Elle a été sélectionnée sans surprise en première position par le Liberty de New-York, l’une des équipes les plus performantes de la ligue professionnelle de basket féminine, au cours d’une cérémonie de la draft en avril.
La draft désigne les meilleurs espoirs issus de l’Université, du lycée ou encore de l’étranger, le point d’entrée pour évoluer en NBA et en WNBA, son pendant féminin. Le championnat de basket féminin américain a repris le 24 juillet et la meneuse de jeu impressionne déjà les spécialistes et les stars de la NBA. À 22 ans, miss Ionescu est promise à un bel avenir sur les terrains de basket.
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Une carrière universitaire record
Née en Californie, un soir de décembre 1997, fille d’un Roumain ayant fui le régime communiste et la révolution de 1989, la petite Sabrina touche ses premiers ballons à l’âge de 3 ans. Une histoire de famille : son frère jumeau, Edward, est lui aussi piqué de basket et finira même par rejoindre sa sœur au sein du club universitaire, les Ducks d’Oregon, lieu de tous les exploits pour la meneuse de jeu.
Mais pas si vite ! Sabrina Ionescu commence à se faire remarquer des spécialistes bien avant, pendant ses quatre années d’études au lycée Miramonte en Californie. Là, elle aligne plusieurs records et notamment un bilan de 119 victoires pour seulement 9 défaites. Elle est aussi nommée MVP, meilleure joueuse à l’occasion du All-America game organisé par McDonald’s, une rencontre d’exhibition réunissant les meilleurs lycéen(nes), joueurs et joueuses de basket américains et canadiens pour un match des étoiles.
Après le lycée, elle intègre la petite Université d’Oregon et son équipe des Ducks. On est en 2016 et pendant ses quatre années universitaires, l’Oregon va vivre au rythme de ses performances. L’affluence aux matchs de l’équipe féminine de basket en sera multipliée par six !
Elle bat notamment un record toute catégorie, féminin et masculin confondus, en inscrivant 2000 points, 1000 passes et 1000 rebonds. Elle détient aussi le record de triple-double, le fait d’inscrire au moins dix unités dans trois catégories, avec 26 réalisations.
C’est avec ce back-ground exceptionnel que Sabrina Ionescu s’est ainsi présentée à la WNBA draft 2020. Sélectionnée comme numéro 1, elle rejoint le Liberty de New-York. Une consécration !
Future grande figure de la WNBA
Son beau jeu, ses dribbles, ses shoots à trois points, mais aussi sa défense très « Ionescunienne », voici le package complet de la superstar en puissance ! Elle a ce que les spécialistes appellent du “handle” c’est-à-dire l’art d’exceller balle en main. Elle est aussi une grande compétitrice et une leader naturelle : « Sab ne laisse aucune place dans sa vie aux personnes qui acceptent la défaite et la médiocrité », confie Lexi Bando, son ancienne coéquipière dans l’Oregon.
Comme tous les sportifs de haut niveau, Sabrina Ionescu est une passionnée voire une obsédée du basket. Elle affirme reconnaître sa coéquipière juste en regardant la manière dont le ballon tourne dans les airs. On est là sur un degré d’analyse surnaturel…
Celle qui confie volontiers vouloir devenir un modèle, souhaite participer au développement du basket féminin. Son choix universitaire s’inscrit déjà dans cette lignée. En choisissant une petite université comparée aux grandes écuries comme l’université de Californie ou encore celle du Connecticut, elle fait le choix de mettre en lumière une équipe moins connue : « Je voulais participer à un projet, faire de mon université ce qu’elle est aujourd’hui. Je suis ravie de pouvoir dire que j’en ai fait partie. », explique-t-elle au journal The Guardian.
Autant dire que la Californienne a tout pour devenir la nouvelle coqueluche du basketball féminin américain.
Protégée de Kobe Bryant, adoubée par les stars de la NBA
Avant même d’intégrer la WNBA, Sabrina Ionescu a impressionné par ses performances le public mais aussi ses pairs. Parmi ses supporters, elle peut compter sur deux “fanboys” de taille, le “King” Lebron James, joueur des Los Angeles Lakers, mais aussi la superstar des Golden State Warriors, Stephen Curry. Sur les réseaux sociaux notamment, les joueurs de NBA n’hésitent pas à manifester leur admiration pour le phénomène Ionescu.
Sa relation avec le légendaire Kobe Bryant (notre photo ci-dessus) et sa fille Gianna a également beaucoup fait parler. La petite “Gigi” était une fan de la joueuse et se rendait régulièrement dans l’Oregon avec son père pour assister aux masterclass de Ionescu. Très vite, une relation se noue entre les trois fous de basket et la Californienne se rend régulièrement à la Mamba academy, le centre d’entraînement de Kobe Bryant.
Après l’accident d’hélicoptère dont furent victimes Kobe et Gianna Bryant en janvier dernier, Sabrina Ionescu lira un discours émouvant lors des commémorations en leur mémoire : « Si je représente le présent de notre sport, Gigi en était le futur, et ça, Kobe le savait. C’est pour cette raison qu’on avait décidé de créer l’avenir ensemble. »
L’avenir, elle devra le dessiner sans ce mentor de légende. Pour l’heure, Ionescu est en mode « pause » après une blessure à la cheville gauche alors qu’elle jouait contre Atlanta. Nul doute qu’après sa rééducation, Sabrina Ionescu reviendra ÀBLOCK! sur les parquets de basket.
- Ouverture : ©WNBA