Elhem Mekhaled « Mon objectif, c’est de devenir championne du monde ! »
C’est un combat qu’elle attend avec impatience. Ce 20 juillet, la boxeuse Elhem Mekhaled qui a pris pour habitude de monter sur le ring en robe à paillettes, affrontera la Britannique Chantelle Cameron à Birmingham. Pour ce face-à-face, la Française de 33 ans a dû monter de deux catégories, motivée par l’enjeu : décrocher la ceinture WBC par intérim. Rencontre avec une fille qui ne s'avoue jamais K.O. !
Par la rédaction d'ÀBLOCK! en partenariat avec Matmut
Publié le 17 juillet 2024 à 17h13, mis à jour le 21 juillet 2024 à 12h00
Tu as découvert la boxe complètement par hasard. C’était en 2007, tu as 16 ans et, à la faveur d’une fête scolaire, tu décides de monter sur le ring mobile de Bob M’Bayo, un ancien champion de France des poids moyens devenu éducateur sportif au Boxing Club de la MJC de Vaulx-en-Velin, ta ville natale…
C’est ça. C’étaità l’école Paul Langevin et j’accompagnais mon petit frère à une fête de fin d’année scolaire. J’étais avec une copine. Quand j’ai vu le ring mobile, j’ai eu envie d’essayer, elle non.
Heureusement, il y avait un garçon qui, lui aussi, voulait tester mais il n’avait pas de partenaire. J’ai mis les gants avec lui et, plus tard, Bob m’a dit que je l’avais roué de coups ! À l’issue de la journée, Bob, toujours lui, m’a proposé de venir à la MJC en me disant que j’allais aimer la boxe et j’ai décidé de me lancer.
Qu’est-ce qui t’a attirée sur le ring ce jour-là alors même que ta copine refusait d’y aller ?
La boxe, jene connaissais pas du tout, je ne savais pas dans quoi je me lançais !Si j’ai sauté le pas, c’est simplement que mon père m’a toujours dit : « Quand tu as envie de faire quelque chose, fais-le, n’attends pas après les autres, sois indépendante ».
Me retrouver sur un ring à me battre pour gagner, c’était un peu le reflet de l’éducation qu’il m’a donné : en boxe, comme dans la vie, il faut se battre pour y arriver. C’était également le reflet de ma personnalité : j’avais cette envie de gagner, cette envie que mon père soit fier de moi.
Bob M’Bayote trouve des qualités indéniables pour la boxe et tu te décides à rejoindre les rangs de la MJC. Qu’est-ce qui t’a poussée à franchir le pas ?
Avant de pratiquer la boxe, j’avais fait du handball, de la gymnastique également. La boxe, c’était différent. Je me suis d’emblée sentie bien. Lorsque je suis montée la première fois sur le ring de Bob et que j’ai enfilé les gants, j’ai compris qu’il fallait que je me batte, mais je n’avais pas peur. Ça, ça a joué.C’est pour ça que j’ai décidé de continuer.
La boxe est un sport individuel, je ne peux compter que sur moi ; les fautes, c’est moi qui les fait, pas les autres. Sur le ring, je suis seule même si, évidemment, j’ai une équipe avec moi.
Pour la petite anecdote, lorsque je suis allée à la MJC, je cherchais Bob, je ne l’ai pas trouvé et je me suis retrouvée en full contact pendant un an ! Ça, c’est une discipline que je n’ai pas du tout aimée car on utilise beaucoup les jambes et je suis assez flemmarde de ce côté-là. Je n’ai finalement retrouvé Bob que l’année suivante et c’est à partir de ce moment-là où tout a vraiment démarré pour moi. J’ai été sacrée championne de France en pré-combat dès la première année, un titre pour lequel il y avait peu d’opposantes.
Le fait que la boxe soit un sport à dominante masculine, un sport également dans lequel on prend des coups n’a jamais été un frein pour toi ?
