Les Jeux Olympiques de 1904 à Saint-Louis, aux États-Unis, ont profondément marqué l’histoire de la compétition mais pas pour la qualité des affrontements sportifs qui s’y sont déroulés… plutôt pour le chaos ambiant qui a régné pendant les plus de quatre mois de compétitions réunissant 651 participants, dont 523 Américains.
Alors qu’aujourd’hui les athlètes du monde entier se réunissent pendant deux semaines, les épreuves sportives des JO de Saint-Louis, elles, se sont déroulées entre le 1er juillet et le… 24 novembre 1904.
Des JO compliqués par une Exposition Universelle qui avait lieu au même moment et au même endroit. Du déjà vu lors des Jeux de 1900 à Paris et qui déplaisait pourtant à Pierre de Coubertin.
Sur le plan sportif, l’union des deux événements aura donné naissance aux tristes « Journées anthropologiques », nichées aux cœurs des Jeux, les 12 et 13 août.
Elles consistaient à faire concourir des athlètes indigènes venant des quatre coins du globe (Sioux des États-Unis, Patagoniens d’Amérique du Sud ou encore Ainu du Japon) pour confirmer la supposée supériorité de l’homme blanc.
Pour cela, James Edward Sullivan, le responsable du département culture physique de l’Exposition Universelle, mais aussi directeur des JO s’était employé à faire s’affronter ces hommes issus de différentes cultures dans des disciplines qu’ils n’avaient jamais pratiquées.
Surprise ! Ils étaient effectivement moins bons que leurs homologues à la peau blanche… et entraînés.
Place aux sportives ! Après leur première participation (au nombre de 22) aux Jeux de Paris 1900, les femmes font leur retour sur la plus grande scène sportive mondiale… mais dans une seule et unique épreuve : le tir à l’arc.
Elles sont six, toutes américaines, dont cinq issues du même club, l’Ohio’s Cincinnati Archers Club. Pour les toutes premières médailles olympiques décernées à des archères, Matilda Scott Howell s’installera sur la première marche du podium, suivie par Emma C. Cooke et Eliza Pollock.
Les toutes premières médailles féminines en tir à l’arc, mais aussi les toutes premières médailles… tout court. Du chaos de ces jeux sont tout de même sorties les premières médailles d’or, d’argent et de bronze destinées à récompenser les meilleurs athlètes.
Seule différence notoire avec celles d’aujourd’hui, elles s’arboraient fièrement épinglées sur le torse, comme les décorations militaires.
Ouverts sans cérémonie le 1er juillet, c’est également sans elle que ces jeux interminables se clôtureront cent-quarante-six jours plus tard, après avoir couronné puis disqualifié Fred Lorz, vainqueur déchu du marathon puisqu’il avait parcouru une partie des quarante kilomètres… en voiture.