Charlotte EscuderoLa joueuse de rugby qui nous met en joie

Charlotte Escudero : la joueuse de rugby qui nous met en joie
Elle est de celles qui ne font pas de bruit mais qui marquent les esprits. À 24 ans, Charlotte Escudero, troisième ligne du Stade Toulousain, s’impose comme une force tranquille du rugby féminin français, entre puissance, régularité et sens du collectif.

Par Titaïna Loiseul

Publié le 30 août 2025 à 9h32, mis à jour le 31 août 2025 à 10h03

À seulement 24 ans, Charlotte Escudero est devenue une figure incontournable du rugby féminin français. Troisième ligne au Stade Toulousain et internationale tricolore, elle incarne une génération de joueuses qui allient puissance, intelligence de jeu et engagement total. Mais derrière les plaquages et les charges, il y a une histoire de passion enfantine. Née à La Seyne-sur-Mer, dans le Var, la gamine découvre le rugby à l’école primaire, lors d’une initiation. Elle a 9 ans et a trouvé son sport de coeur. Elle s’inscrit au RC La Valette, joue d’abord avec les garçons, sans complexe -même si « les garçons, ça a pas toujours été facile », confiera-t-elle plus tard-, avant d’intégrer les catégories féminines. Très vite, son talent est repéré : elle est appelée en équipe de France jeunes dès 2017, puis entre au Pôle France en 2018.

©FFR

À 18 ans, la jeune Escudero quitte le Sud pour Blagnac, club phare de l’Élite 1 féminine. Elle y dispute trois finales consécutives de championnat, toutes perdues, mais pour le moins des expériences formatrices : « Ces défaites m’ont forgée. Elles m’ont appris à ne jamais rien prendre pour acquis », dit-elle simplement. En 2022, elle est sélectionnée pour la Coupe du monde en Nouvelle-Zélande, où elle décroche une médaille de bronze avec les Bleues. Ça roule pour Charlotte Escudero qui poursuit son chemin avec un style de jeu bien à elle : tranchant, mobile, toujours au soutien. Elle est une joueuse de l’ombre qui brille par sa régularité. En 2024, elle cumule plus de 1100 minutes de jeu en Élite 1, devenant le fer de lance du pack toulousain. Charlotte Escudero est aussi de toutes les campagnes avec l’équipe de France : Tournoi des Six Nations, WXV, et là en 2025, sa deuxième Coupe du monde en Angleterre où elle dit « arriver avec de la fougue ».

©FFR

De la fougue, mais aussi l’esprit de revanche. La mission : prouver aux Anglaises que la France ne compte pas pour du beurre après leur avoir concédé la victoire au Tournoi des VI Nations (les Françaises ont perdu d’un point lors du Crunch final et ont terminé à une deuxième place frustrante). Même tarif en ce qui concerne les Néo-Zélandaises, bourreaux des tricolores en demi-finale lors du dernier Mondial.

Mais Charlotte Escudero, 27 sélections au compteur, c’est aussi une voix. Une joueuse qui parle vrai, à l’instar de son équipière des stades internationaux, la Bordelaise Joanna Grisez qui, comme elle, aime partager son amour du rugby. Une joueuse inspirante, même si elle avoue ne pas encore se sentir l’âme d’une ″passeuse″ d’expérience : « C’est encore un peu compliqué pour moi de transmettre, je me sens encore un peu jeune. » Dans une interview pour Gilbert Rugby, elle partage ses piliers de performance : « Un bon sommeil, une préparation physique rigoureuse, et une alimentation équilibrée. C’est simple, mais c’est ce qui me permet d’être au top. »

Au top, ok. Pour autant, elle n’oublie jamais d’où elle vient. Son premier match en équipe de France, en septembre 2022 à Nice, reste gravé dans sa mémoire : « C’était à deux pas de chez moi. Mes parents étaient dans les tribunes. C’est mon plus beau souvenir de rugby. » Aujourd’hui, Charlotte Escudero est bien plus qu’une joueuse. Elle est la preuve vivante que le rugby est un sport de cœur autant que de corps. « Le Rugby, dit-elle, est un sport qui apporte de la joie avant tout. » Et ce rugby joyeux, elle en est l’incarnation. Comme le dit le cri de guerre des Tricolores : « Qui ose gagne ! ». Comme le dit Charlotte Escudero elle-même : « Notre motivation, notre fil conducteur tout au long des préparations et des compétitions, c’est de tenter des choses, de s’amuser sur le terrain. » Gagner, oser, s’amuser : les maîtres-mots (dans le désordre) de Charlotte Escudero.

