Rechercher

Marion : « Avec mes copines de VTT, on aimerait donner à d’autres nanas l’envie de s’y mettre… »Pratiquante de VTT, 32 ans, commerciale dans l’univers du vélo

VTT
Elle aime fédérer. Mais aussi détricoter les clichés. Pour pousser les filles à pratiquer le VTT dans un univers encore trop masculin à son goût, Marion a créé un groupe de vélo féminin. À 32 ans, elle s’éclate dans un sport qu’elle aimerait démocratiser. Rencontre avec une "jungirlz" ultra positive pour qui tout roule toujours !

Propos recueillis par Katia Fuchs

Publié le 15 novembre 2020 à 16h49, mis à jour le 29 juillet 2021 à 14h47

« Si je dois me souvenir de mes débuts dans la pratique du sport, il faut remonter à toute petite quand je faisais de l’équitation. A vrai dire, ensuite, j’ai un peu lâché durant l’adolescence, puis les études…Ce n’est pas le temps qui me manquait, mais ce n’était pas ma priorité.

Progressivement, j’ai eu envie de m’y remettre, pour une question de forme bien sûr, mais surtout d’équilibre : je réalise aujourd’hui à quel point le sport est bon pour le mental. Quel bonheur cette sensation quand on s’est dépensé à fond ! 

Un jour, donc, une amie m’a branchée pour aller faire du CrossFit. J’ai tout de suite accroché. Mais, davantage que le coté musculation, ce qui m’a convaincue et poussée à pratiquer trois fois par semaine, c’est vraiment l’ambiance collective, la notion de partage et une certaine bienveillance au-delà de toute notion de performance pure. 

VTT

En réalité, je crois que ce qui me plait le plus dans le sport, c’est de rencontrer des gens formidables dont je n’aurais peut-être jamais croisé la route autrement. C’est la même chose pour la pratique du vélo, même si, au départ, j’ai plus ou moins commencé seule.

Je faisais de la moto, mais dans mon département d’origine, les Alpes-Maritimes, ce n’était pas vraiment adapté et toute la partie mécanique a fini par me rebuter. Et puis, un jour, un ami m’a proposé d’essayer le VTT en me promettant que ça allait me plaire. Nous avons fait une petite sortie de groupe avec également deux filles, ce qui m’a rassurée et…banco !

J’ai acheté mon premier vélo à 27 ans et commencé à m’entrainer seule, ce qui peut paraître étrange, surtout quand on connait mon caractère, mais je crois que j’avais d’abord envie de « me faire la main » et prendre confiance en moi, sans pression.

Je me souviens de la première marche que j’ai descendue en VTT : ça me semblait être le bout du monde, la prise de risque maximale… et aujourd’hui cela ne me semble rien du tout ! Ce n’est pas désagréable d’ailleurs de constater la progression…

VTT

Puis, comme ce n’est de toute façon pas dans ma nature, je ne suis pas restée bien longtemps à pratiquer seule et j’ai progressivement rencontré des gens dans ce milieu : via des groupes sur les réseaux, les “bikettes” notamment, et puis j’ai déménagé dans la Drôme, et j’ai rencontré mon compagnon, lui-même passionné. Aujourd’hui, je pratique principalement l’enduro et la descente.

Une des choses qui m’a le plus interpellée dans cet univers- qui tient tout de même à se démocratiser aujourd’hui ! – est sa laborieuse mixité. Je crois que ça tient à plusieurs facteurs, notamment des préjugés du côté des femmes comme des hommes.

VTT

D’abord, j’ai pu remarquer dans ma pratique comme dans le cadre de mon travail – je suis commerciale dans l’univers du vélo- que les préjugés étaient encore prégnants. Si bien que j’ai fini par prendre un calepin pour noter toutes les petites réflexions machistes tant c’était affolant, surtout en boutique où j’ai dû travailler un temps pour acquérir de l’expérience ! 

