Lors de cette (longue) période de confinement, le théâtre a pu vivre de belles heures sur le service public via de formidables pièces diffusées en première partie de soirée. Le résultat est concluant, les audiences satisfaisantes.
Et pourquoi pas…. mettre aussi le sport au féminin en lumière ?
Tous les spécialistes font le même constat. Le sport au féminin manque de visibilité. D’ailleurs, la population française en réclame davantage*. Ce serait innovant de proposer fréquemment, à des heures de grande écoute, des documentaires accessibles à tous.
Au-delà des chaînes traditionnelles, les plateformes de streaming sont aussi une option à privilégier. Elles connaissent une belle croissance. Netflix a franchi la barre des 200 millions d’abonnés fin 2020. Cet auditoire représente un fabuleux potentiel auprès duquel les documentaires sportifs se taillent un franc succès.
Les documentaires dédiés aux sportives, peu nombreux pour l’heure, pourraient avantageusement étoffer le catalogue de ces médias. C’est une occasion à saisir et un élan positif que de proposer un répertoire plus riche dont le but est d’initier un maximum de novices.
Et pourquoi pas …. aller encore un peu plus loin ? Les performances de certaines séries font rêver. Comment ne pas citer la série « The Last Dance » visionnée par plus de 23 millions de foyers (hors USA).
Aussi, la Formule 1, sport qui était en perte de vitesse** connaît un regain d’intérêt avec la série « Drive to Survive ». Ainsi propulsé, les résultats suivent. Le nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux (tous confondus) a augmenté de 36 % et de 47 % en ce qui concerne les vues de vidéo pour l’année 2020***.
Le rajeunissement et la féminisation des spectateurs font partis des effets positifs de l’évolution de ce sport mécanique. Pour preuve de ce succès, la motoGP réfléchit sérieusement à créer sa propre série documentaire pour espérer bénéficier des mêmes retombées.
Une série, voire plusieurs, est un excellent moyen d’augmenter de manière drastique la présence du sport au féminin dans les médias.
Celui-ci a tout à gagner à avoir lui aussi ses propres séries documentaires permettant à toutes les générations d’admirer autant les exploits des sportives que ceux de leurs homologues masculins. La tribune est très large.
Si l’offre est de qualité, un grand nombre de téléspectateurs sera au rendez-vous et la couverture médiatique s’étendra en conséquence. Les compétitions seront d’autant plus suivies par un public qui les plébiscite….
Et pourquoi pas….
*Marion Salace est l’ex-présidente de la Fondation Alice Milliat, première fondation européenne en faveur du sport féminin, et membre du board ÀBLOCK!
*Selon une étude Odexa réalisée en décembre 2020, 54 % des Français souhaitent voir plus de sport au féminin à la télévision et à la radio
**Article publié le 19 mars 2021 sur France TV Info : 600 millions de téléspectateurs dans le monde en 2008 contre 350 millions en 2017
***Chiffres publiés par Formula1.com le 8 février 2021