Pour que toute société fonctionne correctement, il est indispensable que les femmes et les hommes soient partenaires et que tous s’investissent dans les domaines où résident leurs points forts, sans s’enfermer dans des rôles traditionnels.
La réflexion au sujet de la place des femmes et des hommes en politique, dans le monde de l’entreprise et du travail a été menée de longue date ; il est donc logique que le mouvement associatif, reflet de la société, ait engagé cette même démarche.
Quelle est la situation réelle dans le mouvement sportif ?
Je me limiterai ici à l’état des lieux dans le domaine de l’accès aux responsabilités.
Les femmes ? Plus on s’élève aux niveaux régionaux et nationaux, moins on les trouve.
Alors que le taux de pratiquantes augmente, que les femmes sont nombreuses à prendre en charge des aspects concrets et pratiques de la vie associative, qu’elles commencent à détenir des postes de décision au niveau local et départemental, plus on s’élève aux niveaux régionaux et nationaux, moins on les trouve.
Faisons les comptes : 11 femmes présidentes de fédérations sportives dont une seule dirigeante d’un sport olympique, 5 femmes présidentes d’un Comité régional olympique, 10 femmes présidentes d’un Comité départemental olympique.
Cette lente émergence s’explique par de nombreux obstacles auxquels les femmes sont encore confrontées, du poids des stéréotypes et des représentations culturelles (rôles sociaux), en passant par l’alternative responsabilités familiales/responsabilités associatives, ou encore les contraintes temporelles accrues…
Quelques pistes de travail
Consciente que nous sommes dans un domaine où l’évolution repose essentiellement sur celle des mentalités, en 2000 la Ministre des Sports Marie George Buffet a impulsé un certain nombre de mesures réglementaires, renforcée en 2014 avec la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.
Il me semble cependant qu’il est de la responsabilité des associations sportives d’agir sur leur propre fonctionnement pour les faire évoluer.
Nous pourrions d’ores et déjà travailler sur quelques pistes :
- L’association devrait évoluer pour diversifier les valeurs qu’elle porte afin de répondre à la diversité des personnes (sensibilités, priorités, approches…),
- L’association devrait proposer à ses jeunes des expériences qui développent les relations égales entre les partenaires ; les filles ont besoin tout autant que les garçons de prendre conscience qu’elles ont un rôle à jouer dans la gestion de leur association,
- L’association devrait s’adapter, autant que faire se peut, aux contraintes de ceux qui peuvent la faire vivre (gestion des réunions, modes d’animation, prises de décision…)
En tant que dirigeante à un poste de responsabilités, il m’apparaît nécessaire d’augmenter le nombre de femmes dans les instances dirigeantes du sport français car ces dernières apportent des réflexions, des expériences différentes de celles des hommes, et qu’on ne le sait que trop bien, la recherche de la mixité est source de richesse.
*Dominique Petit est présidente du CDOS 95 (Comité départemental olympique et sportif du Val d’Oise)