Running : cours toujours...tu m'intéresses !

course a pied
Mais qu’est-ce qui fait courir les filles ? Le plaisir, pardi ! Elles sont de plus en plus nombreuses à enfiler des baskets pour partir s’aérer le corps et l’esprit. Ce qui n’a pas échappé aux équipementiers et aux organisateurs d'événements. Sport gratis, le running est devenu un business en or.

Par Delphine Germain

Publié le 23 février 2020 à 11h16, mis à jour le 06 mars 2022 à 18h27

Vous souvenez-vous du temps où les femmes n’avaient pas le droit de courir…

Dans les années  60 aux États-Unis, la course était interdite à la gent féminine. C’est l’Américaine Kathrine Switzer qui a ouvert la piste en participant pour la première fois au marathon de Boston en 1967.

Depuis, à petites foulées, les coureuses font grossir les rangs du running de par le monde. Ces dernières années, la pratique a explosé en France. En 2016, sur 13 millions d’adeptes (tous pratiquants confondus, réguliers, occasionnels, multipratiquants) elles étaient 6,6 millions de femmes* à pratiquer la course contre 4,7 millions en 2012, d’après une étude de L’Union Sport et Cycle 2017. Le nombre de pratiquantes a été multiplié par 3 en cinq ans !

La course à pied est ainsi devenue un phénomène de société avec une parité de plus en plus prononcée  : 49 % de femmes contre 51 % d’hommes (le nombre de pratiquantes ayant bondi d’environ 45 % depuis 2012), et un rajeunissement du peloton : un tiers des femmes courent depuis moins de cinq ans.

Leurs sources de motivation ? L’entretien de leur capital santé, la libération du stress quotidien, l’apparence physique et la confiance en soi.

Color run
La 5K alias Color Run, une course plus fun que sportive qui fait un carton auprès des femmes

Un business conjugué au féminin

Mais si les filles sont en marche, les compétitrices restent encore timides  : seules 36 % revêtent un dossard. Et quand c’est le cas, elles sont séduites par des courses ludiques à thèmes, comme les Mud Day, où l’on court dans la boue, les Color Run, recouvertes de poudre de couleur, ou encore les Electric Run, avec des accessoires fluo. Plus sage, la première édition de La Parisienne (uniquement féminine) a attiré 1 500 participantes en 1996 contre 40 000 aujourd’hui.

Et peu importe les droits d’inscription (en moyenne 45  euros, mais les prix des dossards grimpent en flèche d’année en année) qui font de ces courses des cash machines, le fun est au rendez-vous. Car c’est le partage, la convivialité, l’esprit d’équipe qui rassemblent coureuses d‘un jour et accros. Des notions singulières pour un sport individuel.

Pour autant, si la note devient trop salée, les runneuses pourraient, comme le font déjà les hommes, se tourner vers une autre façon de courir : participer à des challenges sur tapis de course en salle ou partager leurs perf’ via les applis. Ce phénomène de gamification est d’autant plus marqué que les coureurs pratiquent généralement un autre sport et leurs moyens ne sont pas extensibles. 

run chaussures

Esthétisme et technique

Côté accessoires, contrairement aux hommes, les femmes privilégient encore l’esthétisme à la technique. Le total look fait partie du jeu, surtout quand on court dans la rue, aux yeux de tous.

Entre 2010 et 2015, le segment « femme » a connu une croissance deux fois plus rapide que celui de l’homme, avec une part de marché de 40 % sur le textile et de 30 % sur la chaussure. C’est désormais la femme qui draine le secteur. Les équipementiers l’ont bien compris, eux qui développent des collections s’inspirant des tendances mode quand les distributeurs adaptent leurs rayons à la demande de ces runneuses en recherche à la fois de performance et de fashion attitude.

Chez Saucony (numéro  2 aux États-Unis), petit nouveau sur le marché français, on enregistre une hausse de 35 % des ventes en cinq ans sur la gamme féminine (des femmes qui achètent aussi des vêtements de sport pour s’habiller au quotidien, la moitié des chaussures achetées étant destinées à d’autres usages que la course à pied). Des femmes qui dépensent en moyenne 388 euros par an pour s’équiper et s’inscrire aux courses. Un « panier » assez élevé, mais la panoplie du running est l’une des plus étendues.

Bref, les femmes occupent de plus en plus le terrain. Et ce n’est qu’un début… les filles tracent la route.

*6,6  millions de femmes de plus de 18 ans qui ont couru au moins une fois au cours des douze derniers mois.

Vous aimerez aussi…

Samantha Davies « Pour moi, en voile, le plaisir l’emporte toujours sur la souffrance. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une fête du cinéma en haute altitude, une combattante à écouter sans modération, une championne à l’agilité hors du commun, le départ du plus mythique des tours du monde (avec Samantha Davies sur notre photo) et notre spécial Kids, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!. Enjoy !

Lire plus »
Anne-Caroline Chausson : « Personne n’est imbattable, malgré mon palmarès en BMX et VTT, j’avais des failles moi aussi. »

Anne-Caroline Chausson : « Personne n’est imbattable, malgré mon palmarès en BMX et VTT, j’avais des failles moi aussi. »

Elle est considérée comme la plus grande descendeuse de tous les temps. Pendant des années, Anne-Caroline Chausson a cumulé les titres de championne du monde en VTT et BMX, jusqu’à l’or olympique à Pékin en 2008. Seize ans plus tard, la Dijonnaise, en rémission d’un cancer des ovaires, continue de faire du vélo, sa bouffée d’oxygène.

Lire plus »
Tamara Klink: « J’aurais pu trouver le bonheur dans d’autres domaines mais la voile et la course au large, c’est le moyen que j’ai trouvé pour l’atteindre. »

Tamara Klink : « Au milieu des icebergs, j’ai compris qu’il était possible d’être heureuse en étant seule, en étant femme. »

Elle tient bon la vague, la glace et le vent. Fin 2023, Tamara Klink, 27 ans, aventurière habituée des virées en solitaire à la voile, a jeté l’ancre dans un fjord groenlandais désertique, dans le seul but de se faire bloquer par les glaces. Huit mois d’une épopée transformatrice hors du commun, tout droit dans le sillage des femmes marins qui ont ouvert la voie. Rencontre chaleureuse avec une Brésilienne qui n’a pas froid aux yeux.

Lire plus »
Tour de France femmes 2022 : la razzia orange

Tour de France femmes 2022 : le recap’

Le Tour de France Femmes vient de s’achever sur le sacre de la Néerlandaise Annemiek Van Vleuten. Les cyclistes oranges ont tout ramassé sur la Grande Boucle malgré des Françaises en forme et qui reviendront plus fortes. Si on faisait le Tour de cette première édition ?

Lire plus »
Florian Grill : « Le challenge de la décennie, c'est de voir exploser le rugby féminin ! »

Florian Grill : « Le challenge de la décennie, c’est de voir exploser le rugby féminin ! »

Il est à l’origine d’une (r)évolution dans le rugby féminin. Engagé depuis des années pour le développement de la pratique féminine, qu’elle soit pro ou amateur, Florian Grill, président de la fédé de rugby, compte prouver que les filles en ont sous les crampons, notamment à l’occasion du Six Nations qui se joue en ce moment, mais surtout de la Coupe du Monde de rugby à XV qui aura lieu cet été en Angleterre. À ce stade, on le croit.

Lire plus »
Noa Diorgina, la prodige au rêve olympique

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une course pour les amoureux de l’inclusivité, une histoire qui mène au sommet, une autre sur les hauteurs urbaines, des kids et un sélectionneur on ne peut plus ÀBLOCK!, c’est le meilleur de la semaine !

Lire plus »
Carole Castellani : « Le CrossFit me permet de repousser mes limites. »

Carole Castellani : « Le CrossFit me permet de repousser mes limites. »

Elle se définit comme une hyper active survoltée. Carole Castellani, 33 ans, est l’une des plus acharnées de nos crossfiteuses françaises. À son actif : deux participations et une médaille de bronze en équipe aux Games, le championnat du monde de la discipline qui a lieu aux États-Unis. Aujourd’hui, enceinte, mademoiselle chante des berceuses tout en rêvant de repartir sur la route de Madison…

Lire plus »
Pink Power Team

Stéphanie : « Le permis moto, ça a été le début de mon émancipation. »

Rien ne prédestinait Stéphanie à devenir une motarde semi-pro rugissante. Pourtant, même une grave blessure n’aura pas abîmé sa passion de la vitesse. Cheveux roses, motos qui dépotent, elle ne lâche pas son rêve et le transmet à d’autres filles qui, comme elle, roulent des mécaniques sur les circuits amateurs mais, cette fois, en karting. La Pink Power Team est de sortie, faites place !

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner