À seulement 28 ans, elle est connue et reconnue comme la meilleure triple sauteuse de l'histoire. Recordwoman du monde, championne olympique et mondiale, Yulimar Rojas porte les couleurs du Vénézuéla jusqu'aux sommets de l'athlétisme. Prochain objectif : Paris 2024...
Par Alexandre Hozé
Publié le 29 février 2024 à 13h59
« En apesanteur »… Les paroles de Calogero prennent un autre sens avec Yulimar Rojas, ça devient du concret ! Quand on regarde la Vénézuélienne s’envoler régulièrement à plus de quinze mètres en triple saut, on se dit que la gravité n’impacte peut-être pas tout le monde de la même manière… Et quand de telles qualités physiques sont accompagnées d’une rigueur et d’une détermination sans faille, forcément, ça donne des ailes.
Née le 21 octobre 1995 à Caracas, la petite Yulimar grandit dans un quartier pauvre de Puerto La Cruz. Avec les années, la jeune fille n’est plus si petite, jusqu’à atteindre le mètre quatre-vingt-douze. Et sa taille est loin d’être la seule chose remarquable chez elle… Sur une piste d’athlétisme, dès qu’il s’agit de prendre de la hauteur (ou de la longueur), Yulimar Rojas est à son aise.
La preuve en est faite assez rapidement. D’abord en saut en hauteur, lors des Jeux Panaméricains juniors et des Jeux Bolivariens de 2013, durant lesquels elle obtient systématiquement la deuxième place, avant de remporter le titre lors des Jeux Sud-Américains en 2014.
Mais en fin de compte, c’est plus vers le bac à sable que Yulimar Rojas va s’orienter. Et si son talent en longueur est indéniable, comme en atteste sa médaille d’or aux Championnats d’Amérique du Sud espoirs en 2014, c’est réellement en triple saut que la Vénézuélienne va écrire l’histoire.
On pouvait le sentir venir, avec un titre aux Championnats d’Amérique du Sud espoirs 2014, ou encore lors de la même compétition mais avec les seniors, un an après, lorsqu’elle remporte ces deux concours. Malgré ces succès, son année 2016 aura laissé l’univers de l’athlétisme en état de choc. Du haut de ses 20 ans, Yulimar Rojas commence par remporter les championnats du monde en salle à Portland, devenant la première vénézuélienne à réussir cette performance.
Elle continue sur cette lancée historique en atterrissant à quinze mètres et deux centimètres à Madrid le 23 juin, une performance qui fait d’elle la plus jeune athlète à atteindre une telle distance. Et pour finir, Yulimar Rojas obtient la seconde place aux Jeux Olympiques de Rio, derrière la légende colombienne Catherine Ibarguen. Plutôt pas mal comme saison…
Et ce n’était qu’un prélude… En 2017, l’athlète Sud-Américaine s’impose définitivement comme la numéro 1, devenant championne du monde en extérieure à Londres devant Catherine Ibarguen, jusque là invaincue en grand championnat depuis 2013. À 21 ans, elle est la plus jeune de l’histoire du triple saut à ramener la coupe à la maison lors d’un championnat du monde.
La suite est du même acabit… Championne du monde en salle en 2018, en extérieur en 2019, en signant la deuxième performance de l’histoire au passage avec quinze mètres et quarante-et-un centimètres, Yulimar Rojas semble n’avoir aucunes limites. Elle-même le sait bien, après être devenue recordwoman en salle avec un saut à quinze mètres et quarante-trois centimètres, puis athlète féminine de l’année 2020, elle déclare viser les seize mètres. Rien que ça.
Un objectif relevée, mais dont elle s’est déjà bien approchée !
Cela semblait écrit d’avance, Yulimar Rojas remporte l’or olympique tout en battant le record du monde à Tokyo.
Lors des Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, Yulimar Rojas fait honneur à son statut de grandissime favorite du triple saut. La victoire ne lui suffit pas, elle signe le nouveau record du monde de la discipline avec un saut à quinze mètres et soixante-sept centimètres lors de son dernier essai.
L’année suivante, elle continue au même rythme, enchaînant les victoires, notamment aux championnats du monde en salle et en extérieur. Sans oublier bien évidemment un nouveau record du monde, porté cette fois à quinze mètres et soixante-quatorze centimètres.
La gravité semble s’être stoppée le temps d’un essai de Yulimar Rojas…
L’année 2023 ne change rien à la domination de Yulimar Rojas. Après avoir remporté les Jeux d’Amérique Centrale et des Caraïbes, seul titre qui manquait alors à son palmarès, la Vénézuélienne va chercher son quatrième titre de championne du monde en extérieur au bout du suspense. Huitième jusqu’à son sixième et dernier essai, Yulimar Rojas prend finalement son envol pour atterrir à quinze mètres et huit centimètres. Un saut synonyme de nouveau titre pour « la reina del triple salto ».
