Mary Davis La femme qui ouvre le monde du sport aux handicapés mentaux

Mary Davis
À la tête de l’organisation des jeux mondiaux Special Olympics pour les athlètes ayant un handicap mental, Mary Davis emploie son énergie à supprimer les barrières de l’accès au sport. Sa mission ? Favoriser une plus grande inclusion, afin de changer des vies et de faire évoluer les mentalités. Portrait de l’une des dirigeantes sportives les plus influentes en 2020.

Par Claire Bonnot

Publié le 17 juillet 2020 à 16h19, mis à jour le 19 novembre 2025 à 11h07

« Nous utilisons le sport et diverses activités pour renforcer la confiance des participants. Nos compétitions montrent à quel point le sport est important dans la vie des personnes handicapées mentales. »

L’Irlandaise Mary Davis a été nommé PDG de l’organisation Special Olympics en 2016 après avoir œuvré toute sa carrière au sein du mouvement.

La devise de Special Olympics ? « The revolution is inclusion », soit « La révolution est l’inclusion ».

Ces jeux pas comme les autres militent depuis plus de cinquante ans pour briser les tabous qui entourent le handicap mental. Un programme en or !

Mary Davies

L’engagement sportif d’une vie

Si c’est en mai 2016 que Mary Davis est nommée CEO de l’organisation mondiale de Special Olympics, elle en a été l’un des fervents piliers pendant bien des années. Elle a débuté dans le mouvement fondé aux États-Unis en 1968, directement après ses études, en tant que bénévole et entraîneur du programme local.

Évoluant pas à pas, elle a marqué des points dans des rôles de leadership : elle a contribué à la création des tous premiers Jeux Régionaux à Dublin dans son pays natal, les Jeux Olympiques Spéciaux Européens de 1985, ainsi qu’à la mondialisation du mouvement via les premiers Jeux Olympiques Spéciaux mondiaux d’été en 2003, les tous premiers tenus hors des États-Unis, là-encore en Irlande.

Une initiative qui a entraîné un niveau de participation record et qui a mené à la tenue de JO spéciaux tous les deux ans, organisés sous l’égide du Comité International Olympique (CIO).

Mary Davies

Aimant les grands défis, un trait de caractère confirmant son impact de leader, Mary Davis a été candidate à l’élection présidentielle de 2011 en Irlande – mettant en avant son soutien aux valeurs qu’elle promeut dans le sport : équité, égalité et respect -, a couru le marathon de New York en 2005, collectant 80 000 euros pour Special Olympics, et a gravi rien de moins que le Kilimandjaro et le Mont Blanc.

Une femme ÀBLOCK! qui peut déplacer des montagnes…

La construction d’un monde nouveau

Mary Davies semble porter en elle cette mission depuis l’enfance : son éducation, dit-elle, était tournée vers les autres.

C’est après avoir terminé ses études universitaires que la jeune irlandaise suit une formation de professeure d’éducation physique puis s’engage dans une organisation qui s’occupe des personnes handicapées mentales. Un pas de plus vers sa vocation…

Mary Davies

À l’image de la lutte pour la promotion du sport féminin, en tant que PDG de Special Olympics, Mary Davis se concentre sur la construction d’une société plus accueillante et inclusive pour tous via le monde du sport mais pas seulement.

Elle expliquait cette orientation d’accompagnement à 360 degrés dans un article du Economic Times : « Nous avons également des activités non sportives, comme un programme de santé. Les personnes handicapées mentales sont la population la plus mal desservie au monde, en particulier en matière de soins de santé. Les athlètes sont dépistés pour leurs déficiences et ensuite nous aidons à les corriger. »

Special Olympics est, en effet, un mouvement mondial qui mise sur le pouvoir transformateur du sport pour les personnes handicapées mentales grâce à des programmes dans les domaines du sport, de la santé, de l’éducation et du développement communautaire.

Mary Davies

Une approche qui consiste à dispenser une formation sportive toute l’année ainsi que des compétitions dans une variété de sports olympiques.

L’originalité du mouvement est de proposer certaines épreuves de la compétition mondiale sous forme « unifiée » – Unified Sports -, en mélangeant des sportifs handicapés et valides.

Le prochain grand événement du mouvement ? Les World Winter Games en 2022 à Kazan, en Russie, avec 2000 athlètes Special Olympics et Unified partners, les athlètes valides.

Mary Davies

Le vœu de Mary Davis ? Aider encore davantage de personnes handicapées mentales grâce au sport : « Il y a 200 millions de personnes handicapées mentales dans le monde et nous n’atteignons actuellement qu’environ 5,3 millions d’entre elles. » Sa mission est donc loin d’être terminée, mais elle a de l’énergie à revendre. Mary Davis est un roc. De détermination et de générosité.

Vous aimerez aussi…

Sandrine Martinet, le judo pour mettre le handicap au tapis

Sandrine Martinet, le judo pour mettre le handicap au tapis

Championne paralympique de judo en 2016, à Rio, deux fois médaillée d’argent et douze fois Championne de France, Sandrine Martinet, porte-drapeau de la délégation française aux Jeux Paralympiques qui débutent le 24 août, est une incontournable du parajudo qui s’avance, plus forte que jamais, sur le tatami pour ses cinquièmes Jeux. Attention, elle va faire ippon à Tokyo 2021 !

Lire plus »
Ashleigh Barty, la (trop) discrète patronne du tennis mondial

Ashleigh Barty, la (trop) discrète patronne du tennis mondial

Elle est une des favorites incontestables de l’Open de Melbourne qui s’ouvre ce lundi en Australie. Ashleigh Barty n’a pas connu que des succès sur les courts, mais a toujours su rebondir. Celle qui trace sa route sans esbroufe est l’une des joueuses les plus talentueuses du moment. Portrait d’une drôle de fille devenue N°1 mondiale.

Lire plus »
Audrey Adiceom

Audrey Adiceom : « Au tir à l’arc, il ne faut jamais oublier de tirer avec le cœur.»

Le tir à l’arc pour elle, c’est avant tout une histoire de hasard. L’archère auvergnate, qui a découvert la discipline à l’école, s’est autorisée des ambitions internationales sur le tard. À 24 ans, Audrey Adiceom travaille d’arrache-pied pour assouvir ses envies de médailles et, notamment, de médailles olympiques. Même si, parfois, « ça lui broie le cœur ». Rencontre avec une athlète touchante qui a plusieurs cordes à son arc.

Lire plus »
Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Lison Bornot : « Je veux mettre en avant l’Ultimate. C’est lui qui m’anime. »

Avec sa sœur Éva, elle truste les premières places depuis 2015 en Ultimate. Membre essentiel de l’équipe de France, Lison Bornot est Championne d’Europe outdoor 2023 et championne du monde d’Ultimate sur sable 2023. La voici maintenant en piste pour les World Games, l’antichambre des JO, qui se déroulent en Chine, du 7 au 17 août 2025. Témoignage d’une fille pétillante devenue l’une des ambassadrices françaises d’un sport trop peu connu.

Lire plus »
Nita Korhonen

Nita Korhonen : « Le monde de la moto s’ouvre, mais le cas “Sharni Pinfold“ prouve qu’il y a encore du boulot. »

“L’affaire“ Sharni Pinfold a fait l’effet d’un réveil d’après-cuite pour les motards. Une pilote qui se retire de la compet’ pour cause de misogynie, ça plombe les paddocks. La FIM (Fédération Internationale de Moto) a rapidement réagi, déplorant cette décision et rappelant que le monde de la moto devait être bienveillant. Rencontre avec Nita Korhonen, la directrice de la Commission FIM “Femmes et Motocyclisme“.

Lire plus »
MMA

MMA, dans la cage aux lionnes

Ça s’appelle le MMA et c’est l’assurance…d’un spectacle explosif. Acronyme de Mixed Martial Arts, ce sport de combat, conceptualisé il y a vingt-cinq ans, a très vite enflammé le monde. Légalisé il y a un an en France, il compte, chez nous, environ 50 000 pratiquants dont 25 % de filles. Ce 8 avril, le MMA Grand Prix sera diffusé en live mondial avec 12 “warriors“ dont 2 femmes. L’occasion de mettre en avant la discipline et quelques-unes de ses combattantes acharnées.

Lire plus »

Steffi Graf : 5 infos pour briller au filet

Alors que la finale dames de Roland-Garros vient de se jouer, ÀBLOCK! rend hommage à une sacrée nana du tennis. 22 titres du Grand Chelem, 5 en Masters et l’or olympique, c’est tout simplement une légende vivante. L’ancienne joueuse de tennis, Steffi Graf, reste dans les plus belles archives des courts. Dans le sport comme dans l’humanitaire, elle a trouvé sa place. Retour sur une love-story entre une joueuse et sa raquette en 5 infos.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner