Lotte KopeckyLa petite surprise de la Grande Boucle

Lotte Kopecky, la petite surprise de la Grande Boucle
Elle est sans doute la sensation de ce Tour de France. Lotte Kopecky porte le jaune à merveille depuis son succès à Clermont-Ferrand. La Belge met son pays sur le devant de la scène du cyclisme féminin. Retour sur une carrière remplie de succès aussi bien sur route que sur piste.

Par Timéo Gomes

Publié le 29 juillet 2023 à 11h56, mis à jour le 31 juillet 2023 à 16h43

La Grande Boucle est l’épreuve où les titans du cyclisme s’affrontent, mais elle est aussi l’épreuve où les outsiders peuvent s’affirmer, regarder les plus grandes dans les yeux et leur dire : « Moi aussi je fais partie de la course maintenant ». Cette année, ce rôle est clairement attribué à Lotte Kopecky.

Pour la Belge, née le 10 novembre 1995 à Rumst, le vélo est clairement lié à l’enfance. Elle monte sur la selle pour la première fois à l’âge de 9 ans, sous l’impulsion de son frère qui l’initie au cyclo-cross. Elle intègre quelques années plus tard l’école TopSport, une école belge de sport études qui permet aux jeunes athlètes d’allier entraînements dans leurs sports respectifs et études scolaires plus classiques.

Pour intégrer le cursus de l’école, il faut choisir une discipline olympique, le cyclo-cross n’en étant pas une, Lotte Kopecky se voit dans l’obligation de tourner le dos à sa discipline de coeur et prend la voie du cyclisme sur route et sur piste. Celle qui allait mettre la Belgique au premier plan du cyclisme féminin était née.

Dès son début de carrière, Lotte Kopecky expose son talent au reste du monde. Après avoir gagné de multiples titres en catégories cadette, junior et espoir sur piste, elle devient championne nationale de poursuite en 2014, à seulement 19 ans. Ce premier titre sert de tremplin pour la coureuse anversoise, qui rafle tout au niveau national dans les années qui suivent, mais également à l’international.

En 2017, la Belge, accompagnée de sa compatriote Jolien D’Hoore se présente au départ de la course à l’américaine des championnats du monde de Hong-Kong, cette épreuve étant accessible pour la première fois aux femmes cette année-là. Les coureuses ne sont pas habituées à cette épreuve, la course est marquée par de nombreuses chutes. Le duo noir-jaune-rouge, lui, reste imperturbable et remporte la bataille. Une façon d’inscrire son nom dans l’histoire du cyclisme sur piste pour la Flamande.

Ce nom, il va continuer de briller. Au total, Lotte Kopecky comptabilise quatre titres de Championne du monde et quatre titres de Championne d’Europe dans trois disciplines sur piste. Et le CV va s’agrandir.

La coureuse belge a toujours mis un point d’honneur à tout autant concourir sur piste et sur route. Alors que donne t-elle sur le bitume ? Tout comme pour la piste, Lotte Kopecky se montre d’abord sur les Championnats nationaux des catégories jeunes. Seulement, l’Anversoise peine à concrétiser et remporter ses courses qui se soldent régulièrement par des deuxièmes ou troisièmes places. S’ajoutent à cela quelques blessures comme en 2017, une déchirure à la cuisse qui la prive des mondiaux, puis en 2018 une blessure à un coude.

Un début de carrière loin d’être catastrophique mais auquel il manque encore ce petit truc qui fait rayonner. Cette période ne va pas durer très longtemps.

Dès 2019, elle obtient son premier titre national en élite sur le contre-la-montre avant, l’année d’après, de réaliser le doublé dans la même compétition, la course en ligne et de nouveau le contre-la-montre.

Un succès national qui sonne comme un avertissement pour le reste du monde cycliste puisque, toujours en 2020, pour sa deuxième participation au Giro elle fait top 6 dans quatre étapes dont la septième qu’elle remporte, sa première victoire d’étape sur un grand Tour.

Depuis ce déclic, celle qui vient de Rumst déroule, pleine de confiance. L’an dernier, elle s’impose par deux fois sur la meilleure cycliste du monde, Annemiek van Vleuten alias Vleuty. Une première fois aux Strade Bianche et une deuxième fois au sprint sur le Tour des Flandres. Vleuty prend sa revanche durant la course en ligne des mondiaux, peu importe pour la Belge qui finit certes deuxième, mais qui rapporte sa première médaille à la Belgique depuis 1994 dans cette compétition.