Un dernier saut pour l’or mondial…
Sa série d’invincibilités depuis 2019 n’est donc toujours pas finie. Pour la deuxième fois, elle est élue athlète féminine de l’année par la Fédération Internationale d’Athlétisme. Et désormais, c’est vers les Jeux Olympiques de Paris 2024 que Yulimar Rojas se tourne. En triple saut, mais peut-être également en longueur. Dans cette discipline également, elle fait partie des meilleures…
Rien ne semble trop grand pour cette géante de la piste. Ouvertement homosexuelle, elle n’hésite pas à se faire entendre pour lutter contre la discrimination et l’homophobie.
Yulimar Rojas est définitivement ÀBLOCK!. Paris en sera bientôt témoin…
ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.
Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.
Pour la première fois, aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo, la France aura deux représentants pour un seul drapeau : une femme et un homme. Un binôme égalitaire pour jouer les porte-drapeaux. Ils sont dix-neuf athlètes à s’être proposés pour porter haut les couleurs françaises. Il faudra attendre début juillet pour savoir qui est sorti du chapeau. Pour l’heure, si on faisait les présentations ?
Elle est l’arrière-arrière-petite nièce du Baron Pierre de Coubertin. Diane de Navacelle de Coubertin, membre du bureau de l’association Familiale Pierre de Coubertin, a pour mission de s’assurer que l’idéal olympique imaginé par son glorieux aïeul continue à être respecté. Alors que nous venons de boucler les Jeux Olympiques d’hiver et juste avant que ne soient lancés les Jeux Paralympiques à Pékin, elle revient sur les rapports, parfois complexes, entretenus par le rénovateur des Jeux avec la femme sportive.
Elle pratique une discipline spectaculaire avec un flegme qui force le respect. Julia Clair, 26 ans, détient le record français de saut à ski féminin. Voler, rêve des humains depuis la nuit des temps, est sa spécialité, son atout, presque inné. Espérant décrocher une médaille aux prochains JO 2022, elle souhaite faire s’envoler la renommée de cette discipline féminine, trop peu médiatisée. Prenons le tremplin avec elle…
Un championnat européen de football en plein mois d’août… La Covid nous aura tout fait. Ce 30 août 2020, l’Olympique Lyonnais rayonne sur le toit de l’Europe, l’équipe féminine soulève la coupe de la Ligue des Champions !
Elle est docteure en histoire du sport et chercheuse associée à l’INA. Ses travaux ? Tout ce qui a attrait au sport féminin et son évolution. Et cette dernière serait largement surestimée. Entretien avec une experte qui ne triche pas.
Une volleyeuse de haut-vol (Justine Wong-Orantes sur notre photo), une ex-infirmière crossfiteuse devenue coach mentale pour cause de burn-out sportif ou une reine du disque qui va entrer en piste pour ses 7e Jeux Olympiques, c’est le best de la semaine !
Rififi à la présidence du Comité national olympique. Avec la chute de Brigitte Henriques -une tête que l’on pensait bien en place – chute également encore davantage la confiance en nos instances. C’est aussi désolant que lassant.
Art martial, il a longtemps été une « histoire de bonhommes ». Les compétitions de judo, littéralement « voie de la souplesse », ne se sont ouvertes aux femmes qu’en 1980. Une certaine Rena « Rusty » Kanokogi trouva pourtant un subterfuge pour fouler les tatamis bien avant l’heure…
Depuis le 5 janvier, six waterwomen s’attaquent à un défi jamais réalisé : 8000 kilomètres sur l’Océan Pacifique, sur des planches de paddle et à la force des bras, entre le Pérou et la Polynésie Française. Le tout pour la bonne cause. Petit point d’étape.
Ces 26 et 27 janvier, plus de quatre-vingt salles d’escalade dans toute la France sont prêtes à accueillir les amateurs de grimpe à l’occasion d’une grande journée dédiée à cette discipline qui se pratique ÀBLOCK!…
“L’affaire“ Sharni Pinfold a fait l’effet d’un réveil d’après-cuite pour les motards. Une pilote qui se retire de la compet’ pour cause de misogynie, ça plombe les paddocks. La FIM (Fédération Internationale de Moto) a rapidement réagi, déplorant cette décision et rappelant que le monde de la moto devait être bienveillant. Rencontre avec Nita Korhonen, la directrice de la Commission FIM “Femmes et Motocyclisme“.
Une danseuse née sur les pointes, une gymnaste persévérante, une entraîneure qui n’a pas dit son dernier mot, une joueuse de foot US coriace (Émeline, notre photo) ou encore un coach vocab’ et une initiative qui bouge, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!