Sandie Toletti n’avait presque pas le choix. Le monde du football s’est invité dans son univers. Entre un père entraineur au SC Cavillargues dans le Gard, une mère secrétaire du club et des frères, eux aussi, footballeurs, ce ne sont pas les exemples qui manquent. Née en 1995, elle ne tarde pas à s’essayer au ballon. Dès ses 6 ans, la jeune Sandie commence les entraînements dans sa ville de Bagnols-Sur-Cèze (Gard), puis la nouvelle footeuse de la famille entre au club Bagnols-Ponts en équipe mixte à l’âge de 11 ans.
Sportive précoce, Sandie Toletti intègre le Montpellier Hérault SC (MHSC) en 2010 et s’y attache. C’est le début d’une période de formation intense entre formation au pôle espoir de Clairefontaine la semaine et matchs en équipe des moins de 19 ans (U19) le week-end. La demoiselle est déterminée, mais elle l’a bien compris : c’est ce qu’il faut pour parvenir à s’imposer dans le monde des pros.
Pour commencer, elle remporte deux Challenge National au sein des U19, en 2011 et en 2012. Pas étonnant que le MHSC lui propose un contrat professionnel l’année suivante. Ni une, ni deux, c’est un grand oui pour Toletti. C’est son « club de cœur », comme elle l’appelle, c’est celui qui l’a formée, c’est là que la milieu de terrain remporte le titre de vice-championne de France en 2017 et atteint les finales de la Coupe de France en 2015 et 2016. Bref, c’est tout pour elle.
Ses réussites attirent l’œil des sélectionneurs nationaux et dès ses 15 ans, l’habituée de la Paillade (surnom du MHSC) intègre la sélection des U17, dispute les championnats d’Europe 2011 et 2012. Un début explosif : Sandie Toletti est élue meilleure joueuse du tournoi 2012. Une récompense qui annonce son année. C’est en capitaine Bleue que la joueuse remporte la Coupe du Monde U17 2012. Un succès qui se confirme avec une autre victoire tricolore à son palmarès : le Championnat d’Europe U19 de 2013.
Le temps passe vite. La joueuse intègre l’équipe de France A à sa majorité. Seulement voilà, après 2017, c’est la douche froide. Malgré un début prometteur, Sandie Toletti doit faire face à de multiples blessures, sans compter la pandémie Covid-19. Celle qui s’était habituée au maillot tricolore le remise au placard pendant trois ans. Un moment d’introspection : elle murit, guérit, et conquiert de nouveaux horizons. Après dix ans de loyaux services au MHSC, c’est la péninsule ibérique qui la séduit. Direction l’Espagne, en 2020, avec le Levante UD. Nouveau défi : surmonter la barrière de la langue et les différences de culture. Challenge relevé puisque Sandie Toletti s’épanouit dans ce club, club avec lequel elle découvre le championnat espagnol et atteint la finale de la Supercoupe d’Espagne 2021.
Un changement de direction qui lui fait du bien. La footballeuse est rappelée en équipe de France en 2021. Lors du match France-Estonie d’octobre 2021, elle inscrit son premier but en sélection. Les dix autres buts français auraient largement suffit pour décrocher la victoire, mais celui-ci sonne comme une revanche pour Toletti. Le secret de sa remontée : persister. « Cette période, ça m’a fait changer et ça m’a fait grandir, explique-t-elle à la FFF. J’ai eu des doutes mais j’ai continué à travailler. Je savais que si je travaillais ça allait revenir. Ça a mis du temps mais ça m’a vraiment aidé et ça m’a permis de grandir. »
La milieu de terrain revient de loin. Et elle n’est pas prête de repartir… Après un Euro 2022 conclut dans le dernier carré, la nouvelle joueuse du Real Madrid (depuis l’été 2022) était de la partie lors de la Coupe du Monde 2023 ainsi que lors des JO de Paris 2024. La route fût sinueuse, mais Sandie Toletti est bien là, et ça ne changera pas pour l’Euro 2025. Laurent Bonadei compte bien mettre à profit les nombreuses qualités de la milieu de terrain. Et si cette fois, c’était la bonne ? Une chose est sûre, les Bleues se donneront à 200 % pour aller au bout. Même si le chemin s’annonce ardu, ça ne fait pas peur aux Françaises, et encore moins à Sandie Toletti…