Actuellement en course sur le Tour de France Femmes, Lotte Kopecky porte le maillot jaune depuis sa victoire sur la première étape à Clermont-Ferrand. Bien qu’il soit probable qu’elle le perde lors de la septième étape de ce samedi dans le Tourmalet, au profit de sa coéquipière SD-Worx Demi Vollering ou de l’illustre Annemiek van Vleuten, nul doute que la Belge à encore de jolis jours de succès devant elle, parmi les plus grandes de la discipline.

D'autres épisodes de "Cyclisme, dans la roue des sportives"

Vous aimerez aussi…

Emeline Delanis

Emeline Delanis : « L’athlé, c’était juste un loisir, je n’imaginais pas où ça allait me mener ! »

C’est l’athlétisme qui l’a choisie et non l’inverse. Emeline Delanis s’est mise à courir parce qu’elle était douée. Tout simplement. La jeune Francilienne, 24 ans, est rapidement montée en puissance… et en distance. Passée du 800 mètres au 10 000 mètres avec succès, double championne de France espoir 3000m steeple et 5000m en 2017, 3e aux Championnats de France élite l’an dernier, elle ne compte pas s’arrêter là et lorgne désormais du côté de la course sur route, mais aussi du marathon avec, dans un coin de sa tête, les Jeux Olympiques. Rencontre avec une fille endurante !

Lire plus »
Senda Berenson, celle qui a conjugué le basket au féminin

Senda Berenson, celle qui a conjugué le basket au féminin

Longtemps réfractaire à l’éducation physique, Senda Berenson s’est servie du sport pour renforcer sa constitution fragile. Devenue professeure de sport à Boston, elle s’est mise en tête d’y convertir ses élèves en les initiant à une discipline toute jeune, le basketball. Retour sur le parcours d’une pionnière qui a su saisir la balle au bond.

Lire plus »
Cyclisme

La Grande Boucle fait un pied de nez au Covid-19

Le Tour de France aura finalement lieu en août. Il est le seul événement sportif à être maintenu en 2020. Ni reporté ni annulé, la plus célèbre course cycliste prendra la route avec plus d’un mois de retard sur le calendrier, mais ça va rouler malgré tout. Les coureuses, elles, vont (encore) devoir patienter. Autant dire que le Tour féminin n’est plus envisagé.

Lire plus »
sport feminin

Le sport féminin ? En pleine lucarne !

L’été dernier, les records d’audience de la Coupe du monde féminine de foot et quelques mois plus tôt du Championnat d’Europe de handball féminin à la télévision ont prouvé que le public se passionnait de plus en plus pour les compétitions féminines. Et les dernières études ne font que réaffirmer cette réelle tendance. Pour autant, les jeux ne sont pas faits. Décryptage.

Lire plus »
Urafiki Juu, à l'assaut du Kilimandjaro !

Sophie Moreau, à l’assaut du Kilimandjaro !

Un an pour se préparer à gravir la plus haute montagne d’Afrique. C’est le défi que s’est lancée Sophie Moreau, entourée de ses coéquipiers « Passeurs d’espoir », pour mieux contrer le cancer du sein et aider la recherche. Départ en août prochain. Si on lui faisait la courte-échelle ?

Lire plus »
Aton

Aton, acteur, ex-héros du GIGN : « J’ai une copine qui soulève plus lourd que moi en haltérophilie, et alors ? »

On le connaît sous le nom de Philippe B., ancienne figure du GIGN, devenu Aton depuis sa reconversion dans le cinéma. Grand sportif, il mène sa vie comme un guerrier et tel que le lui a appris son père lorsqu’il était ado. Et guerrier ne veut pas dire macho. Pour lui, les femmes n’ont rien à prouver, surtout pas dans le sport. Et il sait de quoi il parle : son épouse est une ex-sportive de haut-niveau. Entretien (d)étonnant et en mode « Féral » à l’occasion de la sortie de son deuxième livre.

Lire plus »
Il était une fois… le BMX féminin

Il était une fois le BMX… féminin

Ce week-end ont eu lieu les Championnats de France de BMX Freestyle Park à Montpellier. Si les filles étaient en piste, il leur aura fallu quelques années pour s’imposer dans le monde des rideurs. L’occasion pour ÀBLOCK! de mettre en lumière les pionnières de la discipline. Entrez dans la “race“ !

Lire plus »
Maame Biney, la black short-track attitude

Maame Biney, la black short-track attitude

Elle est la première femme noire à faire partie de l’équipe olympique américaine de patinage de vitesse sur piste courte et le revendique haut et fort. Cette reine du 500 m, sa discipline préférée dans le short-track, est une étoile de ce sport fascinant, toujours le sourire aux lèvres et la foulée explosive. Maame Biney sait comme personne briser la glace.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner