Le running virtuel, un sport bien réel

Running
En hausse depuis la crise sanitaire et les interdictions de rassemblement, les courses virtuelles sont un phénomène bien réel ! Deux tendances : participer à une course en extérieur depuis son lieu de vie ou s’équiper d’un home-trainer simulant un parcours. Du sportif occasionnel au professionnel, le running virtuel fait de plus en plus d’adeptes pour ses bienfaits physiques et son côté fédérateur.

Par Claire Bonnot

Publié le 07 juin 2020 à 13h28, mis à jour le 20 juin 2022 à 14h03

Le digital a bel et bien sauvé la mise aux confinés, tout déconfits de ne pouvoir continuer leur programme sportif en salle ou encore leurs compétitions. Pour ne pas perdre la forme et le moral, le sport virtuel a fait office de palliatif plutôt apprécié.

« Courir sur un tapis à la maison avec un coach virtuel, c’est une dopamine. Tu te prends au jeu, plus tu en fais, plus tu as envie d’en faire. Tu as enfin le temps d’être disponible pour ta vie perso, familiale, et ton objectif sportif   ! »

Olivier, 35 ans, marié, deux enfants, avait le projet depuis longtemps de se tenir à un emploi du temps sportif sérieux. Mais entre la vie familiale et le boulot, difficile de s’astreindre à un rythme efficace pour se remettre en forme.

Le sport virtuel ou comment garder la forme at home

Inscrit dans un club de rugby aux États-Unis où il vit, il s’est vu privé d’entraînements au moment de la pandémie.

Confinement oblige, le tapis de course est apparu comme la solution miracle pour conjuguer tous ses emplois du temps  : « Je voulais vraiment garder la forme et je m’étais mis à faire les « miracle mornings »   ; tu te lèves une heure plus tôt le matin pour faire des choses pour toi. Mon objectif était de faire du sport mais courir autour de chez moi, c’était compliqué et, entre 6 et 7 heures du matin, il faisait souvent froid. À la maison, tu es au chaud, dispo tout de suite et tout près de la famille. »

Running

Olivier a donc opté pour un tapis de course maison avec l’option du coach en image.

« C’est hyper motivant   : tu choisis un parcours avec des objectifs bien précis d’endurance, de fractionnés, de perte de poids par exemple – les endroits sont magnifiques, tu vas courir au bord de plage ou dans la montagne, j’ai fais Grand Canyon et les chutes du Niagara récemment – et tu suis un coach qui cours et te challenge en direct. C’est bien plus efficace que d’être tout seul. Avoir un prof permet de gérer son mental pendant l’effort et de continuer. C’est le gros plus de ce côté numérique ! »

Si le confinement lui a fait franchir l’étape du running virtuel at home, pour autant, le sport en extérieur reste indispensable : «  Ça ne remplace pas mes dimanches à vélo avec les copains, mais ça me permet d’avoir un entraînement régulier ! ».

Si le running virtuel a fait l’affaire pendant le confinement, il ne remplacera jamais l’adrénaline…

Côté runners pro, cette option «  jeu vidéo » qui a vu son utilisation grimper pendant le confinement est intéressante en terme de préparation physique : « Je pense qu’il y aura de plus en plus un usage technologique et numérique qui viendra s’immiscer dans la pratique sportive, note le champion d’athlétisme Christophe  Lemaître. En athlétisme, il existe de plus en plus d’appareils ou d’applications pour améliorer votre entraînement, pour aller chercher des petits détails pour progresser. Les simulateurs, par exemple, vont devenir petit à petit des éléments incontournables de la préparation d’un sportif dans certaines disciplines, et pas uniquement en ce qui concerne les sports mécaniques comme c’est déjà le cas. »

Une HD le saviez vousgimp

Si le running virtuel a fait l’affaire pendant ce temps inhabituel, il ne remplacera jamais l’adrénaline procurée par le terrain et la compétition. «  En ce qui me concerne, rien ne remplacera jamais le fait de courir sur du tartan, en avançant vraiment d’un point A à un point B. Sans compter que pour progresser, on a ce besoin de confrontation directe, sur la piste. Courir tout seul devant un écran peut-il me faire progresser ? Je ne crois pas. Cela peut simplement être utile lors d’une préparation pour mesurer l’état de forme », nuance Christophe Lemaître

Une pratique virtuelle qui s’est aussi étendue aux cyclistes avec le premier Tour de Suisse virtuel – diffusé en direct sur la chaîne L’Équipe – qui a réuni du 22 au 26 avril 2020 des coureurs professionnels sur leurs vélos d’intérieur. 

Les courses virtuelles participatives ou comment garder le lien avec les autres…

Avec l’annulation des grandes épreuves sportives, pandémie oblige, marathons ou Ironman, le digital vient au secours des sportifs chevronnés et des organisateurs.

Un exemple  ? La marque Puma s’associe à la plus grande communauté de runners de France, Sport Heroes, pour proposer une course digitale en extérieur post-confinement, le 10K Free To Race. Le principe ? Courir 10 km entre le 20 juin 00h01 et le 21 juin 23h59, où l’on veut, quand on veut, accessible à tous, partout en France.

Un classement en temps réels permettra aux coureurs de suivre leurs performances et de se challenger grâce à l’aide d’une montre connectée qu’il faudra donc se procurer.

D’autres courses virtuelles solidaires ont aussi fleuri avec la pandémie tel que la #UnitedWeRun by Asics dont le top départ a été donné le 16 mai dernier. Objectif : lever des fonds via un défi sportif.

Bref, du challenge solidaire et un plaisir partagé  !

#UnitedWeRun

C’est aussi un bon résumé pour la traversée virtuelle du Tennessee effectuée par l’athlète Virginie Duterme depuis le 1er mai dernier (photo ci-dessous).

Première Française à avoir traversé intégralement l’Himalaya népalais en 2017, Virginie Duterme a eu envie d’un peu de « fun » en cette période de confinement. Elle s’est donc lancée dans « The Great Virtual Road Race Across Tennessee 1 000 km ».

Soit un périple de 1021,68 km – la distance qui sépare la frontière de l’Arkansas de celle de la Virginie – à boucler d’ici le 31 août prochain.

Prendre des chemins de traverse… Parcourir « virtuellement » les chemins américains depuis chez soi  !

Virginie Duterme

«   Ça touche tout le monde, c’est très fédérateur.  Il y a des gens pour qui c’est un vrai challenge de sortir tous les jours et il y a des athlètes qui ont déjà parcouru la moitié du parcours. C’est très hétérogène. » expliquait-elle dans Ouest-France.

Plus de 18 000 coureurs de 77 pays différents tentent l’aventure de cette compétition virtuelle à travers (leurs) champs à disposition.

Pour Virginie Duterme, habituée des paysages à couper le souffle sur les toits du monde, il s’agit de s’offrir une escapade bucolique et sportive le long de la Sèvres en remontant jusqu’à Nantes. Chaque jour, en regardant son kilométrage, elle rêve des paysages lointains du Tennessee. Des paysages qu’elle a ainsi parcouru en virtuel comme les autres coureurs.

Un vrai tour du monde (virtuel) en 123 jours  !

Vous aimerez aussi…

Il était une fois le MMA… féminin !

Il était une fois le MMA… féminin

Le MMA s’organise. Légalisé il y a deux ans en France, le ministère des Sports vient de confirmer son affiliation à la Fédération française de boxe. La deuxième édition des Championnats de France devrait avoir lieu à la fin de l’année et ses moyens renforcés. Une occasion en or pour cette discipline d’Arts Martiaux Mixtes de restaurer une réputation sulfureuse. Mais qui sont les premières combattantes à s’être battues pour avoir le droit d’entrer dans la cage ?

Lire plus »
Il était une fois le water-polo… féminin

Il était une fois le water-polo… féminin

Les 22 et 23 avril, se terminaient les Playoffs du Championnat Elite Féminin de water-polo. À domicile, le champion en titre, Lille, a battu Mulhouse en finale. Hé oui, les poloïstes du LUC Métropole Water-Polo sont championnes de France pour la 9e fois ! Un palmarès impressionnant qui mérite de regarder un peu en arrière… pour se pencher sur l’histoire du water-polo féminin.

Lire plus »
Florian Grill : « Le challenge de la décennie, c'est de voir exploser le rugby féminin ! »

Florian Grill : « Le challenge de la décennie, c’est de voir exploser le rugby féminin ! »

Il est à l’origine d’une (r)évolution dans le rugby féminin. Engagé depuis des années pour le développement de la pratique féminine, qu’elle soit pro ou amateur, Florian Grill, président de la fédé de rugby, compte prouver que les filles en ont sous les crampons, notamment à l’occasion du Six Nations qui se joue en ce moment, mais surtout de la Coupe du Monde de rugby à XV qui aura lieu cet été en Angleterre. À ce stade, on le croit.

Lire plus »
Tamara Klink: « J’aurais pu trouver le bonheur dans d’autres domaines mais la voile et la course au large, c’est le moyen que j’ai trouvé pour l’atteindre. »

Tamara Klink : « Au milieu des icebergs, j’ai compris qu’il était possible d’être heureuse en étant seule, en étant femme. »

Elle tient bon la vague, la glace et le vent. Fin 2023, Tamara Klink, 27 ans, aventurière habituée des virées en solitaire à la voile, a jeté l’ancre dans un fjord groenlandais désertique, dans le seul but de se faire bloquer par les glaces. Huit mois d’une épopée transformatrice hors du commun, tout droit dans le sillage des femmes marins qui ont ouvert la voie. Rencontre chaleureuse avec une Brésilienne qui n’a pas froid aux yeux.

Lire plus »
Tassia : « J’ai tout de suite été douée en kayak, ça aide beaucoup à l’aimer ! »

Tassia : « Le kayak polo est un sport plus beau que brutal. »

Kayak-poloïste, quésaco ? Tassia Konstantinidis, la vingtaine énergique, est de cette espèce trop méconnue : une athlète de kayak-polo, discipline du kayak qui a porté l’équipe française féminine en championnat national, européen et mondial jusqu’au Graal : la première marche du podium des Championnats d’Europe 2021. Avec, à son bord, cette jeunette de l’équipe senior. Témoignage d’une sportive de haut niveau qui tient bon la pagaie.

Lire plus »
Marion Desquenne : « Dans le skate, tu rencontres des filles qui gomment leur féminité. C’est une sorte d’armure. »

Marion Desquenne : « Dans le skate, tu rencontres des filles qui gomment leur féminité. C’est une sorte d’armure. »

Elle est photographe et réalisatrice de documentaires. Son dernier film, « Bande de skateuses », est une épopée immersive sur l’explosion du skateboard féminin en France. Partie à la rencontre de plusieurs générations du milieu de la glisse sur bitume, Marion Desquenne en a rapporté un témoignage qui va au-delà de la simple pratique du skate et en dit long sur une société qui a encore du boulot en matière d’égalité des genres.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner