« Donnons des Elles au vélo J-1 »Ces cyclistes qui sont sur la route toute la sainte journée…

Donnons des ailes au vélo
Six ans qu’elles avalent des kilomètres. Six ans à se faire les mollets sur les routes de France, les mêmes routes que celles empruntées par la Grande Boucle. Ces filles-là donnent de la voix sur deux roues pour démontrer que le sport se conjugue aussi au féminin. Cette année, ces cyclistes militantes sont treize à pédaler pour la bonne cause. Et on est ÀBLOCK! avec elles !

Par Valérie Domain

Publié le 14 août 2020 à 18h38, mis à jour le 11 septembre 2024 à 17h16

Il leur reste six étapes avant qu’elles ne franchissent la ligne d’arrivée sur les Champs-Élysées le 20 août prochain, sur les coups de 13h. Depuis le 29 juillet, l’équipe de « Donnons des Elles au vélo J-1 » pédale pour démontrer que la petite Reine est aussi une histoire de femmes, réalisant les trois semaines d’étapes du peloton professionnel masculin. Fin août, le Tour de France s’élancera sur leurs traces.

Donnons des ailes au vélo
©Marie Istil Photo

Premiers coups de pédale en 2015 pour cette asso qui n’en finit plus de grimper. Objectifs affichés : pousser les femmes à monter en selle et faire renaître le Tour de France au féminin. À l’initiative de cet audacieux pari : Claire Floret, cycliste amateur du Club de Courcouronnes.

Lors de la première édition, seules trois coureuses se trouvaient sur la ligne de départ. Depuis, elles sont une quinzaine à se serrer les coudes pour la bonne cause : « L’équipe change chaque année, explique Claire Floret. Cette fois, nous sommes treize cyclistes amateurs, de différentes nationalités, entre 23 et 41 ans. »

Donnons des elles au vélo
©Marie Istil Photo

Ni chrono, ni dossard, ni concurrence, l’heure n’est pas à la compet’ mais à la revendication : « Ce n’est pas une course, mais un projet militant, prévient Claire Floret. Même s’il a évolué, le cyclisme féminin se démocratisant heureusement de plus en plus, notre message est simple : nous, les femmes, on peut, et on sait rouler ! »

Une idée qui a fait son chemin. Le directeur du Tour de France, Christian Prudhomme, a annoncé une course par étape féminine en 2022. Un Tour de France au féminin à qui il ne manquera que le nom : « Pour des questions juridiques, il ne pourra pas s’appeler comme le Tour, mais peu importe, s’exclame Claire Floret, ce qui compte, c’est que les filles puissent enfin montrer ce qu’elles savent faire lors d’une course professionnelle médiatisée. »

Donnons des elles au vélo
Claire Floret... ©Marie Istil Photo

Une course qui devrait se dérouler durant une semaine, à la fin de la Grande Boucle masculine, sur 120/150 kilomètres, comme un passage de témoin entre les hommes qui arrivent et les femmes qui partent : « Symboliquement, c’est important, confie Claire Floret. Lorsque le Tour s’arrête, il y a toujours une nostalgie qui s’installe. Là, le feuilleton ne sera pas terminé. »

Une belle reconnaissance pour Claire l’activiste : « Depuis cette annonce, nous ne sommes plus le poil à gratter, on travaille main dans la main sur ce projet. Du coup, les médias, les municipalités sont plus disponibles. Ces prochaines années, on continuera de rouler sur le tracé, mais dans le but de « chauffer la salle » afin de faire la promo des collègues pros qui arrivent ! »

Donnons des ailes au vélo
©Marie Istil Photo

Obtenir ce que l’on revendique, est-ce que ça change la donne ? « On n’aura plus besoin de se battre pour ça, c’est vrai, relève Claire, mais on a toujours le développement du cyclisme féminin à cœur. Et puis, on souhaite s’intéresser aux enfants, créer des animations pour sensibiliser les petites filles. Et au cyclisme santé aussi. Nous avons déjà travaillé avec des femmes qui avaient des cancers du sein par exemple et qui ont pu faire une vingtaine de kilomètres avec nous. »

Donnons des ailes au vélo
Donnons des ailes au vélo J-1...©Marie Istil Photo

Reste la fierté d’avoir été décisive dans ce retour du Tour au féminin : « On est fières, oui. C’est une belle reconnaissance, un aboutissement. On s’est lancées pour éveiller les consciences et on y est arrivé. L’an dernier, on a eu des doutes, on commençait à s’essouffler un peu, on n’y croyait plus à ce Tour de France au féminin ! Et quand l’annonce a été faite, ça nous a redonné de l’élan. »

