Manae Feleu « Quand je dis que je joue au rugby, on me répond que c’est un sport de brutes. »
Elle mène de front études de médecine et sport de haut niveau. Manae Feleu, 22 ans, a fait ses premières passes au ballon ovale à Futuna avant de tenter l’aventure sur le continent. La deuxième ligne des Amazones de Grenoble, cinq sélections en équipe de France A, n’a qu’un souhait : continuer à tout mener de front et être championne du monde de rugby en 2025. Rencontre.
Par Sophie Danger
Publié le 06 mars 2023 à 13h08, mis à jour le 15 avril 2024 à 9h26
Tu es issue d’une famille de sportifs, tes parents sont athlètes : ta mèrepratiquait l’heptathlon, ton père le décathlon, mais aussi le volley avant de devenir coach de rugby. C’est lui qui va te mettre le pied à l’étrier dans la discipline. Tu as 11 ans, ton frère et ta sœur ont déjà emprunté cette voie et tu leur emboites le pas…
Avec mon frère et ma sœur, depuis petits nous avons toujours fait beaucoup de sports. Nos parents étaient très portés sur l’athlétisme dans leur jeunesse, mais ils ne nous ont jamais fait pratiquer qu’une seule discipline.
Moi, je faisais du volley, de l’athlétisme, il y a également eu le karaté pendant longtemps. Que ce soit à l’école ou avec eux, il n’y avait pas de sport-phare. L’important, c’était d’en faire et de se dépenser.
Manae Feleu en famille.
Pourquoi es-tu venue au rugby plus tard, après ton grand frère et ta petite soeur ? Quelque chose te gênait à l’idée de pratiquer ?
Le rugby a toujours fait partie de la famille. Mon frère en faisait beaucoup mais, pour moi, c’était un sport de garçons et ça ne m’était jamais venu à l’idée de m’y mettre.
Ceci étant, j’allais beaucoup aux entraînements avec mon père : à Futuna, rugby et athlétisme se pratiquaient souvent en même temps alors je faisais mon athléet j’allais le retrouver pour le goûter du rugby. J’aimais bien ces goûters parce qu’il y avait des tartines au Nutella !
Par la suite, ma sœur s’y est mise par hasard. Un mercredi après-midi, elle n’a pas voulu aller au karaté, elle est restée avec mon père et il l’a faite jouer avec les garçons. Elle a beaucoup aimé et elle a continué.
Après ça, ça parlait beaucoup rugby à table et ça a commencé à m’intriguer. Je me suis dit que si ma sœur en faisait, je pouvais en faire à mon tour.
Je me souviens, qu’au début, j’étais perdue. La seule chose que j’arrivais à faire, c’était de plaquer les garçons mais j’aimais bien le collectif et rester avec les copains après l’entraînement.
Je trouvais aussi que c’était assez physique dans les contacts et j’avais l’impression de beaucoup me dépenser.
Avec Teani, ta sœur, vous étiez dans des équipes mixtes. Est-ce qu’il y avait beaucoup de joueuses avec vous ?
À l’époque, Teaniétait dans son équipe de garçons et moi, dans la mienne. Nous étions les seules filles de notre catégorie d’âge.
Au début, pratiquer avec les garçons a été compliqué. J’étais la première, ils n’étaient pas habitués à voir une fille dans leur équipe, ce qui fait qu’ils ne me passaient pas trop le ballon mais, petit à petit, je leur ai montré que, moi aussi, je savais jouer et je pense que j’ai peu à peu gagné leur confiance. Eux comme moi avons dû nous adapter, mais c’était cool.
Tu débutes au Oneliki Rugby Club, un club de Futuna en Polynésie, région dont est originaire ton père et où vous vous êtes installés après ta naissance à Mâcon. La culture rugby est très présente dans le Pacifique. L’est-elle aussi en Polynésie française de manière générale et à Futuna en particulier ?
Avant que mon papa commence à entraîner, il n’y avait pas de club de rugby chez nous. À Wallis et Futuna, le sport que tout le monde pratique c’est davantage le volley.
Mon père a découvert le rugby très tard, après être revenu à Futuna pour travailler. C’est un prêtre originaire du Samoa qui l’a initié. Là-bas, les gens jouent beaucoup au rugby et il ne comprenait pas que ce ne soit pas la même chose à Futuna parce que, en ce qui concerne les gabarits, c’est similaire.
