Une bulle féminine enveloppe Paris. Deux ans après les Jeux Olympiques d’Anvers où seules 65 femmes avait obtenu le droit de concourir (sur 2561 hommes), les Jeux Mondiaux Féminins viennent bousculer l’ordre établi.
Une compétition qui se veut aussi prestigieuse que les Olympiades et souhaite mettre en avant la pratique sportive chez les femmes, démontrer, qu’à l’instar des hommes, elles sont des athlètes à part entière.
La Française Alice Milliat, nageuse, hockeyeuse et adepte d’aviron, est à l’origine de cette idée. Pourquoi ? Parce que les Jeux Olympiques sont le temple des sportifs et non des sportives que l’on préfère alors derrière des fourneaux plutôt qu’au stade.
Fondatrice de la Fédération Féminine Sportive de France, en 1917, Alice Milliat souhaite accompagner le mouvement de féminisation des sports.
Elle avait pourtant bien demandé à Pierre de Coubertin, en 1919, d’ouvrir le programme de certaines disciplines aux femmes. Refus catégorique.
Un essai en avril 1921 à Monte-Carlo (Monaco) suivi d’un autre, un an plus tard, a convaincu Alice Milliat d’organiser, via la Fédération Sportive Féminine Internationale, les Jeux Mondiaux Féminins, chaque année, à Paris.
Ainsi, le 20 août 1922, le Stade Pershing ouvre ses portes pour accueillir athlètes et spectateurs pour la cérémonie d’ouverture de ces Jeux 100 % féminins. Défilé, spectacles, chants et sports, tout est là pour donner à cette compétition un élan historique.
77 athlètes, 5 nations, ont fait le déplacement jusqu’à Paris pour inaugurer ce tout nouveau concept de compétition sportive. Les femmes sont (enfin) invitées à monter sur le podium. Quatre ans après la fin de la Première Guerre mondiale, elles peuvent s’affronter, au niveau international, dans de multiples disciplines. Un pied-de-nez audacieux au CIO (Comité International Olympique).
Alice Milliat n’aura pourtant pas pu appeler cet événement les « Jeux Olympiques Féminins ». Cette appellation suscite l’indignation de la sphère sportive dont Sigfrid Edström, puissant président de la Fédération Internationale d’Athlétisme. Le mot « olympiques » sera donc remplacé par le mot « Mondiaux ».
Mais, peu importe, le ton est donné !