 Aujourd’hui, je fais environ trois sorties par semaine avec des groupes mixtes, même si je suis souvent la seule fille. Si les garçons sont parfois sceptiques au début, ils sont rapidement rassurés en constatant que je ne suis pas à la traîne.

Après cette première sortie, en général, c’est le double effet kiss cool car, victimes de leurs préjugés, ils sont surpris. Quant aux remarques du style : « T’avances bien pour une nana ! », j’y vois aujourd’hui davantage de maladresse que de machisme à proprement parler car, quand on se connaît mieux, tout se passe très bien. 

VTT JunGirlz

Le second frein à cette démocratisation de la pratique tient, je crois, aux blocages que les filles se mettent elles-mêmes. Souvent, elles sont rebutées par la partie mécanique et la notion de performance. Alors, oui, bien sûr, il faut quelques petites notions de mécanique de sauvetage (changer un pneu, une chambre à air…) pour ne pas être coincé sur un parcours mais…j’y arrive et je suis loin d’être très douée ! 

Défendre la pratique féminine est quelque chose qui me tient vraiment à cœur. Pour cela, avec des amies, nous avons décidé de créer un groupe de filles, les “JunGirlz”, pour se motiver et donner à d’autres nanas l’envie de s’y mettre.

Sur un groupe privé, nous publions notamment un agenda pour les sportives à vélo (VTT enduro, descente, route…) en Drôme-Ardèche, mais nous prévoyons aussi d’en organiser plus loin.

Il arrive que des garçons, souvent les compagnons, se joignent à nous, mais la page du groupe est uniquement ouverte aux femmes. L’idée est vraiment de passer un bon moment dans un esprit ultra-conviviale : chacune a son rythme, on papote à la montée, on s’attend si besoin, bref on partage des bons moments et à la fin…on s’offre une bonne bière ! »

VTT

Retrouvez les JunGirlz de Marion et les Bikettes sur Facebook.

Soutenez ÀBLOCK!

Aidez-nous à faire bouger les lignes !

ÀBLOCK! est un média indépendant qui, depuis plus d’1 an, met les femmes dans les starting-blocks. Pour pouvoir continuer à produire un journalisme de qualité, inédit et généreux, il a besoin de soutien financier.

Pour nous laisser le temps de grandir, votre aide est précieuse. Un don, même petit, c’est faire partie du game, comme on dit.

Soyons ÀBLOCK! ensemble ! 🙏

Abonnez-vous à la newsletter mensuelle

Elles aussi sont inspirantes...

Noëlie : « Quand je roule, c’est un sentiment de liberté et de joie qui m’anime. »

Noëlie : « Quand je roule, c’est un sentiment de liberté et de joie qui m’anime. »

Maman d’un enfant en bas âge, la trentenaire Noëlie n’a pourtant jamais lâché le guidon et s’est fait une place de choix dans le monde du vélo. Son prochain défi ? La course reine de l’ultra-cyclisme, la RAF 2500km, sans assistance et en totale autonomie. Avec sa coéquipière Elsa, elles seront le premier duo féminin de toute l’histoire de la RAF. De vraies Indiana Jones au féminin !

Lire plus »
Jessica Vetter : « Le CrossFit, c’est le girl power absolu ! »

Jessica Vetter : « Le CrossFit, c’est le girl power absolu ! »

Aussi solaire que son Sud natal et dopée à l’énergie du sport-passion, elle envoie du lourd. Mais désormais, c’est tout en douceur. Ou presque. La coach Jessica Vetter, ex-gymnaste et championne de CrossFit, désire aujourd’hui aider les autres à se sentir bien dans leur corps, sans jamais se départir de son humour communicatif. Les muscles n’ont qu’à bien se tenir !

