« J’ai toujours aimé tester et pratiquer différents sports. Enfant, je n’étais pas très performante, voire même pas très douée, contrairement à mon frère et ma sœur qui étaient très à l’aise dans leurs disciplines. Personne n’a vu un gros potentiel en moi mais je m’amusais dans tous les sports quand même.
Cette passion familiale vient de mon père qui pratiquait pas mal de sports également. On n’en faisait pas avec lui, mais on était clairement dans un univers sportif. Nous étions inscrits à plein de disciplines, on avait les entraînements la semaine et les compétitions le week-end.
Au début je faisais de la natation, puis il y a eu du basket, du tennis, du rugby… Mais j’ai surtout pratiqué la danse pendant vingt ans.
J’ai beaucoup baissé le rythme au lycée. Je n’en faisais pas ou peu et j’ai réellement repris quand j’ai commencé à travailler. J’avais fini mes études en communication et j’ai recommencé le sport avec des dix, quinze kilomètres. C’est vraiment la course à pied qui m’a remis dans le bain.
Cette reprise m’a fait énormément de bien. J’étais partie vivre en Angleterre juste après le bac et j’avais pris une dizaine de kilos. Mon père m’a dit : « Il faut que tu te mettes à courir. » C’est avec lui que je me suis mise à la course à pied. Forcément, lors de mon premier cinq kilomètres, j’ai cru mourir, mais au fur et à mesure, j’ai tenu plus longtemps et on a commencé à participer à des courses…
Donc en reprenant le sport, j’ai perdu du poids, j’ai retrouvé un vrai bien-être, j’ai découvert le goût du challenge, du dépassement de soi, le plaisir d’aller s’entraîner, d’avoir un objectif… Et de nouveaux amis ! On se tire vers le haut tous ensemble avec des challenges, des week-ends… C’est un très bel échange.
D’ailleurs, nul doute que le sport est la passion de ma vie ! Et je la partage avec mes amis, mes collègues, mes collaborateurs, mes clients, ma fille, mon conjoint… Avec absolument tout le monde, en fait !
Cette passion m’a guidée dans ma vie professionnelle. J’ai commencé dans une agence de communication et j’ai naturellement hérité du pôle « sport ». J’étais passionnée par ce que je faisais. Etant moi-même sportive, les clients voulaient travailler avec moi, je voulais travailler avec eux… Tout le monde était content !
Donc, petit à petit, je me suis fait mon propre carnet d’adresses. Et à l’époque, j’étais une des seules attachées de presse à faire du sport, à communiquer sur les réseaux sociaux. J’ai développé une petite notoriété. Et, grâce à cette reconnaissance, des marques ont commencé à vouloir s’associer avec moi.
En tant que compétitrice, le challenge de monter mon agence de communication ne m’a pas du tout effrayée. Les gens me disaient : « Tu es super courageuse… », moi, je ne trouvais pas ! Tout était aligné pour que je réussisse, un client m’apportait le budget nécessaire pour me lancer… Et même si ça ne se passait pas bien, je savais que je retrouverai du boulot après. Je suis comme ça, je préfère clairement voir les opportunités plutôt que les risques.
La création de mon agence BernasCOM a bien rempli mon emploi du temps. Pour autant, je n’ai pas baissé le rythme sportif. Mes journées commencent à cinq heures du matin, pour que je puisse faire ma séance de sport avant toute chose. Je me lève et je fais tout de suite du sport. Ensuite, je réveille ma fille, je la dépose à l’école puis je pars au boulot… En fonction de mes objectifs sportifs, je peux ajouter une ou deux séances dans la journée.
Quand j’ai voulu faire des Ironman, j’ai pris un coach à distance que je peux contacter quand j’ai des doutes sur mes entraînements. Mais, sinon, je me gère toute seule, que je sois à Paris ou chez moi, à Annecy. Je fais du ski, de la randonnée… Mais peu importe l’activité, j’aime l’idée que ça m’apporte quelque chose.
C’est vrai que ce sont de gros engagements. D’ailleurs, lors d’une discussion avec Brahim Asloum (champion de boxe français, Ndlr), je lui soutenais que je ne suis pas une athlète de haut niveau. Et lui m’a répondu : « En fait, tu suis l’entraînement d’une sportive de haut niveau, mais sans l’encadrement. » Et il a totalement raison.
Un athlète de haut niveau, il va se faire masser, il va voir un médecin dès qu’il a un pépin… Moi, pas du tout ! Mais ce n’est pas pour autant que je compte changer quelque chose. Ce rythme me va parfaitement. Ma façon de faire me convient très bien. Et d’ailleurs, elle m’a permis de faire un Ironman, ce n’est pas rien !
Je pense que mon véritable point fort, c’est le mental. Si on me demande de m’entraîner deux heures, je vais en faire trois. Je fais toujours plus, sans doute pour me rassurer.
Mais je le vois quand je compare mes préparations avec des amis qui font des choses encore plus extrêmes que moi. Ils font plus gros mais moins préparés. Moi, je m’entraîne toujours à fond, quitte à faire moins au final.
Tant qu’il y a du partage lors de l’épreuve, je suis satisfaite. Pour moi, c’est ce qu’il y a de plus important. Ces moments sont d’ailleurs les plus marquants. Quand j’ai emmené ma sœur sur son premier marathon et qu’on termine main dans la main, c’est un souvenir incroyable.
D’ailleurs, je ne vais jamais sur une compétition seule. Je ne suis pas une solitaire. Ce sont tous les moments passés en groupe que je préfère. »
©Elodie Bonnin