Non, parce qu’à cette époque, j’étais un peu un garçon manqué, je m’habillais tout le temps en survêtement,tant et si bien d’ailleurs qu’un jour mon père m’avait demandé si je ne voulais pas m’habiller un peu en fille !
Ceci étant, quand j’ai commencé, j’ai rapidement réalisé que j’avais un petit triceps qui commençait à sortir de mon bras. J’ai commencé à le cacher, ça faisait trop musclé pour moi jusqu’à ce que je réalise que j’avais besoin de ces bras musclés sur le ring. À partir de ce moment-là, je ne me suis plus cachée, quitte à recevoir des réflexions sur mes formes.
Pour ce qui est des coups en revanche, je ne me suis jamais posé la question. Mon premier entraîneur était un ancien boxeur amateur et il m’a beaucoup fait travailler la technique afin que je puisse au maximum esquiver les coups.
Absolument pas, il s’en fichait ! Je faisais du sport et pour lui, c’était ça le plus important.
Au tout début, au club, vous n’êtes que deux filles et ce n’est pas toujours évident. Vous n’avez pas de traitement de faveur. Alors, même si tu as du mal à suivre la cadence, tu sers les dents, tu encaisseset tu progresses. Comment s’est passée ton intégration?
C’est vrai, qu’à l’époque, il y avait des différences entre les filles et les garçons, mais il fallait suivre, faire comme tout le monde et ça correspondait bien à ma mentalité, je ne voulais pas être différente des hommes. Quand, parfois, le coach me disait de faire cinq pompes et qu’il en demandait dix aux garçons, j’essayais moi aussi d’en faire dix.
Pour le reste, mon intégration s’est très bien passée. Je savais que j’arrivais dans un monde de garçons et je m’adaptais. Par exemple, je ne portais jamais de brassières ou de mini-shorts, pour ne pas que l’on me regardeautrement que comme une boxeuse. Je me souviens qu’une fois, je m’entraînais en duo avec un garçon, il était face à moi et d’un coup, il a fait un geste avec sa langue comme peuvent le faire les garçons dans un contexte autre que sportif, ça m’a marqué. Je n’avais pas réellement compris sa signification à ce moment-là car j’étais jeune, sinon je l’aurais remis à sa place.
C’est néanmoins la seule chose négative que j’ai vécue, pour le reste, j’ai toujours été intégrée, respectée. C’était un club avec une atmosphère familiale et moi, j’étais un peu la petite sœur. Je suis restée là-bas un an, un an et demi, avant d’arrêter la boxe.
Oui, j’ai arrêté parce que j’ai rencontré un garçon. C’était ma première histoire d’amour et il voulait que je laisse tomber la boxe. Quand j’allais m’entraîner, il me disait : « Tu vas à la boxe, moi je vais aller voir des filles pendant ce temps-là ! ». Vers 20 ans, j’ai mis un terme à cette relation pour pouvoir reprendre mon sport comme je le voulais.
Ça coïncidait également avec la fin de tes études et ta rencontre avec la Matmut, ton futur employeur et partenaire…
Oui, j’ai eu un bac S et, au début, je voulais être kiné. Le souci, c’est qu’il fallait être dans les cent premières pour pouvoir intégrer une école à Lyon, sinon il fallait que je parteailleurs or, j’étais persuadée que ce fameux garçon dont j’étais amoureuse ne me suivrait pas.
J’ai bifurqué pour devenir infirmière, mais je n’étais pas motivée plus que ça alors je suis allée travailler chez McDonald, j’ai fait de l’intérim, des ménages, agent de sécurité…
À un moment, je me suis interrogée pour savoir quels étaient les secteurs qui fonctionnaient le mieux et j’ai trouvé les assurances, la banque et l’immobilier. Je me suis orientée vers un BTS en alternance et c’est à ce moment-là que j’ai commencé avec la Matmut qui, par la suite, m’a embauchée.
C’est à partir de ce moment-là que tu commences à nourrir de vraies ambitions sportives ?
Tout s’est fait sans que je sache réellement où j’allais. Je ne me suis jamais dit que je boxais pour être championne de France ou championne du monde. Je suis venue à la boxe simplement parce que je savais que j’avais des qualités pour pratiquer ce sport.
Lorsque je suis revenue, à 20 ans, après une courte pause, j’ai rencontré un entraîneur qui m’a envoyée d’emblée aux Championnats de France. Je me suis arrêtée en 16e de finale, puis, l’année suivante en 8e et ainsi de suite, jusqu’à la saison 2015 où je disputela finale face à Estelle Mossely.
Chaque année, je sentais que je progressais et que j’apprenais, et c’est en enchaînant les victoires que je me suis réellement rendu compte que c’était bien d’aller chercher des titres, comme lorsque j’ai décroché ma première ceinture de championne de France,en 2017.
Durant ton parcours, tu vas combattre et sous la bannière de la France et sous la bannière de l’Algérie, le pays natal de ta mère. En 2015, d’ailleurs, tu remportes la médaille de bronze en moins de 60kg lors des Jeux Africains de Brazzaville. Qu’est-ce qui motivait ton choix de combattre ou pour l’un, ou pour l’autre ?
J‘ai commencé en amateur, j’ai participéauxChampionnats de France et un jour, c’était en 2011 si je me souviens bien, on m’a demandé si je voulais faire partie de l’équipe nationale d’Algérie. En équipe de France, il y avait Estelle Mosselyqui boxait dans la même catégorie que moi, c’était compliqué. L’Algérie était plus accessible. Si je devenais championne d’Algérie, je pouvais intégrer l’équipe nationale.
Sous ce maillot, j’ai commencé à faire des combats internationaux, ce que je n’avais pas fait jusqu’alors, je suis allée au Cameroun, en Serbie… Et, en 2015, je décroche le bronze lors des Jeux Africains. Il y avait une participation aux Jeux olympiques pour Rio en jeu. Ça ne s’est pas fait : pour les hommes, toutes les médailles étaient qualificatives, pour les femmes, seul l’or l’était et il n’y avait que trois catégories de poids représentées.
L’année suivante, en 2016,tu décides de passer professionnelle. Pourquoi ?
J’étais et je suis salariée. Pour combattre avec l’équipe d’Algérie, il fallait que je pose des congés, parfois sans solde.La Matmut était déjà mon sponsor et me le permettait mais je n’avais pas de salaire à la fin du mois. Aussi, j’habitais en France, c’était compliqué.
Malgré tout, au début, je ne voulais pas passer pro parce qu’en pro, les filles ne portent pas de casque alors qu’en amateur, si. J’ai décidé de renoncer à la boxe mais, au bout d’une semaine, ça m’a manqué. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de franchir le pas et de passer pro, parce que je n’avais plus le choix.
Pour autant, passer professionnelle, ne veut pas dire que la boxe te fait vivre. Tu es obligée de combiner sport et travail. Tu es gestionnaire de sinistres pour la Matmut du lundi au vendredi et tu t’entraînes tous les soirs en sortant du travail. Ton employeur est à tes côtés depuis le début…
Même s’il m’arrive de gagner un billet pour un combat, je ne vis pas de la boxe, j‘ai un métier à côté et c’est ce que j’aime aussi : garder les pieds sur terre, avoir une vie de femme active. Si je n’avais pas eu la Matmut à mes côtés, je n’en serais pas où j’en suis aujourd’hui.
Lorsque j’étais en BTS, j’allais faire régulièrement mes combats en Algérie. À la Matmut, on était deux élèves en stage et, malgré ça, c’est moi qu’ils ont gardée. J’étais étonnée, je me disais que je les ennuyais avec ma boxe mais, finalement, ça ne semblait pas leur poser de problème, au contraire.
J’étais encore amateur lorsque je leur ai demandé s’ils pouvaient m’aider via un partenariat. J’ai dû constituer un dossier et faire mes preuves, leur montrer que je méritais leur confiance, que j’étais motivée et ils ont fini par accepter.
Désormais, grâce à l’aide financière que la Matmut m’apporte, je peux enfin me préparer en étant sereine.
Oui. Le sport a toujours fait partie de mon éducation, il est partie intégrante de mon emploi du temps, de mon quotidien et ça a toujours été comme ça. L’entraînement, c’est un peu mon deuxième travail comme le dit mon père. C’est une habitude.
La seule fois où j’en ai eu marre, c’était pendant le confinement. Je m’entraînais dans le sous-sol de ma copropriété, au niveau du garage. Les gens garaient leur voiture, moi j’étais en train de sauter, de courir… J’avais même installé un sac de frappe dans la deuxième chambre de mon appartement. J’étais déterminée parce que je savais qu’il y avait un Championnat du monde qui m’attendait. J’avais signé en janvier mais, malheureusement, ça a été reporté et ça a fini par me passer sous le nez. J’étais saoulée et j’ai eu envie de mettre un terme à tout ça.
Avant d’évoquer ce combat, il faut parler de tes débuts en pro.Ton premier combat c’est le 12 novembre 2016, tu bats la Française Jacinthe Berenguer à Montpellier. Tu enchaînes, début 2017, avec deux succès, l’un contre la Serbe Valentina Keri, l’autre sur la Française Bilitis Gaucher et, en mars, tu deviens championne de France des super-plumes après une victoire sur Wendy Vincent.On a la sensation que tout s’accélère pour toi et que, grâce à ce choix, tu accèdes à une autre dimension.
C’est ça, j’ai été trois fois championne de France. Par la suite, mon entraîneur m’a dit qu’on allait viser le titre EBU, le titre européen donc. Tout s’est fait assez rapidement mais il est vrai que, chez les filles, on est moins nombreuses.
Ce titre européen, tu le décroches en décembre 2018. Tu es sacrée championne à Vaulx-en-Velin, chez toi, après ta victoire sur une autre compatriote, Marina Sakharov. C’est un souvenir marquant dans ta carrière ?
Oui. J’étais contente parce qu’on avait rempli la salle. Moi qui avais toujours été actrice des premiers combats, j’étais cette fois dans le dernier, le combat vedette. Il y a également aussi le fait que ça se passait à la maison et que je me battais pour une ceinture.
Au bout, il y a eu une victoire et ça reste un très très bon souvenir. C’est un combat, qui plus est, qui m’a ouvert des portes parce que ce titre-là m’a permis d’être classée dans une fédération, ce qui m’a autorisée, ensuite, à combattre pour le titre intérim.
Ce combat pour le titre de championne du monde par intérim WBC a lieu moins de quatre mois plus tard. Tu sors victorieuse de la Brésilienne Danila Ramos à Barcelone.
Oui, le titre WBC intérim, il faut savoir que c’est une sous-ceinture, celle qui est juste après la ceinture de championne du monde. La décrocher permet d’être challenger officiel, ce qui signifie que la championne en titre ne peut pas t’esquiver.
Celle de Danilaou de moi qui gagnait ce combat devait, par la suite, boxer celle qui détenait la ceinture. Et c’est ça qui m’a énervée d’ailleurs parce qu’après ce titre, j’ai longtemps attendu ce rendez-vous, or on m’a fait tourner en rond parce que je n’avais pas de promoteur.
Effectivement, la détentrice de la ceinture repousse le combat pour affronter d’autres adversaires, puis quand la date est enfin fixée, elle attrape le Covid. Pour toi, l’histoire s’arrête-là et tu envisages une fois encore de tout plaquer. Tu en as marre des combats montés à la dernière minute. Qu’est-ce qui t’a fait remonter sur le ring ?
C‘est le destin qui a bien fait les choses. À ce moment précis de ma vie, j’avais rencontré quelqu’un et j’ai pensé que comme je n’avais pas l’opportunité que j’attendais dans la boxe, c’était peut-être le moment de fonder une famille. Sauf que, une Américaine, Sarah Fina, me contacte par mail pour me proposer de boxer Delfine Persoonà Dubaï. Delfine est une fille difficile à boxer parce qu’elle a un énorme débit de coups mais elle a 50 combats pros à son actif, elle est très bien classée et les gens l’estiment
On était début avril, le combat était au mois de mai et mon entraîneur accepte la proposition. Ce combat, c’était un peu ce Championnat du monde que j’attendais depuis des années, je n’avais absolument rien à perdre. J’accepte le combat à la condition de toucher 50 % de la prime mais, quand la poisse est là…
J’avais trois semaines pour me préparer, on part pour Dubaï, je fais la pesée et, la veille du combat, on apprend qu’il est annulé en raison du décès d’un émir. Si je n’avais pas touché une partie de ma prime qui comblait mes sacrifices financiers, je crois que j’aurais pleuré !
Oui. Le dimanche, je reprends l’avion pour rentrer en France et, lorsque je suis en escale en Turquie, je reçois un coup de fil pour m’avertir que le combat aura finalement peut-être lieu le lendemain. Comme j’avais touché une partie de ma prime, les organisateurs n’avaient aucun intérêt à annuler le combat sauf à perdre de l’argent.
Finalement, le lundi, il y a réunion pour décider si on le fait ou pas ; le mardi, on m’avertit que le combat est bel et bien annulé ; le mercredi, je suis en train de manger un falafel,quand on m’apprend que le combat est finalement maintenu mais qu’il aura lieu le samedi à Abu Dhabi !
J’ai arrêté de manger mon falafel, j’ai refait un régime pour perdre le kilo que j’avais pris et j’y suis allée.
Tu t’inclines au terme d’une belle bataille, la première défaite de ta carrière…
J’aurais pu mieux faire mais avec trois semaines de préparation et une semaine de report, j’estime en effet que j’ai livré une belle bataille, très technique en plus.
C’est ce qui t’a donné envie de poursuivre ?
Après ce combat, ce sont les gens qui m’ont dit que je ne devrais pas arrêter la boxe, même mon adversaire me l’a dit. Tout cela m’a reboostée, d’autant plus que l’Américaine qui m’avait contactée pour le combat a proposé de signer avec moi, en qualité de manager.
J’ai dit ok à une condition : qu’elle me trouve le Championnat du monde que j’espérais depuis des années parce que j’en avais marre de l’attendre. Elle m’a dit que ce serait compliqué mais qu’elle allait tout faire pour, et c’est comme ça que j’ai continué.
En février 2023, autre grand rendez-vous, tu te retrouves face l’Américaine AlyciaBaumgardner dans l’enceinte du Madison Square Garden à New York. En jeu, un combat pour les cinq ceintures majeures de championne du monde des poids super-plumes (WBC, WBO, IBF, IBO, WBA). Boxer au Madison Square Garden, cinq ceintures en ligne de mire, tu vis ça comment ?
C’était magnifique, j’étais très contente. Sans être prétentieuse, je crois être la seule Française à avoir fait ça.
Le combat va durer dix rounds très intenses et tu vas t’incliner aux points. Il t’en reste quoi de ce face-à-face ?
J’étais déçue du résultat et quand les gens me disaient : « Oui, mais tu as boxé au Madison Square Garden », je leur répondais que je m’en fichais, que ce soit à New York ou à Vaulx-en-Velin, ce qui m’importe c’est de gagner les ceintures. Je n’étais pas loin. J’ai commis une erreur au troisième round, j’étais sur sa droite alors que mon entraîneur m’avait dit d’éviter…
Par la suite, lors d’un combat, elle a été déclarée positive à deux stéroïdes mais ça, c’est sous-réserve et c’est surtout une autre histoire.
En tout cas, ce combat face à Alyciaa renforcé ma détermination. Que ce soit contre elle ou Delfine, ces deux défaites ont finalement été ce que je qualifierais de belles défaites, des défaites qui m’ont permis de m’évaluer et de montrer que j’étais capable.
La prochaine adversaire sur ta route c’est une Britannique, Chantelle Cameron, ça va se passer le 20 juillet à Birmingham et au bout, il y a la ceinture WBC par intérim. Comment tu te sens à l’approche de ce combat ?
J‘ai hâte parce que c’est ce que je voulais : un combat de niveau mondial et de l’enjeu. Pour pouvoir boxer Chantelle, je monte de deux catégories mais je sais que lorsque mon entraîneur accepte un combat, c’est parce qu’il est convaincu que je suis capable de le remporter.
Je pense en revanche que Chantelle ne me prend pas au sérieux donc que ça va être une belle surprise !Pour bien préparer cette rencontre, je me suis entraînée la semaine dernièreavec Delfine. Je me dis que si je mets bien en place la stratégie que l’on a élaborée sans refaire la même erreur que face à Alycia…
Tu débarqueras sur le ring en robe comme tu as pris l’habitude de le faire ?
Oui, on va préparer une surprise pour cette occasion.
C’est important pour toi de te présenter en robe, de montrer que l’on peut être boxeuse tout en étant féminine ?
Oui. C’est venu spontanément. J’ai compris qu’avec les réseaux sociaux, la visibilité était quelque chose de très important pour les sponsors et le reste, que je pouvais aussi faire passer un message : la boxe, c’est aussi pour les femmes. Un jour, je me suis dit que ce serait sympa de faire des photos en robe et, quand je l’ai essayée, je me suis dit pourquoi ne pas monter sur le ring avec ?
Je décidé de tenter le coup le jour du combat au Madison Square Garden. Le problème c’est que, pour que je puisse l’enlever facilement, la robe avait été retouchée avec un scratch, ce qui avait mangé un peu de tissu. Quand je l’ai essayée dans les vestiaires, le scratch s’est ouvert au niveau de la poitrine et j’ai soudain eu très peur que cette mésaventure ne m’arrive aussi dans la salle. J’ai failli renoncer puis je me suis lancée et ça s’est super bien passé.
En sortant des vestiaires, j’entendais des mecs me lancer des « Love you baby », j’étais morte de rire, ça voulait dire qu’ils adhéraient. Quelques mois plus tard, lors d’un combat à Créteil, un monsieur m’a demandé si j’allais faire la même chose… Cette robe, ça devient un peu ma marque de fabrique.
Ta marque de fabrique, celle de ton engagement aussi, toi qui conçoit la boxe comme un vecteur d’émancipation pour les femmes…
Ça fait des années que je pratique mais, à mes débuts, je me souviens déjà de papas qui ne voulaient pas que leurs filles fassent de la boxe parce que c’est un milieu dans lequel il y a beaucoup de garçons, parce qu’ils craignent qu’elles ne finissent par leur ressembler, qu’elles aient de gros bras… Tout cela, ce sont des clichés : à partir du moment où tu te respectes, tu pratiques ton sport et personne ne va venir t’embêter.
Au fond de moi, ça bout, je suis déterminée. L’objectif c’est la victoire et, s’il y a victoire, soit elle demande sa revanche, soit je boxe la numéro 1. L’objectif est de devenir championne du monde pour commencer, puis de récupérer toutes les ceintures, pourquoi pas, mais c’est un programme dense avec beaucoup à faire.
Quoiqu’il en soit, si je perds, je continuerai à m’entraîner et j’aurai une autre opportunité. Je ne lâche rien.
Après dix reprises intenses, Elhem Mekhaled (17 v, 3 d) a finalement été battue par décision majoritaire (95-95, 99-92, 98-92) par Chantelle Cameron (18 v, 1 d) pour le compte du titre Mondial WBC par intérim vacant des super-légers.
Le come-back de l’instant philo, un fait de société fédérateur, un questionnaire express pour handballeuse qui ne rigole pas, une nouvelle question qui tue, une rugbywoman forte et engagée ou une multi-sportive à l’emploi du temps bien chargé, c’est le meilleur de la semaine sur ÀBLOCK!.
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