Lire plus »
Charlotte Cormouls-Houlès : « Pour aimer la voile, il faut savoir s’émerveiller. »

Charlotte Cormouls-Houlès : « Pour aimer la voile, il faut savoir s’émerveiller. »

Elle a donné un an de sa vie pour la Transat Jacques Vabre qui vient de s’élancer du Havre. Elle, c’est Charlotte Cormouls-Houlès, 27 ans, navigatrice passionnée qui n’aurait jamais imaginé pouvoir s’embarquer dans pareille aventure. Nous l’avons rencontrée deux jours avant son grand départ. Avec sa co-skippeuse Claire-Victoire de Fleurian, la voilà à flot pour voguer vers un rêve devenu réalité.

Lire plus »
Hélène Clouet : « En tant que fille, on n’est pas moins légitime qu’un homme quand on veut faire de la course au large. »

Hélène Clouet : « En tant que fille, on n’est pas moins légitime qu’un homme quand on veut faire de la course au large. »

Elle a déjà eu mille vies. Océanographe, éducatrice sportive en voile légère et croisière avant de travailler sur un chantier d’IMOCA pour finalement se lancer dans le commerce de voiles. Hélène Clouet, 34 ans, n’a de cesse, à travers ses aventures, d’assouvir sa passion pour la navigation. Engagée au départ de la Mini Transat en 2021, la Caennaise, Rochelaise d’adoption, a monté une association, « Famabor », afin d’inciter d’autres filles à se lancer !

Lire plus »
Adeline Trazic : « Les Championnats du monde d’Ironman ? Jamais je n'aurais pensé faire ça dans ma vie. »

Adeline Trazic : « Les Championnats du monde d’Ironman ? Jamais je n’aurais pensé faire ça dans ma vie. »

En juin dernier, elle est arrivée première de l’Ironman de Nice dans la catégorie 40-44 ans, la voilà maintenant en route pour les Championnats du monde de la spécialité qui se dérouleront à Hawaï le 14 octobre. Adeline Trazic, professeure d’arts plastiques, n’a qu’une ambition : franchir la ligne d’arrivée et faire le plein d’émotions sur la terre du triathlon.

Lire plus »

Vous aimerez aussi…

Global 6K for Water

6 km pour de l’eau, c’est oui !

L’accès à l’eau potable, partout, tout le temps, c’est l’ambition de l’ONG World Vision. Pour ça, la Global 6K for Water, soit les 6 km pour l’eau, reprend sa course à partir du 20 mai afin de financer des projets répondants à cet enjeu. Sensibiliser, bouger et changer le monde. Courez, maintenant !

Lire plus »
Mathilde Lamolle

Mathilde Lamolle, la tireuse qui dégaine plus vite que son ombre

Elle était déjà de la partie aux Jeux de Rio, au Brésil, en 2016. Une première expérience olympique douloureuse pour Mathilde Lamolle, qui avait mis un terme prématurée à sa virée brésilienne lors des qualifications du tir à 25 mètres. Cinq ans plus tard, la donne a changé. Et la toute récente championne d’Europe de tir compte bien profiter des Jeux Olympiques de Tokyo pour enrichir son palmarès. Portrait d’une surdouée du pistolet.

Lire plus »
Renelle Lamotte

Rénelle Lamote, l’athlète qui fond sur Tokyo pour oublier Rio

Il y a cinq ans, au Brésil, Rénelle Lamote voyait ses ambitions olympiques réduites à néant dès les séries. Après une lente et douloureuse reconstruction, la demi-fondeuse francilienne est parvenue à renouer avec son meilleur niveau. À quelques jours de son entrée en lice aux Jeux Olympiques de Tokyo, la double vice-championne d’Europe du 800 mètres veut rivaliser avec le gratin mondial.

Lire plus »
Alice Finot : « Les jalousies, la prise de risque, ont été des moteurs de ma performance en athlétisme. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une navigatrice toujours sur le pont, une athlète qui se joue des obstacles (Alice Finot sur notre photo), un bodybuilder qui étudie la puissance du muscle ou encore la petite histoire de l’haltérophilie au féminin à l’heure des Mondiaux, découvrez le meilleur d’ÀBLOCK!

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner