La cérémonie d’ouverture n’est pas encore lancée, mais quelques épreuves des Jeux Mondiaux Féminins (les premiers Jeux Olympiques féminins mais qui ne peuvent porter ce nom) s’organisent déjà en amont. Des athlètes venues des quatre coins du monde, et en particulier d’Europe, se rencontrent ce 20 août 1922 pour se disputer les plus belles médailles de l’athlétisme.
Le jour se lève sur Paris, les sportives se préparent à faire leur entrée dans le stade de Vincennes, le Stade Pershing, construit en 1919. Au programme : une discipline de relais très attendue, le 400m. Et ça, c’est le pré-carré de Mary Lines, 29 ans, spécialiste du sprint et du saut en longueur britannique, qui avait déjà fait sensation aux Jeux Olympiques Féminins de 1921 organisés par Alice Milliat à Monte-Carlo.
Dans l’optique d’en découdre et de s’imposer parmi les meilleures mondiales, Mary Lines ne veut qu’une chose : l’or.
En portant haut les couleurs du Royaume-Uni, elle entre dans un stade à ciel ouvert où le public s’impatiente de voir courir ces femmes d’exception.
L’heure a sonné, la Londonienne quitte le banc britannique pour s’installer dans son couloir. Le relais 4x100m (4×110 yards) va s’élancer avec ses partenaires de piste, Nora Callebout, Daisy Leach et Gwendoline Porter. Le regard au loin et concentrée, elle attend le coup de pistolet pour cavaler à vive allure sur la piste parisienne. Solide sur ses jambes, tête baissée, elle s’élance pour la victoire.
Mary Lines dépasse toutes ses concurrentes : 20m, 50m, 75m…là voilà qui rejoint la ligne en première position sous les applaudissements de ses compatriotes et de 30 000 spectateurs qui savourent là une course mémorable.
Le temps de Mary Lines lors du 1er relais, avant le passage de témoin, a été pris au 100m, le drapeau du record mondial vole dans les airs ! Elle emporte le record du monde sur cette distance avec un chrono de 12,8 s.
Temps validé par la FSFI (Fédération Sportive Féminine Internationale) et son conseiller technique Emile Anthoine ! Un chronométrage acrobatique totalement proscrit aujourd’hui, mais ce record figure toujours sur les tables de l’IAAF (Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme, aujourd’hui renommée World Athletics).
Ainsi, Mary Lines pulvérise le score de la Tchécoslovaque, Marie Mejzlikova, de 0,8 secondes. Marie Mejzlikova avait couru le 100m en 13,6 secondes, quinze jours auparavant, à Prague.
En montant sur la première marche du podium sous le God Save The King, Mary Lines entame ces jeux de la plus belle des façons. La première médaille d’une longue liste lors de ces Jeux Mondiaux Féminins où elle en décrochera trois en or, une en argent et une en bronze
Mary Lines détiendra ce record pendant quatre ans, jusqu’à ce que l’Allemande Gundel Wittmann ne court plus vite qu’elle encore lors de l’édition suivante des Jeux Mondiaux Féminins, en 1926.
En 1989, changement de terrain, ÀBLOCK! plonge dans le grand bassin : l’Américaine Janet Evans porte le record du monde du 800m nage libre à 8min 16,22 secondes à Tokyo. Un record du monde de natation qui tiendra pendant près de vingt ans avant d’être battu par la Britannique Rebecca Adlington, devenue par la même occasion championne olympique du 800m nage libre en 8 min 14,10 secondes.