Il y a des joueuses qui marquent par leur technique, d’autres par leur mental. Et puis il y a Amel Majri, qui impressionne par tout ça à la fois. Mais elle y ajoute encore quelque chose : une force douce, tenace, venue de loin. C’est à Monastir, en Tunisie, qu’elle pointe le bout de son nez un 25 janvier 1993. À l’âge d’1 an, avec sa mère et sa soeur jumelle, elle quitte son pays natal pour la France et plus précisément Vénissieux, dans le quartier des Minguettes, en banlieue lyonnaise. Là où, pour une petite fille passionnée de ballon, le terrain de football était souvent un territoire à conquérir. Très vite, Amel Majri comprend que le jeu sera plus qu’un loisir. Ce sera un chemin, une bataille. Elle entre à l’OL à l’âge de 15 ans. Et ne le quittera plus.
Avec l’Olympique Lyonnais, elle gagne tout. Littéralement. Des titres de championne de France, des Ligue des champions à la pelle, des coupes, des classiques, des matches de feu. À gauche de l’attaque, ou en latérale (elle est la seule gauchère de l’équipe), cette joueuse polyvalente déborde, centre, crée. C’est une co-équipière généreuse, intelligente, qui joue pour l’équipe, et toujours avec élégance. Mais ce qui rend Amel Majri unique, c’est aussi ce qu’elle représente en dehors du terrain. En 2022, elle devient la première internationale française à revenir en équipe de France après une grossesse. Maman d’une petite fille, Maryam, elle reprend le chemin du haut niveau avec la même rigueur, la même rage de vaincre. Elle ne veut pas choisir entre sa carrière et sa maternité. Et elle prouve que c’est possible.
En revenant sur les pelouses avec son brassard, sa puissance et son sourire, Amel Majri devient un symbole. Celui d’un foot plus ouvert, plus humain, où les femmes peuvent tout avoir. Leur jeu. Leur vie. Leur enfant. Leur ambition. Pour l’Euro 2025, elle est là. Toujours. Avec son regard calme et sa détermination farouche. Pour défendre les couleurs de la France. Pour inspirer. Et pour rappeler que dans le foot comme dans la vie, rien ne remplace la passion et la persévérance. Une fille… ÀBLOCK!