Il a proposé à mon père et à d’autres sportifs de le pratiquer et c’est comme ça que le rugby a commencé à se développerà Futuna.
Ta sœur et toi êtes des pionnières en quelque sorte ?
Pionnière, je n’irais pas jusque là. Nous n’avons pas fait ça pour le rugby féminin, nous avions simplement envie d’essayer et ça a fait effet boule de neige car, par la suite, d’autres filles s’y sont mises.
C’est ma sœur qui a été la première à se lancer, moi je suis arrivée après.
Tu vas vivre une expérience incroyable à l’adolescence. Tu vas passer tes années de lycée en Nouvelle-Zélande et tu vas poursuivre ton apprentissage du rugby au Havelock North Rugby, pas très loin de Napier, dans l’île nord. C’est pour le rugby que tu es partie là–bas ?
Non, pas du tout. À l’époque, je pratiquais encore d’autres sports que le rugby même si ça commençait à devenir mon sport-phare. Je savais en revanche que c’était cool parce qu’il y avait du rugby en Nouvelle-Zélande, c’était même le pays du rugby !
Quoi qu’il en soit, j’y suis allée avant tout parce que je voulais devenir professeure d’anglais, que mon grand frère était parti là-bas un an avant moi et qu’il me racontait comment ça se passait pour lui à l’école, leur façon de faire et ça m’attirait beaucoup. Je n’y suis pas allée spécialement pour le rugby mais c’était un bonus.
C’est à cette occasion que tu découvres le XV. Quel impact ça a eu sur ta vision du rugby ?
Dans les îles, on fait plus du 7 en général. Avec le XV, j’ai découvert un rugby beaucoup plus stratégique. Aller en Nouvelle-Zélande m’a également permis de découvrir une autre culture du rugby. C’est vraiment une religion là-bas.
Il y a aussi le fait qu’en allant là-bas, j’évoluais dans une équipe de filles et ça aussi c’était cool. Ça m’a permis de découvrir le rugby autrement : quand tu es une fille et que tu dis que tu joues au rugby, on te rétorque généralement que c’est un sport de brutes alors que, là-bas, on te dit juste que c’est chouette !
Pourquoi ce regard différent ? Est-ce que les Néo-Zélandais ont un autre rapport au sport et aux femmes ?
En Nouvelle-Zélande, le sport fait partie de la culture. Quand on finit l’école à 15h, on est sur les terrains de sport jusqu’à 18-19h, que ce soit en athlé, en volley, au netball, au basket ou au rugby selon les sports choisis.
Tout le monde pratique un sport après l’école et le samedi c’est jour de match alors tout le monde est sur les terrains. La culture est vraiment différente autour du sport mais je pense malgré tout que le sport féminin, et notamment le rugby féminin, rencontre un peu les mêmes problèmes que partout ailleurs.
Même si le rugby est dans la culture, le rugby féminin a un peu plus de mal que le rugby masculin à se faire une place.
Tu as souffert de cette réputation de sport de brutes ?
Je n’en ai jamais trop souffert, je trouvais plutôt ça drôle quand les gens me disaient ça. Je ne suis jamais dit que, comme je jouais au rugby, j’étais un garçon.
Ça montrait simplement que j’étais une fille et que je pouvais faire ce que je voulais, ça ne changeait rien pour moi.
En 2017, tu quittes la Nouvelle-Zélande, cap sur la France. Tu t’installes à Dijon pour entamer des études de médecine et tu vas couper quelques temps avec le rugby. Pourquoi ?
J’ai coupé pendant un an parce que je m’étais fait les croisés lors de ma dernière année delycée en Nouvelle-Zélande. Je me suis dit que c’était un signe, qu’il fallait que j’arrête et que je me concentre sur mes études.
La première année, je n’ai pas eu le concours. J’ai redoublé ma PACES (Première Année Commune aux Études de Santé, Ndlr) et j’ai eu envie de reprendre le rugby parce que je savais que ça me ferait du bien.
À partir de ce moment-là, je me suis entraînée deux fois par semaine avec les Gazelles à Dijon. J’avais expliqué ma situation aux dirigeants en leur disant que je jouerais certainement les matches à domicile mais que, pour les autres, je viendrais peut-être si ce n’était pas trop loin.
Cette même année, j’ai été détectée pour faire les sélections chez les moins de 20 ans et j’ai été prise. J’ai hésité à y aller car cela signifiait rater tous mes cours pendant deux semaines et moins réviser avant le concours, mais je me suis dit qu’on ne savait jamais, que c’était peut-être la dernière fois que je serais sélectionnée pour ce genre d’aventure alors tant pis, j’allais assumer.
Finalement, j’ai participé à aux sélections et j’ai eu ma PACES, tout allait bien dans le meilleur des mondes !
Le rugby devient plus sérieux pour toi, les études aussi. Tu ne t’es pas demandé comment tu allais pouvoir concilier les deux ?
À cette époque-là, je ne m’étais jamais vraiment fait la réflexion. J’avais repris le rugby parce que ça me manquait et que j’avais envie de retrouver les terrains. Je ne pensais pas plus loin.
Je ne savais même pas qu’il y avait des sélections pour les moins de 20 ans. J’allais au rugby sans pression, juste pour me faire plaisir et je pense que ça m’a beaucoup aidée.
Pour moi, cette année-là, le rugby ce n’était que du plus.
Tu as réalisé, malgré tout, que tu avais probablement un talent certain pour la discipline ?
Il y a quelque chose qui s’est ouvert dans mon esprit, je me suis dit qu’il était peut-être possible d’aller chercher des trucs au rugby, ce que je ne m’étais pas forcément dit avant.
Moi, j’étais venue en France avant tout pour mes études, je savais que j’allais continuer le rugby parce que le sport a toujours fait partie de ma vie mais pas plus.
Depuis petite, il y a l’école et le sport, c’est un équilibre pour moi mais c’est vrai que cette sélection, plus le fait que je sois rappelée l’année d’après pour faire partie du pôle France, a fait que j’ai pensé qu’il y avait peut-être quelque chose à faire. J’étais contente, je me suis dit : « Pourquoi pas ? »
Tu n’as jamais pensé te consacrer uniquement au rugby pour aller au bout de cette envie ?
Je me suis souvent posée la question de savoir s’il fallait que je fasse un choix entre études et rugby. Mon entourage aussi me l’a posée. Beaucoup m’ont dit que ça allait être complexe : les études de médecine, c’est difficile, et sportive de haut niveau prend beaucoup de temps.
Lors de ma première sélection avec les moins de 20 ans, j’ai eu un entretien avec le staff et les responsables m’ont dit que, si jamais j’étais sélectionnée,ils ne me forceraient pas à venir parce que j’étais en PACES. Ils ne m’ont jamais mis la pression.
À ma connaissance, il n’y a qu’une seule personne qui a mené de front rugby de haut niveau et médecine, c’est Romain Loursac qui était médecin et au XV de France. À ce moment-là néanmoins, je ne le connaissais pas et je n’avais pas de référence pour pouvoir en discuter, pour savoir si c’était possible.
C’est quand j’ai vu que j’avais réussi à aller en sélection et à avoir ma PACES que j’ai pensé que, si je m’organisais bien, ça pourrait peut-être le faire, qu’il fallait tenter le coup.
Tu donnes l’impression de tout gérer sans pression, que tout se met en place avec facilité.
Non, non, je me prends beaucoup la tête ! Il y a plein de moments de doutes. Quand je suis en période d’examens et que la saison de rugby bat son plein, il m’arrive de me demander pourquoi je m’inflige ça, mais c’est cool parce que ça permet de vivre des choses incroyables comme participer à la Coupe du monde par exemple.
Au final, tout ça vaut tellement le coup !
À l’été 2020, trois ans après ton arrivée à Dijon, tu mets le cap sur Grenoble cette fois, où tu rejoins les Amazones. Comment ça s’est passé ?
Depuis mes premières sélections en moins de 20 ans, le coach de Grenoble m’appelait souvent pour discuter. Il m’avait fait comprendre qu’il était intéressé.
À la fin de ma PACES, j’ai eu envie de changer de club mais ça s’est avéré compliqué : en médecine, il n’est pas possible de changer de fac comme ça, car ce sont des concours, qu’il y a des quotas, que ta fac d’accueil doit t’accepter et que celle qui te laisse partir doit aussi être d’accord. La situation s’est finalement réglée en 2020.
Qu’est-ce qui t’a séduite chez les Amazones ?
Je connaissais deux-trois filles de Grenoble et j’étais allée visiter les infrastructures du club qui m’avaient beaucoup impressionnée. Ma sœur, qui avait, pour sa part, fait des sélections jeunes en moins de 18, avait également bien accrochée avec Grenoble.
