Anaïs Quemener : « J’aime bien me fixer des objectifs, ça me permet de me confronter à moi-même. »

Anaïs Quemener : « J’aime bien me fixer des objectifs, ça me permet de me confronter à moi-même. »
Après le marathon de Berlin et les 20km de Paris, j'ai enchaîné sur le 10km de Rennes. C'est toujours un peu bizarre de courir le soir, mais j'ai aimé l'ambiance et je n'avais pas de pression, juste l'envie, comme toujours, de battre mon record. Je vous raconte.

Par Anaïs Quemener, championne de marathon*

Publié le 25 octobre 2023 à 8h03

J’aime bien me fixer des objectifs. Ça me permet de me confronter à moi-même, de continuer d’avancer, d’avoir une vision claire de ce que j’ambitionne de faire. Après le marathon de Berlin et les 20km de Paris, j’ai enchaîné, le 21 octobre dernier, sur le 10km de Rennes. Je partais sans pression, mais je voulais tout de même faire un meilleur chrono que mon record sur cette distance, soit moins de 32’’48. Ça n’a pas été le cas : j’ai fait 33’’14.

Pourtant, je ne l’ai pas vécu comme un échec, plutôt comme un entraînement. Car, même si j’étais en forme, j’étais consciente de ne pas être suffisamment préparée pour performer sur la distance. Je sortais de deux courses exigeantes, je manquais de vitesse après mes entraînements intensifs, sans doute de récup’ aussi et j’avais déjà une longue journée dans les pattes.

Le samedi matin, je suis partie pour Rennes avec mon père. Levé à 4h, départ à 5h de la maison en région parisienne, pour prendre le train de 6h40 à Paris Montparnasse. La course était prévue à 21h et c’est toujours un peu bizarre de courir le soir, la gestion de la journée est différente.

Lorsque je suis arrivée à Rennes, j’avais envie de visiter, de flâner dans la ville, mais je devais éviter de trop marcher et j’ai dû rester me reposer dans ma chambre, je me sentais presque punie ! Le repas du midi est lui aussi plus conséquent puis j’ai dû avaler un gros goûter à 17h et ne commencer à m’échauffer qu’à 20h.

À la base, je voulais tenter le marathon mais au vu de la saison que j’ai prévu de faire, il aurait fallu encore une semaine à dix jours pour récupérer ensuite, ce qui n’aurait pas été jouable. Je n’avais jamais fait ce 10km de Rennes et j’ai aimé l’ambiance, l’organisation.

Sur cette distance, normalement, on est très rapide, mais c’est surtout vrai sur un sol sec ! Là, il avait plu toute la journée et pour les appuis, c’est différent, ça glisse un peu. Tout le monde nous disait de faire attention aux plaques d’égouts, aux bandes blanches des passages piéton, dans les virages un peu serrés. L’idée évidemment, c’est d’éviter de tomber !

Tout ça pour dire que j’aurais pu gagner quelques secondes sur un sol sec, mais pas forcément battre mon record. Chez les filles, on est quand-même trois à avoir réalisé un chrono de moins de 33’’15, c’est donc définitivement un parcours propice à la performance. C’est d’ailleurs avec l’une d’elles, Marie Bouchard, arrivée deuxième, que je me suis entraînée le lendemain : un footing de récupération sur le parcours du marathon. On en a profité pour encourager les coureurs.

C’était très chouette, on était au même hôtel avec Marie, on a pris le petit dej ensemble le dimanche et on est partis courir, toutes légères car nous avions bouclé notre course. D’ailleurs, on ne le savait pas, mais on avait la possibilité de faire le marathon en duo. Ce sera pour la prochaine fois !

©Run’IX

Et puisqu’on parle de nouveau challenge, le mien aura lieu dans un mois. Je vais courir le Cross International Le Maine Libre, à Allonnes dans la Sarthe, un cross de sélection pour les championnats d’Europe de cross. Objectif : arriver dans les trois premières Françaises afin de valider une sélection en équipe de France. Ça va être très très relevé, je sais juste que Marie sera là, il va y avoir du beau monde, des costauds !

Moi, ce n’est pas ma discipline de départ, je suis un peu moins forte que sur route, mais j’aime le cross. Il me reste donc un mois, tout juste le temps de m’entraîner. Encore un défi à relever. C’est tout moi, ça : dès que j’en ai terminé un, place à un autre !

Mais, ce n’est pas pour tout de suite, promis on se reparle avant. Rendez-vous dans quinze jours !

* Anaïs Quemener est notre ambassadrice ÀBLOCK! Elle est aide-soignante et athlète, spécialiste des courses de fond. Atteinte d’un cancer du sein, elle trouvera dans le sport une thérapie, un outil de réparation. Le , elle devient championne de France de marathon en 2h40’36, après son titre de 2016. Le  au marathon de Paris, elle bat son record en 2h32’12, première Française à passer la ligne d’arrivée. Elle s’entraîne aujourd’hui à sa qualification à l’épreuve de marathon des Jeux Olympiques en 2024 et/ou 2028. 

Vous aimerez aussi…

Alice Modolo Best of

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Des femmes à Tokyo ! Mais pas que… Une pongiste qui y croit, une femme jamais sans son canoë, une lanceuse de disque qui rêve d’or, une sprinteuse adepte de records, une hurdleuse qui avale les haies sont de la partie pour les Jeux. En bonus, un sauvetage dans le grand bassin des JO de 1960, un nouveau record de France pour la sirène de l’apnée (Alice Modolo sur notre photo) et une rencontre avec une femme qui borde ses voiles. Un peu de lecture pour boucler juillet !

Lire plus »
Tifany Huot-Marchand

Tifany Huot-Marchand, le slam d’une championne que rien ne peut briser

Elle se disait inconsolable, en deuil de son corps, de sa discipline, le short-track. La patineuse de vitesse Tifany Huot-Marchand, victime d’un grave accident sur la glace en 2022 et toujours en rééducation, refuse de (se) laisser tomber et prépare le Marathon pour Tous des JO de Paris. Elle est la 2e héroïne de notre série de slams inédits signés de l’ex-footballeuse Mélissa Plaza. Et c’est bouleversant.

Lire plus »
Djelika Diallo, le diamant brut du para-taekwondo français

Djelika Diallo, le diamant brut du para-taekwondo français

En à peine cinq ans, cette fusée du para-taekwondo made in France, porteuse d’un handicap de naissance, est devenue une incontournable de la discipline. Double vice-championne d’Europe en 2023 et 2024, elle squatte les tatamis d’entraînement sans relâche pour réaliser son vœu le plus cher : décrocher une médaille olympique !

Lire plus »

Simonne Mathieu, la reine de la terre battue qui fit trembler les filets en 1930

Elle est la deuxième meilleure joueuse de tennis française de tous les temps, mais la mémoire collective n’a pas retenu son nom. Simonne Mathieu, tapie dans l’ombre écrasante de Suzanne Lenglen, n’a pas eu la place qu’elle méritait dans les livres d’histoire. Et pourtant. La Francilienne, deux fois victorieuse en simple de Roland-Garros, s’est illustrée par son talent sur les courts, mais aussi par son parcours de résistante au service de la France libre.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner