Rien ne l'amuse davantage que de jouer les acrobates. Hazal Nehir, l'un des espoirs du free running, s'est illustrée au ciné, dans l'ombre de Tom Cruise. Portrait d'une intrépide qui trouve dans cette discipline dérivée du parkour, un moyen de s'exprimer avec son corps.
Par Alexandre Hozé
Publié le 13 juin 2022 à 18h22, mis à jour le 14 juin 2022 à 8h44
Qui ne frissonne pas en surprenant des acrobates sauter de toit en toit ?
En plein essor, ces dernières années, le parkour et son dérivé plus théâtral le free-running, qui met l’accent sur l’art plutôt que sur l’efficacité et la vitesse, sont des disciplines stars sur les réseaux sociaux.
Course à pied, sauts, escalade, virages, chutes ou déplacements en équilibre… tout obstacle urbain ou naturel est la proie des mouvements rapides et agiles de champions et championnes qui ne se privent pas d’illustrer leurs bluffantes envolées sur les réseaux.
Née le 21 mai 1994 à Ankara, en Turquie, la demoiselle pèse lourd sur YouTube et Instagram. Avec les vidéos qu’elle poste, le contraire serait étonnant.
Tout le monde n’est pas en mesure d’assurer les cascades d’un film de Michael Bay, tout le monde ne peut pas remporter une course de vitesse de parkour à Singapour, tout le monde n’est pas capable de vivre grâce au free-running. Mais Hazal Nehir, si.
Pourtant, son arrivée dans cet univers est le fruit du hasard. Ancienne B-Girl (breakdance), Hazal Nehir a toujours voulu s’exprimer, sans contrainte, avec un corps qu’elle souhaite malléable.
En 2014, elle rencontre un groupe de pratiquants de parkour (PK). Et à partir de là, bonne chance pour la rattraper au vol !
Son projet de vie prend un autre chemin. Adieu l’ingénierie, place à un entraînement intensif ! En parallèle d’études des sciences du sport, Hazal Nehir pratique sa discipline minutieusement. D’abord, les bases du parkour puis la maîtrise du free-running. Rien n’est laissé au hasard.
La championne répète les figures jusqu’à les maîtriser parfaitement, se filmant durant ses répétitions afin de dénicher la moindre petite erreur. « Il n’y a pas de règles établies et c’est la beauté du free-running, dit-elle. Chacun peut bouger différemment et montrer son style unique. C’est ce qui rend ce sport unique. »
Guidée par l’exigence d’une sportive de haut niveau, Hazal Nehir devient une référence du free-running et en fait la promotion dans son pays natal.
Michael Bay est, lui aussi, séduit par cette fille à la fois artiste et sportive qui se déplace comme personne dans l’environnement urbain. Le réalisateur américain décide de mettre à contribution la traceuse turque pour son film 6 Underground. Les cascades y sont impressionnantes.
Mais Hazal Nehir ne brille pas qu’à Hollywood, 2019 est une riche année pour elle. En plus de remporter le Lion City Gathering de Singapour, elle devient la première athlète turque à se qualifier pour les Red Bull Art of Motion Finals dont les vidéos deviennent vite virales.Deux ans plus tard, elle est nommée pour le Taurus World Stunt Award.
Le grand écran réussit à l’athlète, même si, pour l’instant, YouTube et Instagram restent son terrain de prédilection. Mais il ne serait pas surprenant que Michael Bay fasse de nouveau appel à ses acrobaties.
Tom Cruise, c’est bien, mais tout de même un peu léger s’il n’était accompagné du talent d’Hazal Nehir…
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