C’est à l’école, sur le terrain des cours d’éducation physique que Maddie a d’abord impressionné son prof. La gamine esquive les balles comme personne et plonge de façon spectaculaire.
En bonne Anglaise, la petite Maddie Hinch a le hockey dans les gènes. Mais, plus que ça, elle a un don et son prof comprend très vite qu’elle pourrait performer dans la discipline.
En 2008, elle a 20 ans et fait ses débuts internationaux en hockey sur gazon féminin avant de devenir un membre, bientôt essentiel, de l’équipe de Grande-Bretagne, évoluant au poste de gardien de but.
En 2014, elle remporte la médaille d’argent avec l’Angleterre aux Jeux du Commonwealth à Glasgow ; en 2015, elle arrête un pénalty et offre sur un plateau le championnat d’EuroHockey à son équipe anglaise.
Il n’en faudra pas plus pour en faire une super-héroïne des terrains de hockey ! Elle est d’ailleurs couronnée gardienne de but mondiale FIH (Fédération Internationale de Hockey) trois années consécutives, en 2016, 2017 et 2018.
En 2016, année de sa première consécration, elle déploie tout son talent en stoppant les quatre pénaltys lors de la finale des Jeux Olympiques d’été de Rio contre l’équipe des Pays-Bas qui voit celle de Grande-Bretagne remporter une médaille d’or mémorable.
Sa technique exceptionnelle a été largement créditée dans les médias comme le facteur décisif dans l’issue du jeu. C’est le début de la légende Maddie Hinch. La joueuse de hockey a alors amassé plus d’une centaine de sélections pour l’Angleterre et la Grande-Bretagne.
Mais, deux ans plus tard, c’est le black-out : la star abandonne le maillot national et fait une pause dans le hockey international. Maddie Hinch dévoilera plus tard son combat contre la dépression.
Elle a tenté de lutter contre la pression, celle qu’elle s’était imposée pour se comporter comme un « super-héros » à chaque fois qu’elle enfilait ses jambières. Mais trop, c’est trop.
Maddie Hinch admet avoir eu « peur de commettre des erreurs » au lendemain de l’or olympique : « Il m’a fallu du temps pour me prouver à moi-même que je pourrai encore jouer à ce niveau. »
Elle revient sur le terrain pour la FIH Hockey Pro League en 2019. Apaisée, elle se consacre à fond à la qualification de son équipe pour les JO de Tokyo. Elle s’y bat comme une lionne avec son équipe de hockey féminin et remporte, à nouveau, un titre olympique, le bronze cette fois-ci.
Maddie Hinch a d’ailleurs réitéré sa performance magnifique en quarts de finale contre l’Espagne : l’imparable meilleure gardienne a stoppé quatre pénaltys… Et de se dire « super fière du groupe ».
Y a de quoi, son équipe de hockey féminin britannique remporte, pour la troisième fois consécutive, une médaille aux Jeux Olympiques (2012, 2016, 2020).
Dernière ligne de défense de son pays, Maddie Hinch fait magnifiquement le job. Son mental ? À lire son site officiel*, il est à toute épreuve : « Sois toi ! Sois sans limite », « C’est juste du travail acharné, du courage et de la détermination », « Soyez imparable, soyez le meilleur », « Je ne serai pas battue ».
Cependant, ces injonctions qui semblent lui redonner confiance, ne font pas tout. Et elle garde la tête sur les épaules : à la manière de Simone Biles, Maddie Hinch prend soin de sa santé psychologique.
Pour l’amour du sport et du beau jeu : « Je pense que j’ai retrouvé mon amour pour le jeu récemment, et il s’agit de ne pas regarder trop loin. (…) Si je sens toujours que je peux contribuer à cette équipe et l’aider à gagner des médailles, je serai là (à Paris 2024), mais je dois commencer à prendre davantage soin de moi et m’assurer que je suis bien. »
Une championne qui a compris que si elle a le hockey dans la peau, lui n’aura pas sa peau.