Donnons des ailes au vélo
©Marie Istil Photo

La route n’est donc pas terminée pour Claire et ses co-équipières. D’autant que l’émotion est au bout du chemin : « Quand on rentre d’un périple comme celui-là, de cette randonnée de l’extrême, nous ne sommes plus les mêmes femmes ; on a concouru à abattre des barrières en grimpant des montagnes. Ensemble. Pour défendre des valeurs humaines. Ça, c’est beau. »

Pour suivre le Tour de l’association, direction le compte Facebook de « Donnons des Elles au vélo J-1 »

Vous aimerez aussi…

Hashimoto Seiko, l’olympisme et l’égalité à cœur et à cris

Hashimoto Seiko, l’olympisme et l’égalité à cœur et à cris

Couronnée du Trophée mondial « Femme et Sport » 2021 par le CIO, Hashimoto Seiko, présidente du Comité d’organisation des Jeux Olympiques de Tokyo 2020 et septuple olympienne dans deux disciplines différentes, est plus que jamais une femme ÀBLOCK! Portrait d’une influente au royaume du sport mondial qui a l’olympisme et ses valeurs dans la peau.

Lire plus »
Erica Wiebe

Erica Wiebe, la lutteuse qui envoie les clichés au tapis !

Une guerrière, une passionaria, une femme de tête. Championne olympique 2016 en lutte libre, la Canadienne remettra son titre en jeu sur le tapis des prochains JO, à Tokyo. Ambassadrice de la lutte féminine, Erica Wiebe se bat pour que les jeunes filles soient intégrées dans l’arène sportive. Go for showtime !

Lire plus »
Katarzyna Niewiadoma, l’ombre lumineuse du peloton mondial

Katarzyna Niewiadoma, l’ombre lumineuse du peloton mondial

Toujours placée, rarement gagnante. Et en 2024, elle a tout changé. Katarzyna Niewiadoma, la discrète et déterminée Polonaise, avait alors conquis le Tour de France Femmes avec panache, au terme d’une course haletante. En 2025, elle revient pour prouver que sa place au sommet n’a rien d’un hasard. Portrait d’une coureuse qui avance à la force des jambes, du cœur et du mental.

Lire plus »
Shaïnez El Haïmour « Cette discipline, le karaté kyokushinkai, on y entre et on en sort plus. »

Shaïnez El Haïmour : « Cette discipline, le karaté kyokushinkai, on y entre et on en sort plus. »

Troisième mondiale en karaté kyokushinkai, Shaïnez El Haïmour est la première Française à avoir remporté, fin 2019, la médaille de bronze au Championnat du Monde à Tokyo, au Japon. Également multiple championne d’Europe de la discipline, elle se raconte dans ce nouvel épisode du podcast Premier Crochet signé Audrey Largouët, revenant sur les événements qui lui ont permis de décrocher son titre mondial à travers son rapport à cette discipline qu’elle pratique depuis ses 6 ans.

Lire plus »
MARIE FRANCOISE POTEREAU

Marie-Françoise Potereau : « En matière de sport féminin, on est encore dans le trop peu ou le pas assez. »

C’est une militante. Depuis toujours. Marie-Françoise Potereau s’est engagée, très tôt, pour la reconnaissance du sport féminin. L’ancienne cycliste de haut-niveau, un temps à la tête de l’asso Femix ‘Sports, poursuit son ambition de faire bouger les lignes à travers ses casquettes de vice-présidente de la Fédération Française de Cyclisme et du CNOSF, en charge de Paris 2024 et de la mixité. Rencontre.

Lire plus »
Louise Lenoble

Highline : Louise Lenoble, en recherche d’adrénaline

La highline est sa vie, l’air son élément. À l’occasion du Tour de France, de passage au Mont-Dore, la reine de la slack, se lance un nouveau défi. Avec ses camarades de vide, Louise Lenoble va marcher sur la deuxième plus longue ligne de France, à deux-cents mètres au-dessus de la ville. On lève les yeux ?

Lire plus »
Pauline Déroulède

Pauline Déroulède : « Après mon opération, la première chose que j’ai dit, c’est : « Je vais faire les Jeux Paralympiques ». »

Une guerrière, une winneuse. Sur une seule jambe. Il y a un an, percutée par une voiture, Pauline Déroulède a été amputée de la jambe gauche. Depuis, cette droguée au sport n’a eu de cesse de s’entraîner pour les Jeux Paralympiques de Paris 2024. Sa discipline : le tennis fauteuil. Mais ne vous y fiez pas, ce qu’elle aime avant tout, c’est taper dans la balle…comme avant. Rencontre avec une femme toujours debout.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner