Aurélie Delattre : « La course de chiens de traîneaux ? Un coup de foudre ! »Musher, vétérinaire, gérante de séjours en Laponie, 33 ans
Tout comme son compagnon, elle s'est élancée ce week-end pour une nouvelle Grande Odyssée. La musher française Aurélie Delattre, tenante du titre de la catégorie Limited, a toujours le même objectif : gagner, en mettant le plaisir de ses chiens au coeur de l'aventure. Rencontre avec une reine des neiges.
Propos recueillis par Alexandre Hozé
Publié le 08 janvier 2023 à 18h03, mis à jour le 09 janvier 2023 à 16h02
« Depuis mon enfance, j’ai toujours beaucoup aimé le sport. La compétition, c’était surtout en équitation. Saut d’obstacles, concours complet… J’avais déjà un rapport fort à l’animal, mais ça ne m’empêchait pas de toucher à d’autres disciplines : volley, badminton, natation…
Cette attirance pour le sport ne vient pas de ma famille, sinon j’aurais sans doute fait beaucoup plus de compétition, voire du haut-niveau. Mais malgré ça, je n’ai jamais lâché la pratique sportive.
Quand j’étais jeune, le sport me procurait surtout du plaisir quand je progressais, quand j’allais de l’avant. La compétition permet bien sûr de se comparer aux autres mais, moi, c’est surtout dans le dépassement de soi que je m’éclate.
J’ai découvert la course de chiens de traîneaux lorsque je suis devenue vétérinaire. Les sports alpins m’ont toujours beaucoup plu et les animaux en plus, c’était parfait ! Donc au final, cette discipline collait très bien avec mes centres d’intérêts.
Puis, la véritable découverte de ce sport s’est faite sur la Grande Odyssée, en tant que membre de l’équipe vétérinaire. Je me doutais que ça allait me plaire, mais pas à ce point. Ça a vraiment été le coup de foudre ! J’y ai fait mes débuts sur le tard, mais ça n’a pas été un problème. Pour commencer, j’ai collaboré avec Rémy Coste, un musher français. On a développé nos attelages ensemble.
Mon expertise plus théorique sur la santé des chiens, combinée à ses connaissances pratiques de la course nous ont permis de progresser rapidement. Normalement, cet échange aurait seulement dû durer quelques mois, mais finalement, je suis restée vivre avec Rémy en Laponie…La vie, quoi.
Aujourd’hui, on a chacun notre attelage, mais on travaille en commun. On accueille des touristes à qui l’on propose de découvrir le traîneau, de faire du cheval… Ça nous permet de financer notre passion.
Aurélie Delattre et Rémy Coste en Laponie, entourés de leurs chiens.
Tout n’a pas toujours été simple. Deux attelages, ça fait beaucoup de chiens et nous voulions vraiment que ces derniers soient bien avec nous. Nous avons donc hésité à ne garder qu’un seul attelage, et puis nous avons tenté le coup. Ça nous a permis de vraiment nous concentrer sur l’éducation de nos chiens et sur nos relations avec eux.
Nos attelages ne fonctionnent pas réellement comme des meutes, il n’y a pas de hiérarchie. Chaque chien a un rapport particulier avec nous. Et ces relations se resserrent encore davantage en compétition.
Avec Rémy, nous avons décidé de mettre le plaisir du chien au coeur de ce que nous faisons. Le chien court parce qu’il aime ça, et il faut que ça reste ainsi. Si nos chiens ne couraient pas pour eux, ils pourraient perdre l’envie. Et nous aussi.
Pour en revenir à mes débuts en course de chiens de traîneaux, c’était en 2019 sur la Grande Odyssée. J’avais choisi de concourir dans la catégorie Open, donc avec une équipe de douze chiens, dont huit qui courent chaque jour. Je me souviens qu’on m’avait dit que c’était de la folie !
J’ai fait pareil l’année suivante. Le but était d’apprendre, de me perfectionner, pour les descentes par exemple. Il y a très peu de reliefs en Laponie, donc rien à voir avec les Alpes. Mais, malgré tout, je m’en sortais bien !
Et à partir de l’année dernière, l’objectif était vraiment de gagner. J’ai alors changé de catégorie pour ne pas concurrencer Rémy ! Je suis passée en Limited (une équipe de neuf chiens, dont cinq ou six courent tous les jours), Rémy continue de tout gagner en Open. Nous n’étions pas prêts à nous affronter.
Le fonctionnement d’une journée de compétition est assez simple mais il ne faut pas se tromper : on décide chaque jour des chiens qui vont courir ensemble. Même principe qu’une équipe de foot. En revanche, une fois qu’on est parti, on doit rester avec cet attelage jusqu’à la fin du parcours du jour. Si un de mes chiens se blesse, je le monte dans le traîneau et je boucle la journée avec le nombre de chiens restant.
Pour limiter les risques de blessures, nous avons développé des séances d’ostéopathie spécifiques. Pour traiter, prévenir, détecter de potentielles anomalies et ainsi ne pas faire courir un chien diminué.
