« J’ai d’abord découvert le CrossFit et c’est en voulant m’améliorer que je me suis dirigée vers l’haltérophilie. Le CrossFit reprend une partie de ses mouvements et a ainsi fait redécouvrir l’haltéro qui avait été un peu perdu de vue. Pourtant, c’est un sport qui existe depuis les premiers Jeux Olympiques.
Pour moi, l’haltérophilie est vraiment un complément du CrossFit car je ne me verrais pas faire que ça. Il me manquerait le côté cardio. Mais ça me permet d’être meilleure techniquement et d’être plus juste dans mes mouvements. On est vraiment sur des efforts de puissance et dans la concentration, on ne transpire pas vraiment. On prend notre temps car il faut des récupérations entre plusieurs essais. On ne peut pas enchaîner les mouvements à l’inverse du CrossFit où l’on recherche endurance et intensité.
L’haltérophilie consiste à soulever une barre avec des poids en deux mouvements : l’arraché et l’épaulé-jeté. Mais ce sport n’est pas qu’une question de force. Sans la technique, on aura beau avoir de la force, on sera vite limité au niveau des barres. J’aime cette rigueur et cette exigence de précision. Ça m’aide à développer ma confiance en moi et à me fixer des cadres car je dois être absolument concentrée.
La première catégorie de poids est à 42 ou 45 kilos donc les pratiquantes féminines n’ont pas du tout des corps de grosses brutes comme on pourrait se l’imaginer. Le milieu de l’haltérophilie est très ouvert et assez équilibré entre les hommes et les femmes mais c’est vrai, qu’à l’extérieur, les gens ont des représentations un peu clichées : quand je dis à mes collègues que je vais à mon cours, ils sont à deux doigts de me dire que je vais soulever des frigos…
Les femmes sont souvent surprises de ce qu’elles peuvent faire car elles partent avec des a priori du style « Ah non, moi je ne vais pas pouvoir soulever lourd ! ». Mais elles se rendent vite compte qu’avec un peu d’apprentissage, de la technique, elles arrivent assez rapidement à soulever des charges correctes.
Le premier obstacle pour les femmes c’est de se sentir incompétente et le deuxième est d’avoir peur que leur corps change. Mais avant d’arriver à un corps masculin, il y a de la marge… Il ne faut pas s’imaginer avec un corps de monstre. Au contraire, ce sport permet de se renforcer au niveau du travail postural et du gainage, de la sangle abdominale. »
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