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Publié le 26 juillet 2021 à 8h44, mis à jour le 28 novembre 2024 à 11h19
16 août 2016, Estádio Olímpico, Rio de Janeiro. Mélina Robert-Michon se laisse submerger par l’émotion. La discobole française vient de réussir un jet à 66.73 mètres qui lui assure, elle le sait, l’argent du concours olympique.
La consécration pour la Voironnaise qui court après les lauriers depuis maintenant seize ans ! Après quatre tentatives infructueuses, la campagne brésilienne s’avère donc être la bonne. Qui plus est, pour une fois, tout s’est déroulé comme elle le souhaitait.
Les conditions pourtant, ne lui ont pas facilité la tâche. Loin s’en faut même. Les qualifications ont eu lieu la veille au soir et la finale, retransmission télévisée oblige, a été programmée à 11h ce mardi. Mélina Robert-Michon, désignée pour ouvrir le bal, n’a, heureusement, pas perdu de jus en route.
Un seul lancer lui aura suffi pour valider sa place parmi les douze prétendantes au titre. La nuit a été courte, certes, mais l’athlète sait gérer le manque de sommeil.
Au moment de se présenter dans l’aire de lancer, elle se sent étonnement relâchée, parfaitement d’attaque.
Première tentative, premier tour de force : 65.62 mètres, sa meilleure performance depuis 2002. Ses rivales accusent le coup, elle jubile intérieurement. Elle a frappé fort et elle le sait. Reste maintenant à s’armer de patience. Et espérer que ce coup de maître agisse comme un coup de grâce.
Elle devra attendre son cinquième et avant-dernier essai pour porter le coup fatal : un jet à 66.73 mètres synonyme, à la fois, de record de France et de podium olympique. Seule la Croate Sarah Perkov, championne du monde 2013 et quadruple championne d’Europe, parviendra à la devancer.
L’argent autour du cou, Mélina Robert-Michon, 37 ans, entre dans la légende. Presque sept décennies que le disque féminin français n’avait plus été à pareille fête.
Soixante huit ans exactement depuis la performance combinée du duo Micheline Ostermeyer-Jacqueline Mazéas, respectivement championne olympique et médaillée de bronze à Londres en 1948.
Après Sydney en 2000, Athènes en 2004, Pékin en 2008 et Londres en 2012, la protégée de Serge Debié marche au grand jour dans les traces de ses illustres aînées et inscrit, elle aussi, son nom au palmarès des Jeux Olympiques.
Se pose alors une question cruciale. Repartir pour un tour ou s’arrêter-là. Pour être honnête, elle avait hésité pour Rio, mais sa cinquième place londonienne lui avait laissé un goût d’inachevé. Le Brésil était un défi et elle venait de le relever avec majesté, alors pourquoi pas Tokyo ?
Il lui faudra un peu de temps pour trancher. Mais, progressivement, l’idée chemine et, après une deuxième grossesse en 2018, elle décide de rempiler pour une olympiade de plus.
Après Elyssa, née en 2010, Mélina Robert-Michon a donné naissance, en juin 2018, à sa deuxième fille, Enora.
Prochain objectif pour Mélina Robert-Michon, le Japon. Et l’or ! Elle a 42 ans, et alors ? Physiquement, elle continue de progresser, techniquement aussi.
Ses 65.30 réalisés le 19 juin dernier à Vénissieux lors des Championnats régionaux, lui ont permis de grimper au sixième rang des meilleures performeuses mondiales de la saison et son 20e titre de championne de France décroché, une semaine après, à Angers, a confirmé qu’elle était et restait la seule et unique patronne hexagonale de la discipline.
Le Japon pour finir en beauté donc. À moins que… La vice-championne olympique du disque a encore de la réserve. Et des envies. Celle, par exemple, de briller, à domicile, devant ses proches qui, depuis ses débuts, n’ont jamais pu l’accompagner en terre d’Olympe.
Trois ans de plus à tenir, c’est loin d’être la fin du monde. Et l’enjeu vaut bien quelques sacrifices. À Paris, elle aura 45 ans, le bel âge, et ambitionne déjà de prendre part à ses septièmes Jeux en famille… Remarquable, mais pas extraordinaire.
Pour entrer, définitivement, dans les annales olympiques, Mélina Robert-Michon devra s’armer de patience pour égaler, ou dépasser, le record absolu de participations détenu, depuis neuf ans, par le cavalier canadien Ian Millar : dix Jeux Olympiques à son actif.
Mais pas sûr que Mélina Robert-Michon ait envie de ce record-là. Pour l’heure, c’est sur l’or qu’elle veut rouler !
« L’aventure s’arrête ici pour moi, écrit-elle sur son compte Instagram. 64cm et 3 places, voilà ce qu’il m’a manqué. C’est peu ou beaucoup, je ne sais pas. C’est la différence entre une finale olympique et une 15 eme place. C’est très dur de se dire que cette quête s’arrête ici, cette fois ci. La déception est à la hauteur de tout le travail fourni…. Je n’ai pas d’explications particulières à donner si ce n’est que cette compétition a été à l’image de cette saison …. difficile.
Il a fallu gérer le report, les compétitions et les stages annulés ou reportés… et malgré tous nos efforts, ça n’a pas suffi. Première fois depuis 2006 que je ne franchi pas les qualifs du championnats auquel je participe… Certains diront qu’il est temps d’arrêter, ce serait mal me connaître… Alors, nous allons analyser, tout remettre à plat et repartir de plus belle parce que je sais que cette belle aventure est loin d’être terminée… »
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