Angélique : « Éduquer par le sport, c'est aussi casser les clichés. »Métier : éducatrice sportive
Elle permet à tous d’accéder à une activité sportive. Angélique est éducatrice sportive en collectivité territoriale dans un milieu rural où les installations sportives peuvent venir à manquer. Elle apporte son savoir-faire, son matériel et son naturel généreux aux enfants qui découvrent alors une activité amusante et enrichissante en-dehors des heures d’école. Une belle école de la vie… sur des rollers ou dans une sacrée partie de hockey !
Propos recueillis par Claire Bonnot
Publié le 27 janvier 2021 à 14h47, mis à jour le 09 janvier 2024 à 20h23
À l’occasion de l’opération « Sport Féminin Toujours » lancée par le ministère des Sports et le CSA, ÀBLOCK! s’associe à Femix’Sports, association pour la promotion du sport au féminin. Ensemble, nous avons choisi de mettre en lumière les métiers de la sphère sportive, ces métiers à féminiser d’urgence pour davantage d’équité et d’équilibre dans cet univers encore trop masculin. 10 métiers, 10 femmes, 10 témoignages.
« Depuis toute petite, je pratique le multisports, je suis une touche-à-tout, des sports individuels aux sports collectifs. Ensuite, j’ai fait pas mal de judo : je suis aujourd’hui ceinture noire.
Ma vie professionnelle s’est naturellement orientée vers la voie sportive parce que ça représentait un milieu dans lequel j’étais épanouie. C’est, d’ailleurs, grâce à une professeure d’EPS que je suis allée dans cette voie. Aujourd’hui, j’enseigne à mon tour le sport, mais en tant qu’éducatrice sportive ; une histoire de transmission !
Pour y parvenir, j’ai fait une licence STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, ndlr) et j’ai découvert que cela pouvait mener à d’autres métiers que simplement professeur d’EPS. C’est ce que j’avais choisi au départ, mais j’ai eu une opportunité pour travailler au sein de la collectivité de la communauté de communes des Coëvrons où j’habitais.
Pour être titulaire, j’ai donc passé le concours de la fonction publique territoriale, l’ETAPS (Éducateur territorial des Activités Physiques et Sportives, ndlr), devenant ainsi éducatrice sportive. J’y exerce depuis 2004.
Mon métier consiste à proposer des activités diverses, variées, auprès de publics ciblés comme les enfants, les adultes, les seniors… et même les détenus. Avant d’arriver en collectivité, j’ai moi-même initié le judo en maison d’arrêt.
De mon côté, désormais, je travaille auprès des enfants et plus spécifiquement avec les élèves du primaire, les 6/11 ans, après l’école, sur des séances d’une heure environ, ou pendant la période des vacances scolaires. Parfois, je peux travailler pour un public encore plus jeune, mais c’est surtout sur les accueils de loisirs.
Comme je travaille en milieu rural, l’objectif est que nous proposions, en tant qu’éducateurs sportifs – nous sommes plusieurs à exercer sur la collectivité – des activités dans des communes où il n’y a pas forcément de gymnases. Nous exerçons le plus souvent dans les salles des fêtes. Notre souhait est vraiment de promouvoir les activités physiques et sportives et donc de s’adapter aux différents lieux et publics.
En plus de cette partie-là, j’interviens au niveau des clubs sportifs de la collectivité – de foot, de roller – de manière à apporter un soutien aux encadrants qui sont, le plus souvent, bénévoles. Une denrée rare qu’il faut soutenir pour permettre la diffusion de l’activité sportive à tous : en tant qu’éducateur sportif, on est donc là pour les aider à la mise en place des séances, les soutenir et les guider, dans le but qu’ils soient capables, ensuite, de faire les séances par eux-mêmes.
Enfin, j’interviens aussi au niveau scolaire et en lien avec l’Éducation nationale pour proposer des activités assez spécifiques telles que le tir à l’arc ou le roller. Nous apportons nos connaissances techniques et le matériel pour exercer.
J’enseigne donc le tir à l’arc, le roller, les sports de raquettes, le hockey, les sports d’opposition. Cela permet aux enfants de découvrir un panel de sports possibles et ensuite de s’orienter vers un club sportif spécifique.
Ma philosophie du sport ? Que les enfants s’amusent à faire de l’activité sportive et qu’ils prennent confiance en eux. Quand je les vois chausser les rollers pour la première fois, je les encourage. S’ils s’éclatent et, qu’en plus, ils ont envie de continuer l’année d’après, ce n’est que du bonus !
Dans notre métier, je dirais que l’on est peut-être un peu plus « libres » que les professeurs d’EPS dans le sens où nous n’avons pas de programmes d’enseignements de l’Éducation nationale à suivre.
Pour exercer ce métier, il faut être quelqu’un de patient et, bien sûr, aimer les enfants si on s’engage sur cette tranche d’âge Avoir la fibre maternelle, ça peut être bien ! Je suis la seule femme, la seule éducatrice sportive au niveau de mon service des sports et je pense que c’est pas mal pour les enfants. Et puis, il faut savoir s’adapter car la situation peut être imprévisible avec des petits.
Un jour, j’ai eu un enfant très compliqué qui a quitté ma séance et j’étais seule à devoir superviser tout le groupe. Quand ça ne se passe pas bien, on n’est pas forcément formés à gérer des enfants aux comportements difficiles. Au lieu de rester sur un échec, je me suis dit qu’il fallait que je suive des formations, j’en ai suivi une sur l’autorité bienveillante. J’ai fait de même pour m’adapter aux publics d’élèves porteurs de handicaps. Il faut vraiment savoir s’adapter, c’est primordial.
Ce qui est chouette dans ce métier, c’est que les enfants nous rendent ce que l’on donne. Si on est patient, qu’on prend le temps avec eux, l’échange est formidable ! Et puis, c’est différent tous les jours. En tant qu’éducateur sportif, c’est aussi très gratifiant lorsqu’on les voit se défouler, s’amuser et progresser. Et comme je suis dans la collectivité depuis des années, c’est extra de voir les enfants devenir adultes. Et j’en ai même qui demandent à faire des stages avec moi pour apprendre le métier. Ça me rend très heureuse !
Ce métier permet aussi de leur offrir des règles de vivre ensemble, ce sont les fameuses valeurs du sport et la belle école de la vie ! C’est un métier qui tend à se féminiser et c’est une bonne chose. C’est parfois mieux d’être confrontés à des femmes quand on est une fille et qu’on a des soucis de filles. Pour ce qui est de l’égalité des sexes au sein même de mes séances de sport et de mes publics de plus petits, ça se passe bien, je propose en effet une foule d’activités différentes, aucun problème de stéréotypes ! Les enfants, filles ou garçons, peuvent s’essayer à tous types de sports.
En plus, je vais moi-même proposer davantage de jeux d’opposition que de cours de danse par exemple. J’en profite pour casser les clichés en provoquant un peu directement, je m’amuse, mais ça marche ! Je lance, par exemple, que les filles courent plus vite que les garçons parce que, parfois, ils entendent à l’extérieur que les garçons, c’est plus fort que les filles… Même s’ils savent qu’en grandissant la force physique entre les deux sera différente, ça leur permet de bien comprendre que les filles, tous comme les garçons, peuvent s’épanouir dans n’importe quel sport !
Pour motiver les jeunes troupes féminines, je dirais qu’il ne faut pas se mettre de barrières. Les femmes passent exactement le même concours que les hommes. Alors, si on a envie de faire ce métier, je ne vois pas ce qui pourrait arrêter les futures candidates ! »
Devenir Éducateur sportif:
En résumé, l’éducateur sportif est un professionnel du sport qui enseigne une ou des disciplines à des publics très variés, (hors temps scolaire). C’est un métier qui demande patience, pédagogie et sens des responsabilités.
Quelle formation ? Pour devenir éducateur sportif dans une collectivité territoriale, il faut passer le concours de l’ETAPS. Hors fonction publique, il faut obtenir un BPJEPS (brevet professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation populaire et du Sport), diplôme de niveau bac préparé au sein des Creps (centres de ressources, d’expertise et de performance sportives) ou au sein d’un CFA (centre de formation d’apprentis), dans le cadre d’un contrat d’apprentissage pour les 18-25 ans. Le BJPEPS éducateur sportif propose une vingtaine de mentions différentes. Pour certaines disciplines, le DEJEPS (diplôme d’Etat de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport), niveau bac +2, est parfois exigé comme par exemple pour l’enseignement et la pratique de la plongée, de l’escalade…
Le témoignage d’Angélique a été recueilli dans le cadre de notre opération visant à féminiser les métiers du sport. En partenariat avec Femix’Sports, l’association qui accompagne le développement et la promotion du sport au féminin et en mixité.
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Pleine de peps, cette fana de running est un vrai guépard. Dopée aux marathons et aux entraînements ultra matinaux, elle a découvert la course par hasard et n’en décroche plus. Go pour un shoot d’endorphines !
À 17 ans, elle a déjà fait face à de nombreux revers. Mais, à chaque fois, elle est revenue sur les courts, raquette fermement en main, bien décidée à gagner. Aujourd’hui, Oriane Raguin se sent prête pour entrer dans la cour des grandes.
Grande blonde explosive au sourire franc, l’athlète et coach sportif Anouk Garnier, double championne du monde de course à obstacles, est une adepte des parcours du combattant. Son nouveau défi : battre le record du monde de grimper de corde où, à la force de ses bras, elle se hissera jusqu’au deuxième étage de la Tour Eiffel.
Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !
Pour son soixantième anniversaire, elle s’est offert un titre de vice-championne du monde de précision d’atterrissage. Elle, c’est Kti Devos, pilote référence en vol et ski et en précision d’atterrissage, deux disciplines affiliées au parapente. Témoignage d’une fille de l’air.
Ultra compétitive et un rien hyperactive, cette championne haute comme trois pommes fait figure de prodige du tennis de table. Double championne de France en benjamines et multi-sélectionnée en équipe de France, Albane Rochut est carrément ÀBLOCK!
La performance, l’échec, la résilience… elle a tout connu. À la suite d’un burn-out sportif, cette ex-infirmière a appris à se mettre en mouvement différemment. Devenue coach mentale, Louise Retailleau partage désormais son expérience pour aider les autres à toujours se relever pour mieux se révéler.
Aussi solaire que son Sud natal et dopée à l’énergie du sport-passion, elle envoie du lourd. Mais désormais, c’est tout en douceur. Ou presque. La coach Jessica Vetter, ex-gymnaste et championne de CrossFit, désire aujourd’hui aider les autres à se sentir bien dans leur corps, sans jamais se départir de son humour communicatif. Les muscles n’ont qu’à bien se tenir !
Le foot, pour elle, c’est une longue histoire. Elle s’appelle Karine Van den Eynde et a quitté sa Belgique natale il y a quinze ans pour s’installer en France. Ex-joueuse de football, elle a monté une équipe destinée aux femmes de plus de 50 ans en Dordogne. Dans le but de renouer avec le ballon rond, celui qui lui donne des ailes.
Elle a donné un an de sa vie pour la Transat Jacques Vabre qui vient de s’élancer du Havre. Elle, c’est Charlotte Cormouls-Houlès, 27 ans, navigatrice passionnée qui n’aurait jamais imaginé pouvoir s’embarquer dans pareille aventure. Nous l’avons rencontrée deux jours avant son grand départ. Avec sa co-skippeuse Claire-Victoire de Fleurian, la voilà à flot pour voguer vers un rêve devenu réalité.
Elle a déjà eu mille vies. Océanographe, éducatrice sportive en voile légère et croisière avant de travailler sur un chantier d’IMOCA pour finalement se lancer dans le commerce de voiles. Hélène Clouet, 34 ans, n’a de cesse, à travers ses aventures, d’assouvir sa passion pour la navigation. Engagée au départ de la Mini Transat en 2021, la Caennaise, Rochelaise d’adoption, a monté une association, « Famabor », afin d’inciter d’autres filles à se lancer !
En juin dernier, elle est arrivée première de l’Ironman de Nice dans la catégorie 40-44 ans, la voilà maintenant en route pour les Championnats du monde de la spécialité qui se dérouleront à Hawaï le 14 octobre. Adeline Trazic, professeure d’arts plastiques, n’a qu’une ambition : franchir la ligne d’arrivée et faire le plein d’émotions sur la terre du triathlon.
On l’a vue rire, s’enflammer, se délecter de renvoyer la balle lors des doubles à Roland-Garros. Celle que l’on surnomme “America’s Tennis Rock Star“ est une joueuse aussi chatoyante que les tenues et les couleurs qu’elle porte sur les courts du monde entier. Pour Bethanie Mattek-Sands, la vie est un jeu, tout comme ses parties de tennis. Portrait d’une flamboyante sportive.
Une histoire féminine de marathon, une voileuse qui prend le large (Marie Tabarly sur notre photo), une championne en reconstruction au micro de notre podcast, un nouveau mag à découvrir ou une pionnière de la navigation, c’est le meilleur d’ÀBLOCK!
Le 25 juin, la rencontre de rugby Portugal-Italie sera dirigée par un corps arbitral 100% féminin. Et, à sa tête, Hollie Davidson. L’arbitre écossaise s’est imposée comme l’une des meilleures officielles actuelles. Portrait d’une rouquine dure à cuire.
Tout au long de l’année 2023, nous sommes partis à la découverte de parcours hors du commun, de ces parcours qui nous inspirent, le maître-mot d’ÀBLOCK! Si on en (re)découvrait quelques-uns comme celui, sur notre photo, de l’escrimeuse sulfureuse Hélène Mayer ?
Elle mène de front athlétisme et médecine. La perchiste Margot Chevrier, 23 ans, a franchi un cap cet été en effaçant une barre à 4,70m. Une libération pour la Niçoise qui assume désormais pleinement ses ambitions sportives : être sacrée championne olympique et intégrer le clan très restreint des femmes à 5 mètres.
Elle est sur tous les fronts. Aurélie Groizeleau, 32 ans, manie le sifflet aussi bien sur les terrains internationaux que lors des rencontres de ProD2. Professionnelle depuis le mois de septembre, la Rochelaise pourrait, sous peu, relever un nouveau challenge : arbitrer des matches lors de la Coupe du monde féminine de rugby l’an prochain en Nouvelle-Zélande. Portrait d’une battante qui refuse de rester sur la touche.
Elle est condamnée à l’exploit. Cori alias « Coco » Gauff joue la finale de Roland-Garros, ce samedi, face à la favorite Iga Swiatek. À 18 ans, l’Américaine ne semble pas impressionnée et compte faire parler la foudre sur la terre battue parisienne.
Elle a, sans regret, délaissé les arts pour la mécanique. Élisa Léontine Deroche, dite Baronne Raymonde de Laroche, a été comédienne avant de tout quitter pour grimper dans un aéroplane. Première femme au monde à décrocher un brevet de pilote-aviateur, la Parisienne a marqué de son empreinte les débuts de l’aviation. Récit d’une actrice devenue casse-cou.
L’Euro féminin de handball ? C’est maintenant ! Sur les parquets, et c’est souvent le cas, l’équipe de France débarque en favorite. Là encore et dans la continuité de leur titre olympique, les Bleues ont bien l’intention de tout casser avec un groupe rajeuni mais toujours aussi performant. Si on faisait les présentations ?