Il est important, pour nous deux, de nous sentir bien à l’endroit où nous sommes et notamment avec ceux qui nous entourent. Nous faisons les choses au feeling et le feeling est bien passé avec les gens de Grenoble. Nous sommes arrivées là-bas toutes les deux en même temps.
Avoir la possibilité de vivre cette aventure sportive en famille quand on est, comme toi, très éloignée de son cercle proche, ça doit rassurer.
On ne s’en rend pas vraiment compte parce que, pour nous deux, il est normal d’être dans la même équipe. Quand je suis arrivée en France, et alors qu’elle n’y était pas encore, on s’était dit que l’on jouerait dans le même club.
Être ensemble, c’est génial. On partage les mêmes choses, elle comprend ce que je vis et inversement. Le partage est double.
Un tout petit peu plus d’un an après ton arrivée chez les Amazones, c’est l’équipe de France A qui fait appel à toi. Ta première cap c’est en novembre 2021 à l’occasion d’un test match face à l’Angleterre à Grenoble. Tu t’attendais à ce que ça arrive aussi vite ?
Lorsque j’ai été appelée pour monter avec le XV, c’était la période Covid. Certaines filles l’avaient attrapé et j’étais sur une liste complémentaire. Malgré tout, je trouvais que c’était énorme, j’étais supercontente et, en même temps, j’avais peur parce que c’était mon premier stage avec les grandes.
J’ai été très surprise d’apprendre que j’étais sur la feuille de match : c’était la première fois que j’étais appelée et c’était différent de ce que j’avais pu connaître jusqu’à présent.
J’étais hyper reconnaissante et je ne sais même pas comment expliquer ce que je ressentais, c’était un mélange de tout : d’excitation, de peur, de « Trop bien !» et de « Purée, les grandes c’est pas pareil ! »
Qu’est-ce qui te faisait peur ?
C’était me dire que tout cela allait un peu vite. Est-ce que j’étais vraiment prête ? Est-ce que j’avais vraiment le niveau ?
Et puis, je savais que j’étais là parce qu’il y avait des circonstances particulières, est-ce que je pourrais malgré tout revenir ? J’étais consciente que j’avais une chance et qu’il ne fallait pas que je la gâche.
Qu’est que ça t’a fait de porter le maillot bleu ?
Ça avait une grosse signification pour moi. Cette sélection est arrivée un peu plus tôt que ce que je pensais mais je ne me suis pas sentie arrivée par autant. Je me suis simplement dit que j’avais envie de revivre ça plein de fois.
Tout ça m’a donné l’envie de continuer à travailler pour porter ce maillot le maximum de fois possibles.
Comment s’est passé ce baptême du feu face aux Anglaises ?
C’était vraiment particulier parce que, à cause du Covid, il n’y avait personne dans le stade. L’ambiance était très spéciale : j’ai eu ma première Marseillaise dans un stade vide mais je savais aussi que, derrière les caméras, il y avait toute ma famille et tous les gens que je connaissais qui me regardaient.
C’était hyper fort en émotions tout comme de me dire que j’allais jouer contre l’une des plus grosses nations du rugby. Même si je n’ai pas eu beaucoup de temps de jeu, je me suis dit qu’il était impossible pour moi de ne pas revenir, qu’il était impossible que ce soit la première et la dernière fois que je jouais avec cette équipe.
C’était comme un amuse-bouche, j’ai compris que c’était vraiment ce que je voulais.
Tu vas très vite rempiler avec les Bleues pour le VI Nations. Est-ce que ça t’a permis de te rassurer ?
Tu ne te sens jamais arrivée dans ces sélections. Rien que le fait d’être en stage, tu es contente car c’est une sélection en soi.
Moi, perso, je ne me sens jamais complètement rassurée même si je me dis que c’est bon, ils me font confiance. De la confiance, j’en engrange aussi au fur et à mesure des stages avec le XV. Je commence à m’approprier le temps de jeu, je commence à connaître les filles, à être à l’aise avec tout le monde et je sens que dans mon rugby, ça suit mieux. Je suis plus relâchée et je me fais beaucoup plus plaisir qu’avant.
