Rechercher

Justine Wong-Orantes La volleyeuse yankee qui a de l’or dans les mains

Justine Wong-Orantes, la volleyeuse yankee qui a de l’or dans les mains
Plus petite que ses coéquipières, on ne voit pourtant qu’elle sur le terrain. Le 4 de l’équipe US féminine de volley-ball est un sacré numéro. Unique, puisqu’elle est le seul libéro de sa team, Justine Wong-Orantes a récolté l’or olympique à Tokyo et se prépare à offrir un jeu de haute volée aux JO de Paris 2024.

Par Claire Bonnot

Publié le 10 décembre 2023 à 13h10, mis à jour le 11 décembre 2023 à 17h05

Dans l’équipe nationale féminine de volley-ball américaine, on demande le… 4 ! C’est Justine Wong-Orantes, américaine d’origine mexicanoasiatique, dont les longs cheveux bruns s’envolent à chacun de ses plongeons épiques pour renvoyer la balle. Car cette joueuse de volley n’hésite jamais à se jeter à plat ventre ou à improviser des postures de gymnaste sur le terrain pour faire ou recevoir une passe ou un service.

Tout est envisageable pour mener le game, surtout pour une « libéro » comme elle. Quèsaco ? Cette position, clairement à part, est la seule dans l’équipe qui requiert de porter un maillot différent. Ce n’est pourtant pas forcément le capitaine ! Généralement plus petit que ses coéquipiers car il doit être au plus près du sol pour rattraper la balle coûte que coûte, il se dédie exclusivement à la défense. Il réceptionne le service adverse et délivre le meilleur lancé possible au passeur qui relaiera le ballon à l’attaquant.

Le rôle du libéro est celui de « super défenseur » qui a donc la lourde charge de maintenir la balle en jeu dans l’échange. Le poste a d’ailleurs été créé (en partie) pour rendre le sport plus spectaculaire, en 1990. Bref, Justine Wong-Orantes est, à n’en pas douter, une « super-héroïne » du volley-ball ! 

©FIVB

La petite Justine est tombée dans la potion magique du volley étant enfant. Ses parents en ont toujours été fanas puisque joueurs passionnés, son père ayant même été entraîneur d’un club en Californie, où est née leur fille en 1995. « Quand j’étais jeune, je ne pouvais pas me passer de ce sport. Qu’il s’agisse des camps, des entraînements en club, sur la plage ou simplement pour jouer entre amis, j’ai toujours voulu m’améliorer et toucher le ballon. »

En bonne Cali-girl, Justine Wong-Orantes débute sa carrière sportive en déchirant tout au beach-volley. Elle a été la plus jeune joueuse à obtenir la meilleure classification après avoir remporté un tournoi de plage avec sa partenaire, à l’âge de 12 ans à peine, et participe, à 16 ans, aux Championnats du monde de beach-volley 2011 de la FIVB (Beach Volley World Tour). Au lycée, elle se révèle une excellente passeuse dans une équipe considérée comme l’une des meilleures de Californie.

©Justine Wong/Instagram

Pourtant, son petit 1,60 mètre semble être un obstacle pour opérer à ce poste dans un grand programme universitaire. Son entraîneur lui en propose alors un autre qui exige d’excellentes compétences en matière de défense et de réception de service : celui de libéro C’est alors que Justine Wong-Orantes prend vraiment la lumière.

«J’ai dû apprendre à diriger de différentes manières. Le volley-ball de plage m’a beaucoup aidée en ce sens », déclare-t-elle au Los Angeles Times, en 2021. Elle est repérée par des entraîneurs du Nebraska qui lui offrent une bourse d’études. C’est donc à l’Université du Nebraska qu’elle fait sa carrière sportive universitaire, à la fois en beach-volley et en volley-ball. 

©Wikimedia

En 2016, consécration, Justine Wong-Orantes intègre l’équipe nationale des États-Unis et s’offre de belles victoires : elle remporte la médaille d’or de la Coupe panaméricaine de volley-ball et la médaille de bronze au Grand Prix mondial de volley-ball de la FIVB. La voie semblait toute tracée vers le succès.

Mais, après quelques matchs difficiles, l’ascension est stoppée lorsqu’elle perd sa place de titulaire en tant que libéro en 2018. Rien, pourtant, ne peut arrêter celle qui rêve depuis l’enfance de décrocher une médaille olympique… « C’est une prise de conscience de savoir que votre poste peut être supprimé à tout moment si vous n’êtes pas à la hauteur, surtout à un niveau aussi élevé, expliquait sa mère, Winnie Wong, au Los Angeles Times. Mais elle n’a jamais abandonné. Elle disait : « Maman, je veux aller aux Jeux olympiques, je veux gagner l’or ». 

Tenace et déterminée, croyant en sa bonne étoile, là revoilà back in the game en 2020. L’entraîneur de l’équipe nationale des États-Unis, Karch Kiraly, annonce qu’elle fera partie de la liste des douze joueuses sélectionnées pour les Jeux Olympiques de Tokyo. C’est une première victoire pour Justine !

Car la suite est pavée d’or… L’entraîneur qualifie le parcours de sa joueuse comme de « peu orthodoxe » et loue sa capacité à ne pas s’arrêter « que les choses aillent dans son sens ou non ». D’après lui, le poste de libero est fait « sur-mesure » pour elle, exerçant « une influence apaisante pour l’équipe » et se plaçant comme « une sorte de capitaine en ligne arrière ».  

©Nike

Aux JO de Tokyo, l’équipe américaine féminine remporte l’or olympique – une première pour les States en volley-ball féminin – et Justine Wong-Orantes est sous le feu des projecteurs. Elle est reconnue comme ayant joué un « rôle clé » dans ce résultat, « courant dans tous les sens pour aider son équipe à marquer des points contre son adversaire pendant les trois sets. » Preuve en est : elle est la joueuse qui s’octroie le meilleur pourcentage de réception de services lors de la compétition olympique.

Autre podium, personnel cette fois-ci : Justine Wong-Orantes est nommée « meilleure libéro » aux Jeux olympiques de Tokyo et à la Ligue des nations de volley-ball de la FIVB. Quel parcours ! Un vrai jeu, set et match. « Il y a des gens qui viennent me voir et me disent à quel point mon parcours est inspirant, c’est vraiment cool à entendre, confie-t-elle dans le LA Times. Le sport en général est une énorme plateforme pour redonner et vraiment inspirer, surtout les jeunes filles. »

Après ce succès historique, l’équipe féminine américaine s’apprête à réitérer. Le 24 septembre dernier, elle décrochait son billet menant tout droit vers Paris, pour les Jeux Olympiques 2024 

©FIVB

« Ce tournoi a été un véritable honneur pour moi en tant que capitaine de cette équipe. Je suis très fière de faire partie de ce programme et d’être entourée d’êtres humains extraordinaires. Vivement une bonne saison pour les États-Unis ! ICYMI- nous nous sommes qualifiés pour les Jeux Olympiques de Paris 2024 #ouioui», se réjouissait Justine sur son compte Instagram.

« Je dois lui rendre hommage pour sa résilience et sa ténacité. Elle n’a pas arrêté de travailler. L’histoire de Justine est celle d’une personne qui n’a pas perdu la foi », confirmait son coach au Los Angeles Times avant les JO de Tokyo.

Il semblerait que Justine Wong-Orantes soit plus que jamais ÀBLOCK! 

  • Pour se jeter dans le game du volleyball avec Justine, ça se passe sur son compte instagram@jwogorantes 
Ouverture ©Sven Mandel/Wikimedia

Soutenez ÀBLOCK!

Aidez-nous à faire bouger les lignes !

ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.

Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.

Soyons ÀBLOCK! ensemble ! 🙏

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle

Vous aimerez aussi…

Motardes, vous avez un Bol…d’Or !

Motardes, vous avez un Bol…d’Or !

Le week-end prochain, ça va faire du bruit au circuit Paul Ricard ! Le Bol d’Or reprend la route au Castellet après plus d’un an de restrictions. Sur des dizaines de gars, vous pourrez compter les motardes sur les doigts d’une main. Alors, on les suit plutôt deux fois qu’une !

Lire plus »
Aurélie Groizeleau : « Être arbitre, ça endurcit le caractère »

Aurélie Groizeleau : « Être arbitre, ça endurcit le caractère. »

Elle est sur tous les fronts. Aurélie Groizeleau, 32 ans, manie le sifflet aussi bien sur les terrains internationaux que lors des rencontres de ProD2. Professionnelle depuis le mois de septembre, la Rochelaise pourrait, sous peu, relever un nouveau challenge : arbitrer des matches lors de la Coupe du monde féminine de rugby l’an prochain en Nouvelle-Zélande. Portrait d’une battante qui refuse de rester sur la touche.

Lire plus »

Julie Cukierman : « J’aime transmettre le goût de l’effort, la volonté d’aller au bout de soi-même… »

Elle a le sport dans la peau. Une passion jubilatoire qu’elle transmet à merveille, elle qui rêve de prouver que nous sommes tous des sportifs dans l’âme. Préparateur sportif d’athlètes de haut niveau, Julie pratique un métier dans lequel les femmes sont peu nombreuses. Et elle s’y sent bien. Également coach (à ne pas confondre !), elle nous raconte son quotidien entre grands champions et sportifs amateurs.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner