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Anaïs Quemener : « Aux Championnats de France de cross, j’ai eu l’impression d’entrer dans la cage aux lions ! »

Anaïs Quemener : « Aux Championnats de France de cross, j’ai eu l’impression d’entrer dans la cage aux lions ! »
En termes de sensations, j’ai été à l’agonie du début à la fin. Autant je prends énormément de plaisir d’habitude, autant cette fois j’ai totalement subi ma course, le terrain ne m’a rien épargné. Mais, vous me connaissez, je n'ai pas dit mon dernier mot.

Par Anaïs Quemener, championne de marathon, ambassadrice ÀBLOCK!*

Publié le 15 mars 2024 à 14h54

Beaucoup de choses à vous raconter ! Vous êtes prêts ?

Tout d’abord, la transition entre le marathon de Séville et le semi de Paris, le 3 mars dernier, s’est plutôt bien passée. J’avais fait une petite coupure et seulement quelques footings avant, pas d’entraînement spécifique. Pour ce semi, je partais avec, en tête, de battre mon record sur une base de 1h10min30s. Ça ne l’a pas fait, mais j’ai tout de même amélioré ce record de 3 secondes : je boucle en 1h11min54s, ce qui, deux semaines après Séville, avec la fatigue musculaire que cela représente, est déjà bien.

D’autant que je me suis maintenue à moins de 1h11min sur les 15 premiers kilomètres, j’ai couru tout le long avec la championne Manon trapp, après je me suis laissée décrocher, je n’arrivais plus à tenir l’allure. J’ai fait ce que j’ai pu avec ce que j’avais dans les jambes.

Alors, bon, je n’ai pas atteint mon objectif, mais j’ai néanmoins profité de cette course parisienne : que ce soit le marathon ou le semi-marathon de Paris, c’est toujours une ambiance de folie. On est à la maison, c’est populaire, on se connait un peu tous. Cette fois, mes grands-parents sont venus m’encourager, ça donne une force supplémentaire. Y avait du monde partout, c’est agréable d’être soutenue même si je suis dans ma bulle, surtout à la fin quand je commence à être un peu en difficultés, c’est là que je perds le contact avec le reste du monde !

Bref, je me sentais bien et je ne suis pas trop déçue du résultat. Je le suis moins en tout cas que pour les Championnats de France de cross qui se déroulaient dans le Tarn la semaine suivante ! Je pense que j’y ai fait l’une de mes pires courses ! Ce qui me rassure un peu, c’est qu’on est plusieurs à avoir le même ressenti, je crois qu’on a tous beaucoup misé sur la route et, effectivement, – c’est ce que je vous disais dans un précédent Carnet de route, pour gagner au cross, il faut faire du cross, donc quand tu te ne prépares pas suffisamment, tu ne peux pas faire de miracles.

En termes de sensations, j’ai eu l’impression d’être à l’agonie du début à la fin. Autant je prends énormément de plaisir d’habitude, autant cette fois j’ai totalement subi ma course, le terrain ne m’a rien épargné.

Déjà, je pense que j’étais un peu stressée au départ. Le cross, ce n’est pas la route, tu dois partir tout de suite dans le rouge et te maintenir le plus longtemps possible. Mais quand tu n’es pas spécialiste et que tu t’alignes avec les meilleurs, t’as un peu l’impression d’entrer dans la cage aux lions !

C’est rare lorsque je suis stressée pour une course, mais les Championnats de France de cross, c’est le graal, tous les spécialistes sont là et je savais que je n’étais pas bien préparée. J’ai démarré trop vite, je me suis fait remonter tout du long et cette année, je termine 38e. C’est loin de ce que je voulais faire, je voulais rester dans le Top 10 comme les années précédentes, mais comment m’en vouloir alors que j’ai privilégié la route, on ne peut pas être sur tous les fronts : tu ne peux pas faire du marathon et exceller en cross.

Mais vous me connaissez, je prends ça comme un nouveau défi, je jouerai ma revanche l’an prochain. Je sais déjà que je procéderai différemment : je ferai le marathon de Valence en décembre et j’aurai alors plusieurs mois pour me préparer, je ne me mettrai que sur les cross. Ok, vous pourriez me dire : « Ce n’est pas le format que tu préfères, pourquoi y aller ? » Je vous répondrai que c’est une mentalité et une discipline qui me plaisent énormément. Et puis, j’aime toucher à tout, être une athlète polyvalente.

D’ailleurs, ce 16 mars, je fais encore autre chose, je cours l’Écotrail de Paris, mais je le fais plus en mode détente, c’est un dossard pour le plaisir. Ce 30 km est un mixe entre route et trail mais sans beaucoup de dénivelés et, contrairement au cross, il n’y a pas de la boue partout ! Je suis plus à l’aise sur du long, je devrais mieux m’en sortir !

Je vous raconterai comment ça s’est passé. Comme d’habitude, je vous donne rendez-vous ici pour mon prochain Carnet de route. En attendant, soyez ÀBLOCK!

 

* Anaïs Quemener est notre ambassadrice ÀBLOCK! Elle est aide-soignante et athlète, spécialiste des courses de fond. Atteinte d’un cancer du sein, elle trouvera dans le sport une thérapie, un outil de réparation. Le , elle devient championne de France de marathon en 2h40’36, après son titre de 2016. Le  au marathon de Paris, elle bat son record en 2h32’12, première Française à passer la ligne d’arrivée. Elle s’entraîne aujourd’hui à sa qualification à l’épreuve de marathon des Jeux Olympiques en 2024 et/ou 2028. 

D'autres épisodes de "Running, après quoi courent les filles ?"

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