Je me sens beaucoup plus à l’aise mais rien n’est jamais acquis. Il faut travailler, montrer que tu as envie. Mais c’est sûr que plus ça va, plus on est à l’aise et plus on arrive à mieux jouer, c’est ça qui fait la différence.
Cette même année, il va y avoir une autre aventure, l’aventure suprême celle-là, une place en équipe de France pour disputer la Coupe du monde qui se déroule en Nouvelle-Zélande. Tu qualifiais cette perspective de rêve avant même d’apprendre que tu étais sélectionnée. Tu as été surprise de partir ou pas ?
J’étais super contente. Depuis le jour où j’ai appris que la Coupe du monde aurait lieu en Nouvelle-Zélande, ça a été un objectif dans ma tête.
Je ne l’avais confié à personne sauf à mes parents. Mon père m’avait dit : « Travaille et si tu y vas, c’est bien, mais tu es jeune, tu as le temps, tu verras ». Moi, dans ma tête, je me disais que ce n’était pas possible de ne pas y aller, qu’il fallait que j’en sois, qu’en plus ça se passait en Nouvelle-Zélande.
Ça a beaucoup joué sur ma motivation pendant toute cette préparation.
Tu as réussi à réaliser ce qui t’arrivait pendant la compétition ou tu as eu besoin de recul pour mesurer tout ce que tu venais de vivre ?
Je pense que c’est un mélange des deux. Quand j’étais là-bas, j’avais l’impression de redécouvrir tout ce que je connaissais déjà, c’était hyper fort en émotions. Je me souviens que la première Marseillaise contre l’Afrique du Sud à l’Eden Park, je me suis dit : « Meuf, t’es à l’Eden Park, en train de chanter la Marseillaise pour la Coupe du monde, qui plus est en Nouvelle-Zélande, pays du rugby, wahou, vas-y, fais-toi plaisir, c’est pour ça que tu as bossé, il n’y a plus qu’à… ».
Et puis tu réalises encore plus après, quand tu rentres chez toi. Tu passes alors d’un truc où tu vis avec plein de gens, où il y a plein de trucs qui se passent, à un lieu hyper calme. Tu regardes les photos et tu te dis : « Punaise, je viens de vivre un truc de fou ».
Quel a été, pour toi, le moment le plus marquant de ta Coupe du monde ?
De chanter la Marseillaise devant ma famille qui était dans les gradins. C’était hyper fort parce qu’on a l’habitude de vivre assez éloignés, ce qui fait que, les grands moments, on les vit rarement à côté les uns des autres.
Là, c’était un grand moment et j’ai eu la chance de pouvoir le vivre avec eux, c’était fou.
Tu as seulement 22 ans et déjà le bronze mondial autour du cou, tu savoures ?
Parfois, je m’en rends compte, d’autres fois, non. Mais ce qui est certain, c’est que ça m’a beaucoup donné d’envies et c’est ça le principal.
Je me suis rendu compte que c’est ce que j’aimais, ce que j’avais envie de faire et que c’était exactement pour ça que je travaille, que tout cet engagement, ce n’est pas pour rien.
Dorénavant, quand j’ai des petits coups de mous, je me dis qu’il faut que je m’accroche car ça vaut le coup au regard de tout ce que ça me permet de vivre. Il n’y pas à se poser de questions.
Tu vas continuer à t’accrocher pour poursuivre cursus universitaire et pratique sportive de haut niveau ?
Là aussi, j’ai des moments de doutes mais je sais que je trouverai toujours des solutions. J’ai la chance d’être dans une faculté de médecine où les responsables sont très compréhensifs, très à l’écoute.
Même s’il est parfois compliqué pour eux de comprendre que je vais mener les deux de front, ils font toujours en sorte que je puisse atteindre les objectifs que je me fixe.
Comment tu envisages la suite ? Quelles sont tes ambitions et sportives et professionnelles ?
Je veux faire partie de l’équipe de France le plus longtemps possible, jouer le plus de matches possible, gagner le plus de titres possible et notamment celui de championne du monde en 2025 avec les filles.
Je veux faire partie de cette équipe, vivre de grandes choses avec elle, faire du grand rugby avec elle. Même chose en club. Je veux vivre de grandes choses avec Grenoble et continuer à grandir avec notre équipe.
Pour le reste, je veux continuer à pouvoir concilier médecine et rugby à haut niveau et devenir médecin un jour. À la base, je voulais être chirurgienne mais c’est une spécialité assez prenante.
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