©FFR

Ouverture ©FFR

D'autres épisodes de "Rugby, ces filles qui transforment l'essai"

Vous aimerez aussi…

Kirsty Coventry La sirène qui fait chavirer le CIO

Kirsty Coventry, la sirène qui fait chavirer le CIO

L’Olympe a parlé. À 41 ans, c’est la double championne olympique de natation zimbabwéenne, Kirsty Coventry, qui devient la 10e président(e) du Comité International Olympique. C’est donc une femme qui prend les rênes de l’instance suprême du sport mondial chargée d’organiser les Jeux Olympiques. Une première depuis la création du CIO par Pierre de Coubertin en 1894.

Lire plus »
Su-Wei Hsieh

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une tenniswoman à la raquette magique (Su-Wei Hsieh sur notre photo), une Déesse des courts français, les 5 dernières killeuses de la terre battue, une skieuse qui plante le bâton avec maestria, une chronique d’actualité, une question qui tue, une initiative 100 % féminine à l’épée et les porte-drapeaux en lice pour les prochains Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est sur ÀBLOCK!

Lire plus »

Julie Cukierman : « J’aime transmettre le goût de l’effort, la volonté d’aller au bout de soi-même… »

Elle a le sport dans la peau. Une passion jubilatoire qu’elle transmet à merveille, elle qui rêve de prouver que nous sommes tous des sportifs dans l’âme. Préparateur sportif d’athlètes de haut niveau, Julie pratique un métier dans lequel les femmes sont peu nombreuses. Et elle s’y sent bien. Également coach (à ne pas confondre !), elle nous raconte son quotidien entre grands champions et sportifs amateurs.

Lire plus »
Euro féminin de handball 2022 Le récap'

Euro féminin de handball 2022, le récap’

Désillusion pour l’équipe de France. Pourtant en très grande forme lors des premiers matchs de cet Euro, les Bleues chutent par deux fois pour conclure la compétition. Pas de médaille et beaucoup de regrets, le bilan est dur malgré tout le talent du groupe tricolore. Le point sur la compet’.

Lire plus »
Isabelle : « Continuer le sport fait partie de ma lutte contre le cancer du sein. »

Le Best-of ÀBLOCK! de la semaine

Une étude sur les corps féminins musclés à l’extrême, une crossfiteuse qui combat la maladie par le sport (Isabelle sur notre photo), une nouvelle chronique philo signée Marie Robert, un récap’ de la dernière compet de ballon ovale, c’est le meilleur d’ÀBLOCK! Bonne (re)découverte !

Lire plus »
Iga Swiatek, un air de déjà vu…

Iga Swiatek à Roland-Garros, un air de déjà vu…

Iga Swiatek marche sur l’eau du côté de la Porte d’Auteuil. Victorieuse face à Coco Gauff, la Polonaise a ainsi trouvé l’occasion d’instaurer un peu plus son règne sur le circuit WTA. À seulement 21 ans, elle semble suivre les traces de son idole, le roi de Roland-Garros, Rafa Nadal…

Lire plus »
Marielle Goitschel : « À 7 ans, j’écrivais déjà sur des papiers que je serais championne de ski. »

Marielle Goitschel : « À 7 ans, j’écrivais déjà sur des papiers que je serais championne du monde de ski. »

Elle a marqué l’Histoire du ski. En à peine dix ans de carrière, Marielle Goitschel (au centre sur notre photo) a tout raflé. Multiple championne du monde et olympique, l’Avaline continue d’espérer qu’une skieuse française lui succède sur la plus haute marche du podium de géant et de slalom à l’heure où les meilleures de la planète dévalent les pistes de ces JO de Pékin. Conversation avec une légende.

Lire plus »

Recherche

Soyez ÀBLOCK!

Abonnez-vous à la newsletter

Mentions de Cookies WordPress par Real Cookie Banner