Dominique Petit : Vie associative… cherchez la femme !

dominique petit

Par Dominique Petit, présidente du CDOS 95*

Publié le 07 mars 2020 à 13h18, mis à jour le 06 mars 2022 à 18h35

Pour que toute société fonctionne correctement, il est indispensable que les femmes et les hommes soient partenaires et que tous s’investissent dans les domaines où résident leurs points forts, sans s’enfermer dans des rôles traditionnels.

La réflexion au sujet de la place des femmes et des hommes en politique, dans le monde de l’entreprise et du travail a été menée de longue date  ; il est donc logique que le mouvement associatif, reflet de la société, ait engagé cette même démarche.

Quelle est la situation réelle dans le mouvement sportif  ?

Je me limiterai ici à l’état des lieux  dans le domaine de l’accès aux responsabilités.

Les femmes ? Plus on s’élève aux niveaux régionaux et nationaux, moins on les trouve.

Alors que le taux de pratiquantes augmente, que les femmes sont nombreuses à prendre en charge des aspects concrets et pratiques de la vie associative, qu’elles commencent à détenir des postes de décision au niveau local et départemental, plus on s’élève aux niveaux régionaux et nationaux, moins on les trouve.

Faisons les comptes  : 11 femmes présidentes de fédérations sportives dont une seule dirigeante d’un sport olympique, 5 femmes présidentes d’un Comité régional olympique, 10 femmes présidentes d’un Comité départemental olympique.

Cette lente émergence s’explique par de nombreux obstacles auxquels les femmes sont encore confrontées, du poids des stéréotypes et des représentations culturelles (rôles sociaux), en passant par l’alternative responsabilités familiales/responsabilités associatives, ou encore les contraintes temporelles accrues…

Quelques pistes de travail

Consciente que nous sommes dans un domaine où l’évolution repose essentiellement sur celle des mentalités, en 2000 la Ministre des Sports Marie George Buffet a impulsé un certain nombre de mesures réglementaires, renforcée en 2014 avec la loi pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Il me semble cependant qu’il est de la responsabilité des associations sportives d’agir sur leur propre fonctionnement pour les faire évoluer.

Nous pourrions d’ores et déjà travailler sur quelques pistes  :

  • L’association devrait évoluer pour diversifier les valeurs qu’elle porte afin de répondre à la diversité des personnes (sensibilités, priorités, approches…),
  • L’association devrait proposer à ses jeunes des expériences qui développent les relations égales entre les partenaires ; les filles ont besoin tout autant que les garçons de prendre conscience qu’elles ont un rôle à jouer dans la gestion de leur association,
  • L’association devrait s’adapter, autant que faire se peut, aux contraintes de ceux qui peuvent la faire vivre (gestion des réunions, modes d’animation, prises de décision…)

 

En tant que dirigeante à un poste de responsabilités, il m’apparaît nécessaire d’augmenter le nombre de femmes dans les instances dirigeantes du sport français car ces dernières apportent des réflexions, des expériences différentes de celles des hommes, et qu’on ne le sait que trop bien, la recherche de la mixité est source de richesse.

*Dominique Petit est présidente du CDOS 95 (Comité départemental olympique et sportif du Val d’Oise)

Vous aimerez aussi…

Marine Boyer : « Mon parcours est la preuve que, quand on a l’envie, on peut y arriver.  »

Jeux Olympiques de Paris 2024, les frustrations françaises

Ces JO de Paris 2024 l’ont démontré, le sport de haut-niveau est bien loin d’être une science exacte, et peut même se révéler cruel. Certaines de nos championnes françaises, même si elles ont tout donné, le savent mieux que quiconque. Mais elles vont apprendre de ces désillusions. Et elles reviendront plus fortes.

Lire plus »
Marine Ménager, ÀBLOCK! jusqu’au bout

Marine Ménager, ÀBLOCK! jusqu’au bout

À 29 ans, elle dispute sa dernière Coupe du monde, en Angleterre, avant de mettre un terme à une carrière marquée par la régularité, la discrétion et l’engagement collectif. Marine Ménager, pilier du XV de France fait partie des joueuses les plus emblématiques du rugby féminin français. Portrait d’une winneuse.

Lire plus »
Manon Herbulot, les JO pour cible

Manon Herbulot, les JO pour cible

À seulement 17 ans, Manon Herbulot fait déjà ses armes aux Jeux Olympiques. Au tir à la carabine, elle affiche un parcours impressionnant et sa qualification aux JO de Paris se présente comme le couronnement d’un travail qui prouve sa maturité.

Lire plus »
Cheerleading

Alexandrine : « Je suis une cheerleader, pas une pompom girl, et c’est du sport ! »

Elle a trouvé son sport, son club, et quand elle en parle, elle donnerait envie aux plus récalcitrantes d’enfiler la tenue pour aller goûter au « cheer spirit ». Alexandrine pratique le cheerleading à travers ses casquettes d’athlète et de coach, en parallèle de ses études. Mais ne vous y trompez pas, elle est une cheerleader et pas une pompom girl ! Pour elle, la nuance est d’importance. Témoignage d’une jeune femme à la passion communicative.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner