Si la boxe a mis du temps à s’ouvrir aux femmes, nombreuses sont celles qui n’ont pas attendu d’autorisation pour grimper sur les rings. Dès les années 1720, les combats à mains nus de la britannique Elizabeth Wilkinson Stokes régalent la presse. A l’époque, la boxe anglaise telle qu’on la connaît aujourd’hui n’existe pas encore. Les règles du Marquis de Queensberry ne furent rédigées qu’en 1865.
A partir de là, il faut attendre 1920, plus d’un demi-siècle, pour que le champion Andrew Newton dit « le professeur » fonde à Londres le premier club de boxe féminine. Que les femmes boxent, c’est une chose… Qu’elles le fassent en public en est une autre !
En 1926 à Londres, le combat de démonstration qui devait opposer Annie Newton, qualifiée alors de « meilleure boxeuse du monde », et la jeune mais prometteuse Madge Baker est tout bonnement interdit. Le maire du quartier de Hackney voit ce combat comme « une gratification des idéaux sensuels d’une foule d’hommes vulgaires ».
La Suède fait figure de pionnière en autorisant les tournois féminins, avant même que la discipline soit reconnue par l’Association Internationale de Boxe Amateur (AIBA) en 1998. La France lance les premières compétitions féminines la même année, l’Angleterre l’année suivante. La machine est lancée !
Des organisations comme Women’s International Boxing Association (WIBA) ou l’International Female Boxers Association (IFBA) voient le jour, respectivement en 2000 et 1997. Depuis, la boxe enchaîne ses premières fois : première Coupe d’Europe féminine en 1999, premiers Championnats du Monde amateurs en 2001 et première fois aux JO en 2012.
Là, à Rio, notre championne nationale, Sarah Ourahmoune, fut battue en finale des poids mouches par la Britannique Nicola Adam. Une médaille d’argent décrochée juste avant sa retraite et qui donnera des idées à plus d’une autre boxeuse dont Estelle Mossely qui deviendra la première boxeuse française championne olympique en 2016.
L’année 2016 verra une autre combattante d’exception (re)mettre les gants : deux ans après sa retraite, à 39 ans, la Lorraine Anne-Sophie Mathis remontait sur le ring, histoire de regoûter à l’adrénaline lors d’une rencontre à Oslo.
Intronisée en 2022 au Women Boxing Hall of Fame de Las Vegas, musée dédié à la gloire de la boxe féminine, Anne-Sophie Mathis a été 8 fois Championne du monde dans 3 catégories, super léger, moyen, mi-moyen. Elle est considérée comme la meilleure boxeuse française de l’histoire.
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