Le 3 mai dernier, Gail Falkenberg s’est rendue à Naples, en Floride. Elle y a disputé un match. Trois ans qu’elle n’avait pas touché une raquette : une éclipse et puis revient. Mamie Gail Falkenberg s’est décidée à rejoindre les courts, bon pied bon œil. La passion avant tout !
Pour l’occasion, elle a rencontré la Française Tiphanie Fiquet de cinquante-quatre ans sa cadette et 796e joueuse mondiale, qui ne lui a pas fait de cadeaux (ou presque) : deux 6-0…
« C’est certain que si je joue vraiment à 100 %, il n’y a pas du tout d’échange, a reconnu Tiphanie Fiquet dans Ouest-France, après la rencontre. Je l’ai fait un peu jouer, je voulais que ce soit sympa pour elle aussi. »
La joueuse de 20 ans qui avoue dans Tennis Actu : « Je croyais que c’était une blague, un canular ! En fait, avant que je la joue, quand j’ai vu le tableau, je n’étais pas du tout au courant. C’est mon entraîneur qui m’a appris son âge (…) Sur le court, je me suis senti un peu mal car je l’avais vu sortir de la voiture où elle avait du mal à marcher et je ne voulais pas totalement gâcher son plaisir (…) J’ai joué et j’ai passé du bon temps avec elle sur le terrain. C’était sympa et j’ai discuté avec elle à la fin. C’est vraiment une passionnée ! »
Même si elle n’a jamais fait partie des meilleures tenniswomen du monde, Gail Falkenberg est une ancienne très bonne joueuse. Pratiquant le tennis sur le tard, Gail Falkenberg a 38 ans lorsqu’elle commence les compétitions et 40 ans lorsqu’elle réussit à se hisser au 360° rang mondial.
Entraineure des équipes féminines et masculines de tennis à l’Université de Floride, elle lâchera la raquette, en 2003, pour s’occuper de sa mère souffrante et fera son come-back huit ans après. Avec le désir fou de revenir sur le circuit pro féminin.
Résultats des courses : Trente-deux défaites en cinq ans puis (enfin !) une victoire inattendue, miraculeuse et sans appel contre la joueuse de 23 ans, Rosalyn Small, en 2016 : 6-0, 6-1. Et de devenir l’attraction du moment : « Je ne pensais pas que le monde deviendrait fou sur une victoire en qualification », dira-t-elle. Elle a alors 69 ans.
Un triomphe avec des lendemains qui déchantent pour Gail Falkenberg qui enchaînera sur vingt-trois défaites avant d’arrêter sa course à la victoire, il y a trois ans. Puis de revenir, le 3 mai dernier.
Et même si elle n’a pas déjoué le destin en battant la jeunette d’en face, cette super-granny du tennis a l’optimisme chevillé à la raquette : « J’ai 74 ans, mais je suis en super forme ! À part mes genoux, un peu fatigués, tout va bien. Je ne fume pas, je ne bois pas, je ne prends pas de drogue… Je continuerai à jouer jusqu’à ce que mon corps me dise stop. Je peux encore gagner un match pro. »
Le tennis l’a prise dans ses filets, elle ne renoncera pas : « Je retrouve progressivement mon niveau, il faut simplement que je joue plus, dit-elle. Je vais continuer à travailler. Il faut rester positif pour avancer et s’améliorer. »
Gail Falkenberg ? Une nana ÀBLOCK!