations Physique et Sportive (EPS), avec 4 heures hebdomadaires de ce cours qui hélas n’est pas toujours très populaire auprès de parents qui ne le jugent pas essentiel. Ici, davantage que la pratique accrue du sport, c’est une incitation à la découverte de différentes disciplines qu’un développement de l’EPS pourrait entraîner qui est mis en valeur. Car c’est bien connu, trouver LE sport qui nous convient, c’est avoir envie de le pratiquer.
Pour ce qui est du sport-santé pur et dur, les préconisations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de 30 minutes d’activité physique quotidiennes semblent trouver en l’école un lieu tout indiqué pour y parvenir. Avec les infrastructures à disposition et les temps de pause, c’est faisable. Et si, cerise sur le gâteau, ce sport quotidien se déroulait sous des formes ludiques, il semble n’y avoir aucune raison que les jeunes ne se prennent pas au jeu.
Pour une autre des mesures mises en avant par le rapport de l’ANM, mais qui cette fois se concentre davantage sur la lutte contre la sédentarité et ses effets, l’école est également au cœur de changements nécessaires… En effet, passer 6 heures assis sur une chaise n’est pas la meilleure manière pour que les choses (et les élèves) bougent ! L’ANM recommande donc moins de temps statique. Pour cela, une sensibilisation des enseignants sur l’importance de l’activité physique et de la lutte contre les comportements sédentaires s’impose.
Enfin, une troisième mesure a retenu notre attention. Là où les deux premières nécessitent un travail au cœur des établissements scolaires, cette dernière se déroule à l’extérieur. La proposition de l’ANM est de développer un réseau de transport actif aux échelles locales des écoles, collèges et lycées. Concrètement, à quoi cela ressemblerait-il ? À la mise en fonction d’itinéraires sécurisés pour accéder aux établissements scolaires, afin que les élèves puissent se rendre à pied ou à vélo en cours sans danger. Une proposition ambitieuse qui nécessiterait une coordination minutieuse avec les collectivités locales et les parents. Mais en termes de résultats, d’impact sur la lutte contre la sédentarité des jeunes, le jeu semble clairement en valoir la chandelle.
Maintenant, il n’y a plus qu’à ! Après un été 2024 placé sous les signes de l’unité et du sport, le timing semble idéal pour relancer l’histoire d’amour entre les kids et l’activité physique. L’ANM annonce comme objectif de réduire de 15 % le niveau d’inactivité des enfants et adolescents pour 2030. Nous, on y croit. On le sait, quand on les encourage, les kids sont on ne peut plus ÀBLOCK!.