Ma formation de vétérinaire ostéopathe m’a forcément sensibilisée à ce genre de soins. Et aujourd’hui, c’est l’ensemble de notre discipline qui suit le mouvement. Encore une fois, la combinaison entre la théorie des vétérinaires et la pratique des mushers nous a vraiment permis de beaucoup progresser.
Au cours de la Grande Odyssée, il faut composer avec la fatigue qui s’accumule. C’est pour ça qu’on s’entoure d’handlers (les « chevilles ouvrières » de l’attelage, Ndlr). Chaque musher a le droit à deux handlers qui vont l’aider entre les étapes.
Nos handlers nous ressemblent, si j’ose dire : l’une a suivi la même formation de vétérinaire ostéopathe que moi ; l’autre connaît bien les chiens, elle est venue passer du temps chez nous… Cette aide est essentielle.
D’ailleurs, toute cette partie sur l’accompagnement des chiens, c’est le plus important pour moi. Si je devais choisir entre être musher ou handler, je préférerais le dernier. J’adore la compétition, mais encore une fois, pour moi, c’est vraiment la relation avec l’animal qui prime. On en demande tellement à nos chiens, ils doivent grimper des pistes de ski, faire plus de quarante kilomètres par jour, l’entraînement et l’alimentation sont très poussés… On sait ce qu’on doit à nos chiens.
L’an dernier, le début de la Grande Odyssée a été compliqué, ma principale concurrente était plus rapide que moi. Je me souviens : je mets plusieurs jours à rentrer dans la compét’, à bien me concentrer et à me faire confiance. Le passage d’un terrain très plat en Laponie à celui des Alpes joue dans cette latence. Mais en fin de compte, une fois les trois premiers jours passés, alors que ma concurrente et ses chiens sont fatigués, nous montons en puissance, nous progressons vite. Et je gagne !
Cette année, la préparation en Laponie s’est idéalement déroulée, on a eu de la neige. Nous avons pu préparer les longues distances que nous devrons affronter. Mais on est arrivés tardivement en France, on est un peu dans le flou concernant la qualité ou le manque de neige dans les Alpes. Il y a un risque que les chiens soient perturbés par tout ça.
Pour autant, je suis confiante, j’ai un très bon attelage, Rémy aussi. L’objectif, c’est de gagner tous les deux, comme l’année dernière ! J’y crois, même si j’ai de gros concurrents dans ma catégorie. On va être trois ou quatre attelages à se battre pour le podium, ça va être très intéressant et ça promet du spectacle !
Après ? On aimerait bien participer à des courses en Amérique du Nord. C’est une organisation compliquée, avec le voyage, l’entraînement sur place, etc. Mais c’est vraiment une idée qui nous trotte dans la tête.
On a beaucoup gagné en Europe, donc on veut se frotter maintenant aux Nord-Américains qui sont très bons. Des Français qui vont faire des courses là-bas, ce serait sans doute une première !
Elle vient de faire sensation en décrochant son premier titre de championne du monde de roller de vitesse après vingt-trois ans de disette pour les Françaises. La Mayennaise Marine Lefeuvre est montée, pour la première fois, sur des patins à roulettes lorsqu’elle avait 3 ans et n’a plus jamais voulu en descendre. Témoignage d’une roller girl qui fait son chemin.
Suite à une anorexie mentale, Maureen Marchaudon découvre la pratique du street workout, un sport encore jusque-là réservé aux gros bras masculins. Piquée de ces figures qui allient force, agilité et technique, elle devient vite insatiable jusqu’à décrocher le titre de vice-championne de France 2024 de street workout freestyle et à l’enseigner aux femmes qui veulent r(re)trouver la confiance en elles. Who run the world ? Girls !
Il y a peu, elle n’était jamais montée sur un bateau. Pas de quoi arrêter cette professionnelle de la com’ qui s’est engagée, dès le début, aux côtés de Benjamin Ferré, pour son premier Vendée Globe. Confidences d’une fille de l’ombre qui travaille à mettre en lumière un skipper d’exception.
Elle est ingénieure en agroalimentaire de formation, passionnée par le milieu de la voile, et c’est elle qui a la responsabilité de l’avitaillement dans l’équipe du skipper Benjamin Ferré qui prendra le départ du Vendée Globe le 10 novembre prochain. Confidences d’une fille habituée à vivre dix journées en une.
Elle a 17 ans, l’aventure chevillée au corps et des projets plein la tête. Lena Kurbiel, engagée cet été avec l’Australienne Liz Wardley dans la World’s Toughest Row Pacific, est devenue la plus jeune, filles et garçons confondus, à avoir traversé le Pacifique à la rame. Un défi monumental qui en appelle d’autres !
Ce mercredi 25 septembre, elle s’élance pour la première fois lors d’un championnat du monde. Laula Captien, 16 ans, est une des prodiges de la nage avec palmes française, elle se raconte pour la rentrée des Kids sur ÀBLOCK!.
Elle s’appelle Emma Gongora , nom de scène : Valkyria. Combattante professionnelle, cette Marseillaise d’adoption qui a tout plaqué pour vivre sa passion pour la boxe anglaise court depuis 2018 après un rêve, celui de devenir championne du monde. Confidences d’une warrior.
À 32 ans, la cycliste Alice Puech s’est élancée sur les routes du Tour de France Masculin avec le collectif « Donnons des Elles au vélo ». Celle qui est également capitaine du club Skoda « We Love Cycling » de sa région Nouvelle-Aquitaine est toujours impatiente de se mettre en selle !
Elle est Parisienne, ingénieure de formation et, en 2019, à 32 ans, sans jamais avoir navigué, elle se met au défi de prendre le départ de la Mini Transat 2023, une traversée de l’Atlantique en solitaire et sans assistance. Pari relevé pour l’audacieuse Alexandra Lucas qui a été choisie pour être l’une des porteuses de la flamme olympique.
Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
Elle a tout gagné. Ou presque. Multi-récompensée en club et en équipe de France de handball, Siraba Dembélé-Pavlović a brillé sur tous les fronts. À 36 ans, l’ancienne capitaine des Bleues qui vient tout juste de remporter le Championnat de Roumanie avec son équipe CSM Bucarest, s’apprête à tourner la page du haut niveau. Mais elle n’en a pas fini avec le sport.
En participant aux JO de Tokyo, l’été dernier, elle devenait la première athlète française à avoir participé aux Jeux Olympiques puis, trente-trois ans plus tard, aux Jeux Paralympiques. Claire Supiot est une force de la nature. Souffrant depuis 2008 d’une pathologie évolutive qui entraîne une faiblesse musculaire, elle a pu sortir la tête de l’eau grâce à la natation qui lui offre de quoi vaincre les flots de la maladie. Un exemple de résilience dans le monde du sport 100 % ÀBLOCK!
Sport et tatouage, même combat ? Dans son beau livre, « S’aimer tatouée », la photographe Nathalie Kaïd va à la rencontre de filles qui ont fait du tatoo un outil de reconquête de leur corps. Et le parallèle avec le sport est étonnant. Rencontre avec une artiste qui a le tatouage dans la peau.
Une boxeuse qui s’est relevée de tout, une alpiniste pionnière, une masseuse de gars balèzes, une gymnaste soumise à notre petit questionnaire de Proust à la sauce ÀBLOCK! (Célia Serber sur notre photo), un défi solidaire sportif pour voir la vie en rose, mais aussi notre nouvelle chaîne YouTube, demandez le programme !
En ce 23 juillet 2021, la covid, c’est fini… Non, pas vraiment, mais presque. Alors, le sport mondial reprend ses droits en lançant les Jeux Olympiques de Tokyo 2020. Avec un peu de retard, mais tant pis, les athlètes sont prêts à en découdre, même dans le silence assourdissant des stades vidés de leur public.
Les obstacles, elle les a toujours survolés. Née en 1892, dans le sud des Etats-Unis, Bessie Coleman a bravé les lois Jim Crow pour devenir la première aviatrice noire de l’Histoire. Portrait d’une voltigeuse audacieuse dont le souvenir perdure à travers les cieux.
Ne vous fiez pas aux apparences, derrière sa jeunesse et son poste de défenseure, la Lyonnaise cache un caractère bien trempé et un goût pour l’offensive. Une footballeuse qui a les crocs, toujours un bon point pour notre équipe nationale !
En période de compétition, si la course a lieu le samedi, on doit partir le mercredi ou le jeudi. À chaque fois, je loupe presque une semaine de lycée et je dois rattraper les cours, mais je m’arrange, je rattrape quand je suis dans le camion, sur la route, sur les circuits…
Elle est un monument de l’athlétisme français. Vingt-quatre ans après avoir disputé ses premiers JO à Sydney, la reine du disque, Melina Robert-Michon, s’apprête à repartir en campagne pour ses 7e Jeux Olympiques, à Paris… avant de rempiler en 2025 avec, en ligne de mire, les Championnats du monde de Tokyo. On ne change pas une athlète qui gagne.
Du Géant populaire au Tour de l’ère moderne. Le Tour de France Femmes réinvente-t-il la boucle ? Ou la roue continue-t-elle de tourner comme elle le devrait ? Suis-je aussi seul face à ma feuille qu’elles le sont face à leurs guidons ?
Elle a encore du potentiel. Et elle espère le prouver lors de ces Championnats d’Europe de tennis de table qui débutent à Varsovie, en Pologne. Plus encore, Stéphanie Loeuillette, Championne de France en double dames en 2018 et vice-Championne de France en double mixtes, en 2019, se voit bien en haut de l’affiche aux JO de Tokyo. Portrait express d’une pongiste ultra concentrée sur ses objectifs.
Pionnière du flag féminin en France, ambassadrice à l’international, Elisa De Santis, 34 ans, est bien dans ses crampons. Alors que ce sport méconnu, petit frère du foot américain, court vers la discipline olympique, celle qui est l’une des meilleures joueuses du monde ondoie avec une agilité sans pareille sur les terrains, une décontraction de façade mais une concentration de pro.