Marie PatouilletLa para cycliste qui veut rouler sur l’or

Marie Patouillet la para cycliste qui veut rouler sur l’or
Devenir sportive de haut niveau était son rêve d’enfant. Mais Marie Patouillet est née avec des malformations au pied et à la cheville. Son envie de sport la distance : elle n’y croit plus… Pourtant, en 2017, le vélo lui offre une percée fantastique dans le monde du sport de haut niveau. Une lancée dans le cyclisme fulgurante : vice-championne du monde en 2020 et double championne de France de paracyclisme dans sa catégorie. Portrait d’une fille qui tient la piste.

Par Claire Bonnot

Publié le 24 août 2021 à 20h15, mis à jour le 15 décembre 2021 à 18h49

Enfant, elle est une foudre de guerre, une fille avec l’énergie du désespoir pourraient dire certains. Le sport est sa religion.

Elle pratique le cross de l’école, la natation, le tennis, le ski, le surf, le hand. « J’adorais le sport, dit-elle à qui veut l’entendre dans les médias, y compris comme spectatrice ».

Mais la course à pied devient, à sa vingtaine, impossible à pratiquer, l’arthrose étant très installée.

Marie Patouillet est née avec une malformation au pied et à la cheville ainsi qu’avec une différence de longueur entre les deux jambes.

Quel sport pratiquer alors ? « Tout sport impliquant la course à pied m’est contre indiqué, explique-t-elle. J’avais donc le choix entre la natation et le cyclisme. Certaines expériences sportives dont l’étape du tour en 2017 m’ont fait pencher vers le cyclisme. Je me suis, par la suit,e spécialisée dans le cyclisme sur piste par affinité (les épreuves chronométrées dont le 500m TT me correspondent). »

C’est en effet lorsqu’une amie lui obtient un dossard pour l’Étape du Tour de France, en 2017, qu’elle s’engage à fond dans le vélo. Elle en ressort mordue malgré l’épreuve ! Et décide de s’adresser à la FFH (Fédération Française Handisport), tentant le cyclisme sur piste en 2018.

Marie Patouillet a trouvé le sport qu’elle attendait : « J’ai tout de suite accroché. Outre la sensation de vitesse, j’apprécie de pouvoir mesurer ma performance, et surtout, le fait d’être à moi-même ma principale adversaire. Il y a une dimension introspective dans ce type d’effort. »

Elle devient licenciée de l’US Créteil, « une véritable pépinière de pistards de haut niveau » comme l’écrit L’Équipe.

En 2019, c’est un sacré départ de compétition internationale pour la jeune cycliste de haut niveau : une médaille de bronze aux mondiaux d’Apeldoorn, aux Pays-Bas.

« Aux championnats du monde 2019, j’étais outsider, sans connaître vraiment mon niveau, mais en sachant juste que je prenais du plaisir sur cette épreuve du 500 m arrêté. J’ai aussi assez rapidement senti que le sport de haut niveau demande beaucoup d’exigences et de sacrifices. Pour pouvoir faire des sacrifices de manière assez radicale, il fallait absolument une discipline qui me plaise énormément. Le 500 m me plaît plus que la poursuite », confie Marie Patouillet à handisport.org.

En 2020, elle devient vice-championne du monde sur 500 mètres et, grâce à son score, se qualifie par la même occasion pour les Jeux Paralympiques de Tokyo.

En 2021, elle est double championne de France. Ses objectifs ? « Aller décrocher une médaille aux Jeux Paralympiques de Tokyo 2021 sur l’épreuve du 500m départ arrêté, et d’aller jusqu’à Paris 2024. » 

Sur cette piste aux étoiles, Marie Patouillet s’élancera avec détermination, un mot qui la définit bien, selon elle.

Et elle en a à revendre : car cette sportive trentenaire est aussi médecin généraliste et alterne « entraînements et consultations dans un cabinet de médecine générale en tant que remplaçante ».

