Oriane Raguin : « Le tennis donne un sens à ma vie. » Joueuse de tennis franco-botswanaise, 17 ans
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd'hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Propos recueillis par Alexandre Hozé
Publié le 02 avril 2024 à 20h09, mis à jour le 03 avril 2024 à 8h52
« J’ai commencé le sport à l’âge de 5 ou 6 ans. À cette époque, j’étais au Botswana, et le fonctionnement de l’école était différent qu’en France. Nous n’avions cours que le matin, on commençait l’école plus tôt, à 7 heures, jusque 13 heures. L’après-midi nous faisions du sport, il y avait beaucoup de choix.
J’aimais beaucoup ça, je faisais de la natation, de l’athlétisme, du tennis et du netball, un sport britannique qui ressemble à du basket mais sans le dribble. La natation et l’athlétisme étaient les seules disciplines obligatoires.
J’ai fait de la compétition dans tous les sports que j’ai pratiqués. Ça a toujours été important pour moi, peu importe la discipline, mon côté compétitrice et mon envie de gagner sont là ! J’aime beaucoup la confrontation, c’est ce qui me permet de me surpasser et de faire mieux que l’autre en quelque sorte.
La natation m’a rapidement plu. Au début, c’était juste important pour mes parents que je sache nager, mais en fin de compte, je me débrouillais bien et les profs m’ont proposé de faire de la compét’ inter-écoles.En parallèle, je pratiquais également l’athlétisme. Honnêtement, j’étais plus à l’aise sur la piste que dans la piscine ! Ça me venait plus naturellement en athlé, surtout pour la course à pied.
Pendant que je pratiquais ces disciplines dans le cadre de l’école, mon père, Dominique Raguin, a monté une académie de tennis. Je faisais donc ce sport aussi, en plus de ceux du cursus scolaire. J’ai rapidement fait du tennis tous les jours à partir de mes 6 ans ! Mon père était investi, mais ce n’est jamais lui qui m’a coachée. Il faisait venir des entraineurs pour son académie, même des étrangers. Quelques coachs français ont été de passage.
Vers cet âge, le tennis n’était pas forcément le sport que je préférais, mais c’est clairement celui que je pratiquais le plus. Ça a logiquement entraîné une progression plus rapide. Ce qui m’a plu au tennis, c’est la compétition. Mais je pense que peu importe le sport, tant qu’il y avait de la compét’, ça me plaisait. Et c’est encore le cas aujourd’hui !
Le tennis me plaisait aussi dans l’assiduité qui est nécessaire, la recherche de la perfection en quelque sorte ! Il y a toujours matière à s’améliorer, que ce soit techniquement, physiquement, mentalement… Ce n’est jamais parfait !
J’ai commencé la compétition dans le tennis vers mes 7 ans, et je n’ai jamais arrêté depuis. J’ai été rapidement remarquée, j’allais faire des tournois au Zimbabwe et en Afrique du Sud presque dès mes débuts en compét’. J’ai vite fait partie des meilleures filles de ma catégorie d’âge dans le sud de l’Afrique.
Je me souviens que, déjà, à cet âge, j’avais pour projet de faire du haut-niveau, d’aller chercher le maximum. Mon entourage m’a tout de suite soutenue, le sport fait partie de notre culture familiale, donc ils me supportaient.
Je suis toujours restée dans la structure de mon père, vu que tout marchait bien, on ne voyait aucun intérêt à changer, même quand j’ai commencé à être repérée et à faire de bons résultats.
Quand j’ai commencé à performer, il y avait forcément un peu plus de pressions et d’attentes autour de mes résultats, la charge d’entraînement était plus grande. C’est à cette période que j’ai arrêté les autres sports que je faisais à côté. C’était assez logique pour moi de me concentrer sur un sport en particulier.
Après tout ça, je suis arrivée en France avec mes parents, j’avais 11 ans. C’était assez imprévu, donc quand je suis arrivée, je n’ai pas pu reprendre tout de suite le tennis. Pendant un an, j’ai appris le français avec mes grands-parents, qui sont d’anciens professeurs.Après cette année d’apprentissage, j’ai repris le tennis dans le club de Remiremont, avant que l’on déménage dans le sud et que j’intègre l’académie d’Aix-en-Provence.
Cette année de césure en quelque sorte a été assez dure. Je n’avais pas l’habitude d’aller à l’école toute la journée, et sans sport, je m’ennuyais, je n’avais pas vraiment d’objectif à ce moment-là.Quand j’ai repris le tennis, c’était vraiment bien. J’avais très envie de jouer de nouveau !
Mais, forcément, couper un an m’a obligé à apprendre de nouveau, à repartir presque de zéro. Ça n’a pas toujours été simple. D’un côté, je sentais que le niveau revenait rapidement, mais par exemple, j’avais du mal à retrouver mon revers, et même aujourd’hui, ce n’est pas mon point fort. Mais, excepté ce point, en à peu près six mois, j’étais de retour à mon niveau d’avant pause.J’avais repris la compétition tout de suite, je n’avais pas de classement en France, je suis partie de non classée, il fallait que je remonte tout ! Mais j’ai vite récupéré : en deux ans, je suis passé 15.
J’étais très motivée, après ce que j’avais vécu en compétition en Afrique, je voulais de nouveau gagner en tournois et progresser.
J’ai un très bon souvenir en compétition il y a quelques années maintenant, j’étais encore au Botswana et je n’avais pas commencé le tennis depuis très longtemps. J’étais arrivée en finale d’un tournoi, et tout le monde me disait que la fille que j’allais affronter était super forte, que ça allait être compliqué pour moi. Tout ça m’avait donné la motivation, je voulais montrer que je pouvais gagner ! J’étais vraiment à 200 % ! Et finalement, j’ai tellement bien joué que j’ai gagné 6-3, 6-2, une victoire assez rapide. Ça avait vraiment déroulé !
Un autre souvenir dans le même style, plus récent cette fois, j’ai joué contre une fille classée -2/6, normalement plus forte que moi. Et j’ai toujours eu un peu de mal à gérer la pression en match, j’étais souvent un peu moins forte en compét’ qu’à l’entraînement. Il y a même eu des moments où je perdais complètement mes moyens. Mais ce match-là, j’ai réussi me surpasser, à faire encore mieux qu’à l’entraînement, je me sentais super bien !
Cette pression que je me mettais, je la gère bien mieux aujourd’hui. J’arrive à être sereine sur le terrain, à ne pas m’énerver… Je prends plus de recul pendant les matchs. J’ai réussi à contrôler la pression après avoir travaillé avec un coach mental, ça m’a permis de me détacher un peu plus du résultat et donc de jouer plus relâchée.
À l’inverse de ces souvenirs positifs, il me revient un passage vraiment compliqué. J’allais faire un tournoi international junior, un ITF et j’étais toute seule, mon coach n’était pas venu. J’ai complétement perdu mes moyens et ça a été deux semaines très dures, que j’ai très mal vécu. Après ça, j’ai changé de coach, et ça a été une période durant laquelle j’ai eu quelques doutes sur mon projet dans le tennis, j’étais un peu perdue.
Avec mon nouvel entraîneur, il a fallu un an de travail pour que j’arrive à jouer à mon niveau en ITF, à reproduire ce que je faisais à l’entraînement. Mon nouveau coach a été très patient, mes parents m’ont beaucoup supportée à cette période également.J’ai déjà quelques beaux résultats à mon palmarès, une médaille de bronze en double aux championnats d’Afrique australe, deux finales d’ITF en simple, un titre en double que j’ai eu en Côte d’Ivoire…
Récemment, je fais environ un ITF tous les deux mois. Je fais aussi des tournois avec l’équipe nationale du Botswana. Mais j’ai mon Bac qui approche, donc pour cette saison, j’arrête les ITF pour me concentrer sur les révisions.Après les épreuves, le but est de faire beaucoup d’ITF pour monter au classement junior. Aujourd’hui, je suis 0 en France, et 721e junior au niveau mondial.
Le but est d’intégrer le Top 100, pour pouvoir ensuite participer à des tournois sur le circuit WTA. Ça serait la transition idéale de junior à senior. Si je ne suis pas Top 100 junior en décembre, je tenterai quand même ma chance pour le circuit WTA, mais il faudra que je passe par les qualifications des tournois.Je suis optimiste pour ce challenge, j’ai conscience que ça va être dur, mais je pense que je peux y arriver.
Le tennis est un véritable projet pour moi, ça me donne envie de me surpasser, de bosser pour devenir meilleure, dès que je me lève, je fais des choses pour le tennis. Ça donne véritablement un sens à ma vie.
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Des épreuves éprouvantes en altitude, des femmes en selle, une humoriste engagée (Karen Chataîgnier sur notre photo), une cycliste solaire, une super-héroïne à cheval et une nouvelle Question qui tue, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! cette semaine.
Médaillée de bronze en individuel à la carabine à air comprimé à 10 mètres aux Jeux Européens de 2023 et en équipe mixte aux Mondiaux 2023, Océanne Muller est une coriace. À 21 ans, elle est bien partie pour s’offrir l’or aux JO de Paris.
Feux d’artifices, chants et chorégraphies savamment orchestrées, la Chine organise ses JO à Pékin. Athlètes, staffs et supporters sont fins prêts pour cette cérémonie d’ouverture des Jeux 2008. Que le spectacle commence !
Première femme dirigeante au sein du monde de la Formule 1, Ellie Norman, Directrice Marketing et Communication, conduit le sport de vitesse vers une nouvelle génération : celle où l’inclusion et la diversité font redémarrer le moteur rouillé par les clichés !
Le 29 juillet 1996 restera gravé dans les mémoires comme le jour où Marie-José Pérec, l’une des plus grandes athlètes françaises de tous les temps, a conquis le monde de l’athlétisme en remportant la médaille d’or dans l’épreuve du 400 mètres aux Jeux Olympiques d’Atlanta.
Elle a 39 ans et une longue liste de « premières » derrière elle. En moins de vingt ans, Stéphanie Frappart a révolutionné l’arbitrage au féminin. La native du Plessis-Bouchard n’a de cesse, depuis, de prouver que les femmes ont des compétences afin de paver la voie à d’autres talents. Rencontre avec une fille à qui on ne coupe pas le sifflet.
Pour sa quatrième édition, le Festival Femmes en Montagne aura lieu à Annecy entre le 2 et le 5 novembre. Le programme est le même : mettre en avant des films de femmes s’attaquant à des sommets. Et ÀBLOCK! est partenaire.
Un tour cycliste qui mérite bien son récap’, des footeuses qui veulent la Coupe, des volleyeuses de feu, une histoire de l’escrime conjugué au féminin et un petit coup d’oeil dans le rétro sur les événements marquants du sport, c’est le meilleur d’ÀBLOCK!
Elle pourrait rejoindre Carl Lewis au panthéon olympique. À 35 ans, Allyson Felix dispute, à Tokyo, les cinquièmes (et sans doute derniers) Jeux Olympiques de sa carrière. Alignée sur 400 mètres en individuel et 4×400 en relais, la sprinteuse californienne, neuf médailles à son actif dont six en or, pourrait, en cas de nouveau podium, égaler le record de son illustre compatriote avec dix médailles. Portait d’une sprinteuse à la pointe de son art.
Élue l’une des sportives les plus influentes en 2020, elle est LA pépite du football féminin. Cette trentenaire américaine, sacrée Ballon d’Or 2019, dégomme tout sur le gazon comme dans la vie. Son terrain de jeu ? Celui de la défense des minorités, du droit des femmes et des LGBT. Un symbole sportif de la diversité.
Dans sa discipline, c’est une cador. En para-badminton, Oksana Kozyna est une référence, notamment grâce à son titre de championne du monde en 2022. Cette sportive ukrainienne s’entraîne en France depuis le début du conflit dans son pays, et prépare actuellement les Jeux Paralympiques. Rencontre.
Oui, ça fait déjà un an que j’écris ce carnet de route et pouvoir parler de mon parcours, mettre en avant les femmes dans le sport, c’est à la fois chouette et essentiel. Aujourd’hui, je vous raconte ma course avec Blandine, une nana adorable, ma dernière course avant mon accouchement…