Coronavirus : de plus en plus de sportifs dans les rues… Ça va devenir musclé !

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Si le gouvernement autorise des sorties pour pratiquer de l’activité physique, il n’autorise pas les sorties longues et à plusieurs. Quand l’épidémie évolue, les comportements aussi. Les Français, de plus en plus avides de se dépenser, se multiplient dans les villes. Les conditions de confinement pourraient alors devenir plus stricts. Un vrai casse-tête.

Par Valérie Domain

Publié le 19 mars 2020 à 15h42, mis à jour le 01 octobre 2024 à 17h02

Certes, rester enfermé dans quelques mètres carrés, c’est éprouvant. Certes, le besoin de sortir prendre l’air se fait impérieux. Et nous n’en sommes qu’aux premiers jours de la période de confinement.

Les sportifs réguliers, en particulier ici les runners et les cyclistes, ont besoin de leur dose d’échappée belle, de leurs endorphines pour ne pas craquer ; quand ceux qui ne faisaient pas de sport, s’y remettent soudainement.

Tout le monde a une paire de baskets dans le placard, tout le monde a envie de profiter à la fois du soleil et des bienfaits de l’activité physique pour s’aérer le corps et l’esprit.

Mais il risque rapidement d’y avoir un hic. Surtout dans les grandes villes.

On se croise, on se touche et on s’essouffle

Le nombre de runners ou de cyclistes se multiplient, et en vastes zones urbaines, la distance d’un mètre obligatoire entre deux personnes n’est plus possible.

Ainsi, on se croise, on s’effleure, on s’essouffle et on souffle. Tout ce qu’il ne faut pas faire.

Lorsqu’on commence une course ou un périple à vélo, difficile de s’arrêter au bout d’une demi-heure, de ne pas aller à plus de 500 mètres de chez soi. Tourner en rond et s’habiller pour ne faire qu’une séance réduite, à quoi bon  ? Le désir est grand alors d’en faire plus, d’aller plus loin.

Dénouer le corps mais pas le fragiliser

Commencer le sport lors d’une épidémie n’est pas recommandé, cela peut fatiguer et donc fragiliser l’organisme.

Plutôt que de sport, on parle alors d’exercices pour se détendre, dénouer le corps, bouger un peu pour ne pas déprimer. Ce n’est en rien la même chose que de se caler une heure de footing ou de cardio.

Faire du sport en ce moment doit être davantage de l’ordre de la dépense physique modérée que de la séance intensive.

Le Coronavirus est une maladie respiratoire, le Dr Santoni, pneumologue et membre de la Fondation du souffle, le répète : il faut y aller mollo ! (lire son interview).

La Fédé de cyclisme change de braquet

La Fédération française de cyclisme (FFC) vient ainsi de se prononcer en faveur d’un arrêt de la pratique du sport cycliste  : « Eu égard aux dispositions prévues*, l’activité physique individuelle des personnes ne peut se pratiquer qu’à proximité du domicile et dans un temps assez limité.

De ce fait, la pratique du sport cycliste communément admise, n’entre pas dans les conditions prévues au décret et constitue donc une infraction susceptible de verbalisation.

En effet, ces conditions de proximité et de temps court sont antinomiques avec les notions d’entraînement du sport cycliste basées sur des notions de distance et de temps long.

Toute pratique du sport cycliste, même individuelle, doit donc être momentanément proscrite.

Pas d’entraînements, même individuels

Et de se positionner clairement contre le sport en plein air  : « La Fédération considère également, pour rappel, que dans ces temps de crise, ce n’est pas le rôle des clubs d’inciter à poursuivre une activité physique individuelle de plein air, et encore moins d’organiser des entraînements, même individuel, pour que cela devienne, en fait, des entrainements en groupe et/ou collectif. »

Reste que tout cela relève du casse-tête. Comment sortir faire du sport seul sans croiser un autre sportif, mais également les badauds qui eux aussi veulent prendre l’air, marcher un peu ?

Au cœur des grandes agglomérations comme Paris, Lyon, Lille… difficile de ne pas se retrouver agglutinés. Ainsi, celui ou celle qui sort courir seul.e, se retrouve rapidement à faire partie d’un groupe.

Les réseaux sociaux s’en mêlent

Les échanges parfois houleux dans les groupes sportifs sur Facebook ou sur Twitter reflètent le désaccord sur ce point  précis : faut-il coûte que coûte aller faire du sport en extérieur ?

Les avis sont partagés car, dans le fond, c’est autorisé. Oui, mais cela devient de plus en plus problématique.

Et si les sportifs (du dimanche, en herbe ou accros) continuent de fleurir dans les rues, il est fort à parier que le gouvernement revoie sa copie.

Le gouvernement qui précise  sur Twitter :

 » 1km, 2km max… Il n’est pas question de s’éloigner de chez soi. La règle est au confinement pour tout le monde.

Rappelez-vous que vous ne devez sortir que pour des urgences comme les courses ou votre santé. Un petit footing est possible pour votre équilibre mais pas un 10km ! « 

Le Premier ministre vient encore de préciser les choses :  « Une heure et 1km max autour de son domicile pour marcher ou courir » Et une précision supplémentaire sur l’attestation : l’heure de sortie.

Let’s moove at home ?

Le sport chez soi sera donc la dernière alternative. Place alors aux séances de renforcement musculaire at home.

Tous les grands du secteur de la sphère sportive, les coaches, les salles, les équipementiers, ont mis à disposition du public des chaînes, des tutos, des workouts sur internet, via les réseaux sociaux, avec ou sans matériel, afin de mieux s’entraîner et de ne rien lâcher malgré le confinement.

Une bonne façon aussi de mesurer sa motivation. Du sport en solo et entre quatre murs ? Un défi sportif inédit pour les amateurs de sports Co et d’activités en pleine nature. Chiche ?

*Le Décret du Premier Ministre paru le 17 mars 2020 mentionne : « Déplacements brefs, à proximité du domicile, liés à l’activité physique individuelle des personnes, à l’exclusion de toute pratique sportive collective, et aux besoins des animaux de compagnie ».

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