Des entraînements qui demandent une force mentale à toute épreuve : « D’un point de vue matériel je suis obligée d’avoir des chaussures moulées (à mon pied gauche). D’un point de vue entraînement, tous les exercices de musculation doivent être adaptés car je n’ai pas la même force entre les deux jambes. », explique-t-elle sur incept-sport.fr.

On souhaite le meilleur à celle qui a débuté tardivement – mais sûrement – dans le cyclisme de haut niveau !

Sois ÀBLOCK! Marie !

  • Pour ses premiers Jeux Paralympiques, Marie Patouillet a décroché deux médailles de bronze : la poursuite sur piste et la course en ligne sur route (C5)

Vous aimerez aussi…

Jeux des jeunes

Jeux des jeunes, c’est (bien) parti !

Y a urgence. À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, le CNOSF (Comité National Olympique et Sportif Français) vient de lancer un programme de sensibilisation de la pratique du sport chez les jeunes. En partenariat avec l’UNSS (Union Nationale du Sport Scolaire) et l’UGSEL (Fédération sportive éducative de l’enseignement catholique), il espère ainsi faire bouger une nouvelle génération de plus en plus sédentaire.

Lire plus »
FISE 2024

FISE 2024, les sports urbains ont vu la vie en or

On y est presque. À quelques jours du début des Jeux Olympiques de Paris 2024, les fans de sports urbains attendent avec impatience que leurs disciplines illuminent la Place de la Concorde. Mais avant ça, ce fut un beau plat de résistance à Montpellier. Du 8 au 12 mai dernier se tenait la 27e édition du Festival International des Sports Extrêmes avec à l’honneur BMX, Skate ou encore Breaking. Et les tricolores ont brillé.

Lire plus »
Tour de France Femmes 2023, la route sera longue !

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Le parcours 2023 du plus fameux road trip français à vélo et un zoom sur le handball avec l’Euro qui débute. Une Bleue du hand toujours en activité qui répond à notre questionnaire sportif et une autre qui retrace son parcours avec l’équipe de France, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Cendrine Browne

Cendrine Browne, la skieuse qui respire à fond

Elle a la glisse dans le sang. La canadienne Cendrine Browne est une fondue de ski. C’est le cas de le dire car elle, son truc, c’est le ski de fond, un sport qui la fait vibrer. Venue tardivement à la compét’, elle a découvert un espace d’expression et de liberté inattendu. Aujourd’hui, elle s’engage pour que les filles aient toute leur place dans le monde enneigé des sportifs.

Lire plus »
Clara Valinducq : « À la fédé d’aviron, on m’a tellement répété que j’étais nulle que j’ai fini par y croire. »

Clara Valinducq : « À la fédé d’aviron, on m’a tellement répété que j’étais nulle que j’ai fini par y croire. »

L’ex-championne d’Europe et championne de France d’aviron, Clara Valinducq, affirme avoir été victime, au sein de la fédération, de harcèlement moral jusqu’à tomber dans des troubles du comportement alimentaire sévères et dans la dépression. Aujourd’hui, elle dit vouloir tout raconter afin d’être « aidée » et de recommencer « à vivre ». Contacté par ÀBLOCK!, le directeur de la Fédération française d’aviron demande à l’auditionner pour éclaircir les faits.

Lire plus »
Honey Smith : « J’ai peur en ski freestyle, mais je ne le montre pas, je fonce ! »

Honey Smith : « J’ai peur en ski freestyle, mais je ne le montre pas, je fonce ! »

Anglaise d’origine, elle est, à 17 ans, la pépite du ski freestyle français chez les filles. Blondeur peroxydée, cool attitude, style travaillé jusqu’au bout des skis et des tricks, Honey Smith, classée dans le Top 5 français, a décoiffé aux Jeux Olympiques de la Jeunesse 2024 en slopestyle. Son rêve ? Se faire un nom dans la discipline et inspirer les filles à skier dans ses traces.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner